HomeA la uneCONGRES DU MPP : Salifou Diallo confirmé président

CONGRES DU MPP : Salifou Diallo confirmé président


Le parti au pouvoir, le Mouvement du peuple pour le progrès (MPP),  a tenu son deuxième congrès ordinaire du 10 au 12 mars 2017 à Ouagadougou. Premier du genre après l’accession de ce parti au pouvoir en 2015, ce congrès, tenu au Palais des sports de Ouaga 2000, a servi de cadre aux militants pour formuler des recommandations aussi bien à l’endroit du gouvernement que du parti lui-même, afin de mieux implémenter le programme quinquennal du président Roch Marc Christian Kaboré. Ce fut également une aubaine pour les  participants venus des 45 provinces du Burkina, de donner un nouveau souffle au parti en renouvelant ses instances.

 

Sans surprise, c’est Dr Salifou Diallo, président de l’Assemblée nationale, qui prend désormais les rênes du Mouvement du peuple pour le progrès (MPP). Celui-là même qui assurait l’intérim du parti du « Soleil levant » depuis janvier 2016, après l’élection de Roch Marc Christian Kaboré à la magistrature suprême,  a été confirmé par ses camarades politiques à l’issue du IIe  congrès ordinaire du parti tenu les 10, 11 et 12 mars derniers, sous le thème : « Mise en œuvre opérationnelle du programme présidentiel : quelles perspectives et quels engagements ? ». Gorba, comme l’appellent affectueusement ses camarades politiques, sera secondé par Simon Compaoré, ministre d’Etat, ministre de la Sécurité, désigné 1er Vice-président du parti chargé de l’orientation politique et Pengdwendé Clément  Sawadogo, ministre en charge de la Fonction publique choisi comme 2e Vice-président du parti chargé des relations avec les partis politiques et les alliances au niveau national (NDLR : lire composition du nouveau bureau exécutif national du MPP). Le Premier ministre, Paul Kaba Thiéba a, quant à lui, été élu membre du Bureau politique national du parti ou du moins confirmé membre dudit bureau.   Et une fois  de plus, le parti du « Soleil levant » a démontré sa capacité de mobilisation,  si l’on en croit les responsables du comité national d’organisation du IIe Congrès qui ont noté la présence de 4 024 congressistes venus des 45 provinces du Burkina, de la Côte d’Ivoire, du Mali, de la France, du Niger, des Etats- Unis d’Amérique, etc., pour  réitérer leur adhésion aux idéaux du parti. Conformément au thème du congrès, ils ont travaillé, durant trois jours,  en commissions pour trouver des pistes de solutions à même de mieux implémenter le programme du président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré, en l’occurrence le Plan national de développement économique et social (PNDES). Pour ce faire, trois commissions avaient été mises en place. Il s’agit de la commission programme présidentiel, commission vie du parti et réforme des statuts et celle chargée de l’évaluation des relations extérieures et des alliances.  Ainsi donc, à l’issue des travaux, les congressistes ont formulé des dizaines de recommandations aussi bien à l’endroit du gouvernement que du parti lui-même.

 

Les congressistes appellent le parti au pouvoir à une rencontre trimestrielle avec le CFOP

 

