HomeA la uneCONDAMNATION A MORT DE MORSI ET AFFIDES : Où, quand et comment s’arrêtera le rouleau compresseur de Al Sissi ?

CONDAMNATION A MORT DE MORSI ET AFFIDES : Où, quand et comment s’arrêtera le rouleau compresseur de Al Sissi ?


Dire que le ci-devant Al Sissi, actuel maître d’Egypte, a la main lourde, est une lapalissade. Après avoir mis aux fers en avril dernier, l’ancien président islamiste Mohamed Morsi, pour 20 ans, la justice du nouveau pharaon d’Egypte vient de le condamner à mort samedi dernier. Cette fois-ci, c’est le bouquet final dans la répression. L’Egypte moderne semble revenir à l’ancienne Egypte, celle des inquisitions et de la loi du Talion.
L’histoire des Frères musulmans est tragiquement consubstantielle à celle de l’Egypte de ces 60 dernières années. Répressions, clandestinités, réapparitions, tel semble être le triptyque maudit qui tricote inlassablement et méthodiquement le destin des barbus d’Egypte. Le sol du pays de Toutankamon ne semble assurément pas vouloir porter les Frères musulmans. Ces derniers ne sont certes pas des enfants de chœur, mais il est difficile de ne pas convenir que Al Sissi fait pleuvoir sur eux un déluge de feu disproportionné, à tous égards. En dressant autant de bûchers pour les responsables islamistes et leurs affidés, le nouveau Raïs ne fait que compliquer dangereusement la situation sécuritaire de l’Egypte. Car la mort n’est rien pour un Frère musulman, si ce n’est une porte ouverte sur le paradis. Et au nom de cette pensée qui est leur viatique essentiel, ces barbus n’accorderont jamais de répit à l’homme fort du Caire. Ainsi, s’enchaîneront attentats et répressions dans un cycle infernal qui ne se refermera peut-être jamais.

Les Frères musulmans égyptiens représentent une gigantesque parenthèse douloureuse dans l’histoire de ce pays

Alors, l’Egypte actuelle doit-elle continuer sur cette voie périlleuse pour tous ? C’est dans un tunnel en flammes que Al Sissi semble s’être introduit un peu trop vite.
A présent, on se demande comment, quand et où s’arrêtera le rouleau compresseur qui lamine aussi bien les Frères musulmans que des citoyens innocents de la République. L’assassinat d’un procureur et de deux juges dans le Sinaï le week-end dernier, par les islamistes, est le tragique reflet de la volonté de ces derniers de toujours donner le change au Maréchal.
Adieu les pyramides d’Egypte, adieu les stations balnéaires, adieu les vestiges et sites marquants de l’histoire de ce pays, adieu le tourisme égyptien. Le touriste sait où aller, tout comme l’œuf sait où danser.

Face à se cycle d’attentats et de répressions à huis clos, qui se moque des droits de l’Homme, on aperçoit à peine le petit doigt de la communauté internationale. Qui donc des grandes puissances, qui donc de nos directeurs de conscience, peut aller au-delà des simples réprobations ? Personne. Car l’Egypte, c’est, au sein du monde arabe, une puissance démographique, un précieux sésame géostratégique dans le dispositif moyen-oriental, c’est un vaste marché militaire. Toute chose qui complexifie et densifie le drame égyptien. Les Frères musulmans égyptiens, aujourd’hui plus qu’hier, représentent une gigantesque parenthèse douloureuse dans l’histoire plus que millénaire de ce pays. Aujourd’hui au pays de Cléopâtre, il est beaucoup plus facile de mourir que de bâtir la vie.

« Le Pays »


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