HomeEchos des provincesCOMMUNE DE DIEBOUGOU: Des jeunes remontés mettent à sac un kiosque

COMMUNE DE DIEBOUGOU: Des jeunes remontés mettent à sac un kiosque


Un groupe de jeunes de la ville de Diébougou a mis à sac, le lundi 2 juin 2014, un kiosque qui, estiment-ils, perturbait les activités d’une pharmacie. Cette colère contre l’emplacement du kiosque, une propriété de l’Association Salem action fraternelle (ASAF), a été transformée en réquisitoire contre la gestion du maire de Diébougou, Nicolas Koumbatressour Dah.

Dès 7h, une foule composée majoritairement de jeunes regroupés au sein d’une association dénommée Jeunesse unie pour une gestion responsable des affaires de la commune (JUGRACD) a saccagé un kiosque situé au croisement de la route nationale 12 et la voie menant à la gare routière de Diébougou. C’était le lundi 2 juin dernier à Diébougou. Selon eux, le kiosque obstruait l’accès à une pharmacie construite face au Centre médical avec antenne chirurgicale (CMA) de Diébougou. « Nous avons détruit le kiosque parce qu’un seul individu s’oppose au déguerpissement dudit kiosque placé devant la pharmacie. Toutes les démarches ont été entreprises afin qu’il soit déplacé mais le propriétaire, soutenu par le maire, est resté toujours sur sa position. Entre le kiosque et la pharmacie, il n’y a pas de choix à faire », a justifié Winyirè Hien, conseiller municipal. De son côté, un des membres de l’Association Salem action fraternelle (ASAF), Téouryel Kambou s’en défend et pense que c’est une action orchestrée contre leur structure.

« Nous avons toujours respecté les décisions des autorités »

« Nous avons suivi toutes les démarches administratives et même le propriétaire du terrain où est implanté la pharmacie a donné son accord », dans la recherche des solutions, a-t-il poursuivi. C’était le lundi 2 juin dernier à Diébougou ». Pour lui, c’est une affaire politique et son association n’est qu’une victime collatérale. « Nous avons toujours respecté toutes les décisions prises par les autorités communales et provinciales », a-t-il confié. Dans sa déclaration, Téouryel Kambou a accusé Martin Ziwaga d’avoir orchestré toute cette affaire. Joint au téléphone le 4 juin 2014, l’intéressé a refusé de se prononcer sur la question. En dépit donc des démarches pour trouver des solutions, le kiosque a, dans la matinée du lundi 2 juin, finalement subi la furie de jeunes qui, armés de piques, de barres à mine, de scies, ont démoli le toit du kiosque et laissé le réfrigérateur et les ustensiles de cuisine pêle-mêle. Les briques et les restes de repas ont été déversés dans le caniveau situé à proximité du kiosque. Le toit a été déporté à quelques mètres de là. Le reste de la bâtisse en fer a été transporté sur un tricycle jusqu’à la mairie. Sur le trajet, les manifestants ont scandé des slogans hostiles au maire qui, selon eux, a mal géré l’affaire du kiosque. Une fois à la mairie, ils ont ouvert eux-mêmes le portail et ont déposé le reste de la batisse devant la porte.

Le 2e adjoint au maire a déploré que les manifestants n’aient pas demandé une autorisation

Pendant qu’on croyait la manifestation terminée, une voix s’est élevée, celle de Mamadou Konaté dit Palé, pour inviter les manifestants à rester sur place pour écouter un message. C’est le porte-parole de la JUGRACD, Konaté Soumaïla dit Zoblazo, qui prendra la parole au nom des manifestants. Dans son adresse au maire, représenté par le 2e adjoint, Robert Somda, il a relevé les fréquentes absences du maire et sa mauvaise gestion. Il a par ailleurs exigé une clarification du contrat d’affermage avec l’ONEA et la reprise de l’agent domanial licencié. Le 2e adjoint, après avoir réceptionné la déclaration et promis de la transmettre à qui de droit, a déploré que le contenu de la déclaration n’ait pas été signé et n’ait aucun rapport avec le kiosque. Dans les échanges entre les manifestants, nous nous sommes rendu compte que le haut-commissaire devait être également informé de la situation. A la demande de Winyirè Hien, les manifestants se sont retrouvés au haut-commissariat. Devant celui-ci, le conseiller Winyirè Hien a, pendant près d’une heure, lu une autre déclaration dans laquelle il s’oppose à la gestion du maire Nicolas Koumbaterssour Dah. Et à chaque message fort, il invitait les manifestants à répéter après lui des slogans. Le haut-commissaire, après avoir reçu le mot, a déploré qu’ils aient agit ainsi sans autorisation. Pour lui, il aurait été nécessaire de l’informer à l’avance avant de venir. A ces propos, certains jeunes, avant de partir, ont exprimé leur inquiétude quant au fait qu’ils aient été dévisagés et photographiés. C’est pourquoi ils ont invité les uns et les autres à rester soudés pour la suite.

                                                                                                                           François SOME (Correspondant)

 


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