HomeA la uneCONSEIL MUNICIPAL DE LA COMMUNE DE OUAHIGOUYA : Les conseillers de l’opposition refusent de prendre part à la 1re session extraordinaire

CONSEIL MUNICIPAL DE LA COMMUNE DE OUAHIGOUYA : Les conseillers de l’opposition refusent de prendre part à la 1re session extraordinaire


Dans la matinée du lundi 18 juillet 2016 s’est tenue dans la salle de conférences de la mairie, la première session extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Ouahigouya. Un conseil qui visait à tenir informés les 113 conseillers de la commune de la mise en place d’un comité pour la relecture du règlement intérieur et la préparation de l’installation du maire. Pendant la vérification du quorum, le représentant des conseillers de l’opposition, Ibrahima Ouédraogo, s’est adressé à l’assistance par une déclaration  pour expliquer leur refus de prendre part à la session; ce qui n’a point empêché le bourgmestre, Boureima Basile Ouédraogo, de poursuive la session.

 

Le bureau du Conseil municipal, essentiellement composé des conseillers du parti MPP, a tenu, dans la matinée du lundi 18 juillet 2016, la première session extraordinaire du Conseil municipal de la commune de Ouahigouya. C’était à la présence du nouveau maire de la commune, Boureima Basile Ouédraogo, et de quelques conseillers municipaux. Certains citadins ont pris part également à la session, puisqu’ils y sont autorisés comme l’établit la législation. Cette première session extraordinaire avait à l’ordre du jour, la mise en place d’un comité pour la relecture du règlement intérieur et la préparation de l’installation du maire. Il a été notamment question en divers de l’aménagement du territoire et du foncier, de l’environnement, des affaires économiques et financières pendant cette session. Après la lecture de l’ordre du jour, c’est sans transition que s’en est suivie la vérification de présence des 113 conseillers de la commune. Il faut dire que, la session, à peine débutée, une atmosphère délétère suite à l’intervention du conseiller municipal de Aorema, Ibrahima Ouédraogo. En effet, c’est lors de la vérification du quorum que le délégué des conseillers municipaux de l’opposition, principalement des partis NAFA, ADF/RDA et UPC, Ibrahima Ouédraogo, puisque c’est de lui qu’il s’agit, a, dans sa déclaration, exprimé la frustration de ses camarades et lui.

 

« Ce n’est pas parce qu’on n’est pas  dans le bureau du Conseil municipal qu’on ne travaille pas pour la ville de Ouahigouya ! »

 

Une frustration due à l’élection même des membres du bureau municipal de la commune. Un bureau qui ne comprend aucun membre de des partis de l’opposition. Au nombre de trente-un (31) c’est sans exception que tous ces conseillers de l’opposition ont, par leur déclaration, signifié que la commune de Ouahigouya ne puisse se développer sans l’apport des conseillers des autres partis et formations politiques. Ces derniers estiment être lésés dans la formation du bureau du conseil municipal en dépit d’une loi qui serait votée à l’Assemblée nationale, stipulant que tout bureau devrait se composer et du parti au pouvoir, et des partis de l’opposition. Chose que le bourgmestre de Ouahigouya n’a point respecté. Cette loi a été votée le 14 avril 2009, à en croire le représentant des conseillers de la coalition des partis politiques CDP-NAFA-ADF/RDA-UPC. « Nous avons tenu à dire à l’ensemble des conseillers, notamment au bureau que nous ne sommes pas contents. C’est donc se soucier du respect du texte que nous avions voulu que les gens sachent qu’il y a eu un mépris, non seulement au niveau des textes, mais aussi du groupe parce que, quand on sait les problèmes que Ouahigouya a connus, on tend d’apaiser certaines situations. Une loi a été votée au niveau de l’Assemblée nationale (AN) qui date du 14 avril 2009 et qui stipule qu’il est fait obligation au niveau local comme au niveau du Parlement de faire en sorte que l’opposition participe dans des différents bureaux pour permettre d’animer non seulement le Conseil municipal, mais aussi de participer avec l’Exécutif dans la réalisation des projets aux profit des différentes communes. Cela aussi n’a pas été respecté. C’est au regard de tout cela que avons vu que travailler dans ces conditions, ce n’est pas la bonne manière. Nous voulons que les choses changent et si l’on veut que ça change, il faut qu’on respecte les textes», a déclaré le représentant des conseillers de l’opposition, Ibrahima Ouédraogo.