A l’endroit du gouvernement, il a été demandé l’application, dans les meilleurs délais, de la loi portant règlementation de la commande publique, la réalisation des études de faisabilité des grands projets, la mise en œuvre urgente d’un dispositif de coordination, de pilotage et de suivi-évaluation du PNDES, la responsabilisation des collectivités territoriales par l’établissement effectif des contrats d’objectifs, l’effectivité du budget programme en transférant aux différents ministères l’ordonnancement des budgets de leurs départements, l’augmentation des performances des unités de gestion des projets et programmes à travers la mise en place d’un système d’obligation de résultats, l’ouverture des marchés publics aux opérateurs économiques nationaux, notamment les jeunes opérateurs à travers, entre autres, le partenariat public-privé afin de favoriser l’émergence d’une nouvelle génération d’entrepreneurs.  A la cérémonie d’ouverture des travaux, Salifou Diallo avait invité  les congressistes à tirer les leçons des forces et surtout des faiblesses du parti en vue de renforcer l’unité en son sein. « J’en appelle aussi à l’identification des mécanismes d’exploitation des compétences disponibles au sein du parti, pour une gouvernance plus efficiente et plus efficace de l’appareil d’Etat», avait-il souligné. Chose faite, car les congressistes ont recommandé au parti de procéder au recadrage nécessaire devant lui permettre d’avoir un contrôle sur les maillons stratégiques de l’appareil de l’Etat, afin de garantir une mise œuvre réussie des engagements pris auprès du peuple burkinabè. A trois ans des prochaines élections présidentielle et législatives, les congressistes ont recommandé au parti de former des responsables des structures géographiques et spécifiques dans les 6 prochains mois, d’organiser des comptes-rendus périodiques des réalisations du programme au niveau des structures géographiques et spécifiques du parti ainsi qu’auprès des populations. Outre cela, les congressistes ont recommandé au parti d’encourager et de soutenir le gouvernement dans ses efforts d’entretenir un dialogue constant et constructif avec les organisations syndicales dans le respect des possibilités budgétaires de l’Etat, d’entretenir un dialogue politique républicain avec les forces politiques démocratiques et républicaines. Dans ce sens, les congressistes ont demandé au parti de proposer des rencontres trimestrielles avec le Chef de file de l’Opposition politique (CFOP) en vue d’échanger sur des questions intéressant la vie de la nation ou toute autre question d’intérêt majeur. Pour l’ancrage idéologique du parti, les congressistes ont invité le parti à privilégier la formation politique et idéologique des militants. Autres recommandations et pas des moindres formulées par les militants à l’endroit du parti, furent la sensibilisation des militants au civisme fiscal pour assurer la mobilisation de ressources financières suffisantes pour couvrir les besoins de financement interne du PNDES, la mise en place des cellules de suivi de la mise en œuvre du PNDES au niveau communal ainsi que leur animation, la présence et l’implication effectives des camarades occupant des postes électifs et de hautes responsabilités administratives dans la réalisation des activités du PNDES dans leurs localités. Ce IIe  congrès du MPP s’est tenu à un moment où des forces du mal utilisent le terrorisme pour saper les fondements de la Nation. Et après avoir félicité les Forces de défense et de sécurité (FDS) ainsi que le gouvernement pour tous les efforts déployés jusque-là pour venir à bout de ce phénomène, les congressistes ont invité l’Etat à doter les FDS de moyens conséquents pour la défense de l’intégrité territoriale du pays. A peine investi pleinement dans ses nouveaux pouvoirs,  « l’enfant terrible » du Yatenga ou le « faiseur de rois » comme le surnomment  certains observateurs, a pris l’engagement de  travailler à la mise en œuvre de toutes ces recommandations. « C’est avec beaucoup de détermination mais aussi avec beaucoup d’humilité que j’accepte cette responsabilité avec toute la direction politique nationale, rassemblée et unie dans une même dynamique (…). Je sais compter sur votre engagement et votre disponibilité à apporter tout l’appui requis à la direction politique nationale, pour une mise en œuvre conséquente de la feuille de route issue du présent congrès », a-t-il lancé aux militants.    A  la cérémonie d’ouverture officielle du congrès tenue le 11 mars dernier, on notait la présence remarquable de nombreuses personnalités politiques et de représentants des partis de la majorité présidentielle, de l’Opposition politique nationale ainsi que de formations politiques venues de l’étranger. Le Premier ministre Paul Kaba Thiéba, habillé pour la circonstance aux couleurs du parti,  l’épouse du Chef de l’Etat, Sika Kaboré  et le CFOP, Zéphirin Diabré, y étaient présents.

 

Les vérités de Zéphirin Diabré au parti au pouvoir

 

