HomeFocusCONFIRMATION DE CHARGES CONTRE LAURENT GBAGBO Une victoire d’étape pour le régime Ouattara

CONFIRMATION DE CHARGES CONTRE LAURENT GBAGBO Une victoire d’étape pour le régime Ouattara


L’ancien président ivoirien Laurent Gbagbo, sera finalement jugé par la Cour pénale internationale (CPI). Ainsi en a décidé la chambre préliminaire qui a confirmé les charges qui pesaient sur le fils de Mama. Fini donc le suspense ! Laurent Gbagbo n’attend désormais que son procès. Tous ceux qui espéraient un retour imminent de Gbagbo au pays doivent désormais se désillusionner. Les prophètes, messies et autres évangélistes qui nourrissaient le secret espoir de revoir Gbagbo aux commandes,  en seront sans doute déçus.

 

Fatou Bensouda jouait sa crédibilité

 

Gbagbo doit répondre des faits qui lui sont reprochés. Et le moins que l’on puisse dire c’est que cette confirmation des charges constitue en soi une victoire d’étape pour les autorités ivoiriennes. Car, si la CPI en venait à libérer Gbagbo pour insuffisance de preuves, les militants du Front populaire ivoirien (FPI) se saisiraient sans doute de cette opportunité pour sériner à souhait que le pouvoir de Ouattara pratique une justice à double vitesse. Et ce faisant, ils exigeront la libération sans condition de tous leurs militants interpellés au lendemain de la chute de leur mentor, Gbagbo. A cela, il faut ajouter que le retour de Gbagbo en Côte d’Ivoire n’était pas de nature à arranger les choses dans un pays qui essaie tant bien que mal de panser ses plaies.

Car avec la fougue qu’on lui connaît, Gbagbo, s’il revenait au pays, était capable de compromettre le fragile processus de réconciliation en cours et mettre à nouveau sens dessus dessous le pays. De fait, au-delà même de l’Etat ivoirien, cette confirmation de charges contre l’ancien président Gbagbo doit réjouir la procureure Fatou Bensouda qui, dans cette affaire, jouait son va-tout et sa crédibilité.

 

Gbagbo  ne doit pas apparaître comme le seul coupable

 

Comment donc ne pas lui rendre hommage si l’on sait que cette dame s’est battue comme elle peut pour apporter de nouveaux éléments à charge comme l’avait souhaité la chambre préliminaire ? Infatigable et intraitable, elle aura tenu bon jusqu’au bout. On se rappelle même qu’elle a effectué à cet effet, plusieurs voyages sur les bords de la lagune Ebrié en quête de preuves supplémentaires. C’est tout à son honneur. Cela dit, Fatou Bensouda ne doit pas s’arrêter en si bon chemin ; elle doit aller jusqu’au bout de sa logique en allant pêcher s’il le faut de gros poissons dans le camp du régime actuel. Car s’il est vrai que Gbagbo a commis des crimes, il est aussi vrai que des partisans du président Ouattara se sont rendus coupables d’exactions diverses et multiformes en Côte d’Ivoire.

On ne peut donc pas, parce qu’ils sont aux affaires, absoudre à bons comptes une personnalité comme Wattao, pour ne prendre que cet exemple, qui, on le sait, peut mutatis mutandi, être considéré comme le symétrique de Blé Goudé. A moins d’avoir opté pour la politique du  deux poids deux mesures. En tout cas, Gbagbo sera jugé, mais il ne doit pas apparaître comme le seul coupable de tout ce qui s’est passé lors de la grave crise sociopolitique qu’a connue la Côte d’Ivoire, même s’il est vrai qu’il en a été l’origine.

 

Boundi OUOBA

 


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