HomeA la uneLA CONFERENCE EPISCOPALE MALIENNE ET LES SWISSLEAKS : L’Eglise a tout intérêt à laver sa soutane  

LA CONFERENCE EPISCOPALE MALIENNE ET LES SWISSLEAKS : L’Eglise a tout intérêt à laver sa soutane  


 

« Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais », disait l’évangile selon Saint Mathieu, chp 23,3. Ce verset, beaucoup de fidèles chrétiens du Mali doivent se l’approprier par ces temps qui courent où le clergé, à tort ou à raison, est accusé d’être au cœur d’un grand scandale financier. C’est le journal Le Monde qui a levé le petit lièvre en plein désert malien. Trois hautes personnalités religieuses, en l’occurrence Mgr Jean Zerbo alors chargé des finances de la Conférence épiscopale du Mali (CEM), Mgr Jean-Gabriel Diarra, évêque de San, par ailleurs ex-président de la CEM ainsi que le secrétaire général de l’organisation, en la personne de Cyprien Dakouo, détiendraient des comptes bancaires en Suisse, qui rassemblent, au bas mot, près de 12 millions d’euros répartis en parts égales entre les trois prélats maliens. De quoi provoquer un séisme au sein de l’Eglise famille de Dieu au Mali, où la communauté chrétienne représente une infime partie de la population. Franchement, pour une affaire embarrassante, c’en est une, surtout quand on sait qu’elle intervient à quelques jours seulement de l’ordination (28 juin prochain) au Vatican, de Mgr Jean Zerbo récemment créé Cardinal par le Pape François. Certes, pour l’instant, les incriminés s’en défendent non sans acrimonie ; en témoigne la réaction de Jean-Gabriel Diarra. « Nous ne sommes pas parfaits (…) Mais, nous ne sommes pas des truands », a-t-il lancé. Dont acte ! Mais, comme on le sait,  Le Monde est un canard tellement connu pour son attachement atavique à l’éthique professionnelle qu’il ne se risquerait pas à faire des révélations aussi fracassantes qu’abracadabrantesques aux conséquences multiples.

Il y a urgence à agir

C’est pourquoi, afin de laver son honneur, le clergé malien a obligation de faire toute la lumière sur cette affaire, ne serait-ce que pour rassurer ses ouailles dont certains, il faut le dire, se sont déjà laissés gagner par le doute. L’Eglise a tout intérêt à laver sa soutane et à sortir la tête haute dans cette affaire, pour ne pas donner raison à notre confrère. Cela dit, si les faits sont avérés, il y a fort à parier que bien des fidèles ne manqueront pas de perdre leurs repères ; l’Eglise étant toujours considérée comme un rempart moral. En tout cas, on attend de voir la suite qui y sera donnée. Même si pour l’instant, tout porte à croire qu’il n’en sera  rien, le gouvernement malien qui pourrait conduire une enquête sur ces présomptions de fraude ayant clairement apporté son soutien à la CEM, à travers le ministre des Affaires religieuses et du culte, Thierno Diallo. Or, il y a urgence à agir afin de situer l’opinion nationale et internationale qui se demande finalement qui de la CEM et du journal Le Monde a raison. Et le pire dans tout cela serait, pour l’Eglise malienne, de nier aujourd’hui en bloc les faits  pour finir par faire contre mauvaise fortune bon cœur, en passant demain aux aveux. Ce serait le comble de l’infamie, pour une institution connue pour être crédible et respectable.

B.O


Comments
  • La citation biblique “Faites ce que je dis, mais ne faites pas ce que je fais” est mal rendue car ce n’est pas exactement ce que dit l’évangile. C’est plutôt, faites ce qu’ILS DISENT et non ce qu’ILS FONT, parlant des pharisiens. En outre, il ne s’agit pas d’une “ordination” pour l’évêque qui a été créé cardinal. Toutefois, merci pour l’information

    2 juin 2017

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