Au nom de l’Alliance des partis politiques de la Majorité présidentielle (AMP), Me Bénéwendé Stanislas Sankara, par ailleurs président de l’UNIR/PS, a salué le thème du congrès qui s’inscrit en droite ligne dans la vision de l’AMP qui est de transformer le rêve de l’insurrection populaire d’octobre 2014 en une réalité vivante et dynamique. Pour la circonstance, il a salué le leadership du président Roch Marc Christian Kaboré et de son gouvernement qui ont su, à son avis, proposer au peuple burkinabè, le PNDES comme solution à l’équation du comment réaliser son bonheur. «  Le PNDES sera une panacée aux maux dont souffrent les Burkinabè », a-t-il soutenu. Et c’est pour cette raison d’ailleurs que Me Bénéwendé Stanislas Sankara a réitéré le soutien indéfectible de l’AMP pour la réussite de la mise en œuvre de ce plan. Embouchant la même trompette,   Zéphirin Diabré a, au nom du Chef de file de l’opposition politique, salué la tenue de ce congrès qui va donner un coup de pouce à la mise en œuvre du programme quinquennal du président Roch Marc Christian Kaboré. « Même si notre opinion sur ce programme est bien connue, nous ne pouvons que souhaiter son succès, puisque son succès sera celui de notre Burkina Faso », a-t-il soutenu.  Toutefois, il a souligné que l’opposition continuera de jouer son rôle de contre-pouvoir républicain et de présenter sa vision alternative. « Elle le fera avec vigueur, mais sans acrimonie. Elle se départira de toute passion, mais ne tombera jamais dans la complaisance. Bref, elle continuera de faire, comme il se doit, son devoir d’opposant républicain, sans se laisser divertir par les accusations fantaisistes ou les états d’âme des uns et des autres », a fait savoir le CFOP, Zéphirin Diabré. Face aux menaces terroristes répétées dont est victime le pays des Hommes intègres, Zéphirin Diabré a appelé le parti au pouvoir à prendre pleinement ses responsabilités. « Les terroristes sont en train de nous terroriser. Et la menace a pris des proportions telles que la question de l’intégrité de notre territoire est désormais posée. Aujourd’hui, le premier et principal défi que doit relever votre parti, c’est de vaincre le terrorisme. Et s’il ne devait y avoir qu’un seul programme présidentiel qui vaille, ce serait bel et bien celui-là. Car, n’ayons pas peur des mots, nous sommes à un tournant de notre histoire. C’est au MPP et à son pouvoir, en premier lieu, d’indiquer la voie à suivre pour négocier ce tournant, car c’est lui qui est en charge du pays », a lancé M. Diabré aux responsables du MPP. Pour le CFOP, le peuple burkinabè a assez pleuré ses fils et filles tombés sous les balles des terroristes. « Notre peuple, qui n’a plus le temps de sécher ses larmes entre deux tueries, ne se satisfera pas longtemps de condoléances officielles et autres messages de compassion. Il n’écoutera plus les explications un peu trop faciles, du genre : c’est un phénomène mondial qui ne concerne pas uniquement le Burkina Faso. Il (NDLR : le peuple) attend des résultats concrets et vite, et les manifestations populaires qui se déroulent déjà au nord et dans d’autres localités, sont le signe que la colère de notre peuple est en train de s’amplifier », a-t-il lancé en guise d’interpellation. Néanmoins, il a réaffirmé l’engagement de l’ensemble des partis politiques qui composent le CFOP à apporter leur contribution dans ce combat commun.

 

Les partis amis venus de l’étranger encouragent le parti au pouvoir

 

Après le discours du CFOP, ce fut au tour des partis politiques amis venus de l’extérieur, de livrer leurs messages. Tous ont salué la vision du MPP qui est de consolider la démocratie au Burkina.   Et à tour de rôle, Kamal Dissaoui représentant  l’Union socialiste des forces populaires  (USFP) du Maroc,  Pascal Affi N’Guessan du  Front populaire ivoirien (FPI), Koboudé Cyprien du Parti Social-démocrate (PSD) du Bénin, Maurice Braud du Parti socialiste (PS) de France, Mukengeshayi Kabongo de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS) du Congo, Mohamed Bazoum du Parti nigérien pour la démocratie et le socialisme (PNDS/Tareya), Abderahim Awat Atteib de l’Union nationale pour la démocratie et le renouveau (UNDR) du Tchad, Dr Traub Carola Schnidt du parti social-démocrate d’Allemagne, Emmanuel Golou de l’international socialiste (IS) du Bénin, Mamadou Ndoye de la Ligue démocratique (LD) du Sénégal, Moustapha Dicko de l’Alliance pour la démocratie au Mali-Parti africain pour la solidarité et la justice, Johnson Asideou Nketia du Congrès démocratique national (NDC) du Ghana et  Souleymane Koné des Forces alternatives pour le renouveau et l’émergence (FARE/AN KA WILI) du Mali, ont tous adressé des messages de félicitations et d’encouragements au parti au pouvoir pour la réussite de son mandat.  Il faut noter que le président du Faso, Roch  Marc Christian Kaboré, n’était pas présent à ce congrès car la Constitution le lui interdit, au regard de son statut de Chef de l’Etat. C’est d’ailleurs la même raison qui l’avait contraint, après son élection en novembre 2015, à céder la tête du parti à Salifou Diallo. Pour rappel, c’est le 25 janvier 2014 que le MPP a été créé. Aux dernières élections municipales, il a raflé plus de 11 200 sièges de conseillers municipaux sur les 19 000 que compte le Burkina. Pour les législatives, il a obtenu 57 sièges sur 127 à l’Assemblée nationale.

 

Mamouda TANKOANO

 

 

 

 


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