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CONFIRMATION DE LA VICTOIRE DE MNANGAGWA


 Va-t-il pleuvoir sur Harare ? 

Ça y est ! La Cour constitutionnelle a proclamé hier, 23 août 2018, les résultats définitifs de la présidentielle du 31 juillet dernier au Zimbabwe. Le moins que l’on puisse dire, c’est que le verdict était connu d’avance. Car comme on le sait, c’est le président Emmerson Mnangagwa qui l’emporte sur son challenger Nelson Chamisa. Ainsi donc, le « Crocodile » comme on aime à l’appeler,   a évité « l’humiliation devant la Justice », dont parlait son adversaire qui, tout en accusant la commission électorale d’être de mèche avec la ZANU/PF, parti au pouvoir, dénonce « des erreurs mathématiques grossières » dans le décompte  des voix. Pouvait-il d’ailleurs en être autrement ? Assurément, non ! Car, le Zimbabwe n’est pas le Kenya si fait qu’il était difficile de croire que la plus haute juridiction du pays pouvait invalider les résultats du scrutin ou inverser les tendances au profit du jeune avocat Nelson Chamisa.

Les dés sont déjà pipés

Déjà, on voyait venir les choses puisque deux de ses conseils n’ayant pas obtenu un permis de travail temporaire sur le territoire zimbabwéen, n’ont pas été autorisés à plaider. C’était donc clair ? Les dés étaient déjà pipés. La victoire de Mnangagwa ne pouvait qu’être confirmée. En tout cas, le Zimbabwe, même avec le changement intervenu au sommet de l’Etat, restera pour longtemps encore une dictature ; en témoigne la répression brutale de la manifestation post-électorale

de l’opposition, qui a laissé six morts sur le carreau. Certes, promesse avait été faite que justice serait rendue aux victimes, mais l’armée qui est directement mise en cause, étant l’appendice du nouvel ancien régime, on peut être sûr que les choses n’iront pas loin. Car Mnangagwa ne prendra pas le risque de scier la branche sur laquelle il est assis.

Cela dit, la Cour constitutionnelle  ayant tranché en validant les résultats provisoires proclamés par l’instance chargée de l’organisation des élections au Zimbabwe (ZEC), que fera maintenant l’opposant Nelson Chamisa ? Va-t-il recourir à la rue avec tous les risques que cela comporte ? Va-t-il faire contre mauvaise fortune bon cœur en jouant au bon perdant, c’est-à-dire en acceptant les résultats tels qu’ils ont été proclamés par la grands juges ? On attend de voir. Mais d’ores et déjà,  la crainte d’une nouvelle irruption de la violence est si grande au Zimbabwe que les pays voisins, dès la veille de la décision de la Cour constitutionnelle, ont appelé la population au calme et à la retenue. Seront-ils entendus ? Rien n’est moins sûr, surtout quand on sait que certains militants de l’opposant Nelson Chamisa, sont toujours détenus en prison. C’est dire que la tension et la méfiance sont toujours palpables au Zimbabwe depuis le 31 juillet dernier. Alors, que faire ? La recette est simple. Le président Mnangagwa doit savoir se montrer bon prince en se posant en rassembleur. Et le premier geste de décrispation  qu’il doit faire, devrait d’abord et avant tout consister en l’élargissement de tous les militants de l’opposition arrêtés depuis la manif du 2 août dernier.

B.O


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