 

La pomme de discorde se repose ainsi sur une loi dont le bourgmestre lui-même n’en ait pas connaissance. C’est avec stupéfaction que le maire, Basile Ouédraogo, a accueilli cette position des conseillers de la coalisation. Pour lui, ces derniers devraient faire preuve de sagesse et accepter leur défaite lors des élections des membres du bureau du conseil. « Il semblerait qu’il y a une loi qui dit que l’opposition doit être forcement dans les instances du bureau du conseil et j’avoue que moi-même je l’ignorais. Je suis étonné parce que  la mise en place des structures du Conseil municipal a été faite avec la Délégation spéciale, et il y avait tous les conseillers MPP et tous les conseillers de la coalition. A tous les postes, les conseillers de la coalition se sont présentés et n’ont obtenu aucun poste. Nous pensons que c’est la démocratie qui a prévalu. Nous pensons que s’il y avait une loi qui interdisait que le fonctionnement du Conseil municipal soit ainsi, la Délégation spéciale nous aurait remis la preuve. On est étonné aujourd’hui qu’ils disent que nous n’avons pas accepté qu’ils soient dans le bureau du conseil », dixit le nouveau maire de la commune de Ouahigouya.

 

A entendre le président du bureau du Conseil municipal, l’opposition réclamerait ce qui ne lui revient pas de droit. Il convient de retenir que le « gâteau municipal » ne peut être morcelé. Le retrait des conseillers de la coalition n’a guère empêché la tenue de la session extraordinaire du jour.

En rappel, pour qu’une session du conseil soit valide, il lui faut la majorité des conseillers plus une voix. Et par un langage mathématique, le nombre de conseillers présents dans la salle suffisait largement à ce que le président du bureau continue sa communication. Une communication pendant laquelle Boureima Basile Ouédraogo a porté à la connaissance des participants les closes de la validité des sessions du Conseil municipal en signifiant que « pour une session extraordinaire ou pour une session ordinaire, c’est la majorité plus une voix. Pour la commission de la session budgétaire ce sont les deux tiers (2/3). Nous étions soixante-quinze (75) aujourd’hui. Il y a 113 conseillers, donc la majorité était absolument remplie. Même les sessions budgétaires peuvent être tenues sans problèmes ; nous avons 82 conseillers ». Et le maire de poursuivre en martelant que « moi, en tant qu’homme politique, je ne suis pas content que des gens qui se disent démocrates, qui ont essayé de se faire  élire et qui n’ont pas pu, quittent la salle! Il faut être honnête, ce n’est pas parce qu’on n’est pas  dans le bureau du Conseil municipal qu’on ne travaille pas pour la ville de Ouahigouya ! Si ce sont des patriotes, des gens qui veulent du bien pour cette ville, il n’y a pas de problème. » 

 

« Nous ne tenons pas forcement à être dans le bureau ; nous tenons seulement à faire respecter les textes »

 

Il faut se dire que l’opposition dit ne pas vouloir se démarquer des  éventuelles activités pour le développement de la commune. Elle veut tout simplement attirer l’attention du bureau à respecter les textes pour une bonne cohésion sociale. C’est à l’instar de l’Assemblée nationale et d’autres communes que les conseillers de la coalition exigent être du bureau exécutif du Conseil municipal. Selon le conseiller Ibrahima Ouédraogo, cette prise de position qui est loin d’être une démission desdits conseillers, est avant tout une aspiration que recommande la population après les événements qu’a connu notre pays. C’est après avoir consulté les populations qui les ont faits conseillers qu’ils se disent obligés de composer avec les autres conseillers dans le bureau du conseil. Leur représentant, Ibrahima Ouédraogo, dit qu’« il y a l’exemple de l’Assemblée nationale où tout a été respecté. Un peu partout, tout a été respecté. Pourquoi c’est chez nous ici qu’on fait mépriser les textes ? Ce qui nous a d’ailleurs le plus frustré, c’est l’élection des conseillers municipaux. Là, il y a eu vraiment du mépris à notre égard. Nous ne tenons pas forcement à être dans le bureau ; nous tenons seulement à faire respecter les textes. C’est essentiellement pour attirer leur attention. Pour nous, ce n’est pas une démission, c’est juste pour cette session  que nous avons demandé à nous retirer pour qu’ils voient s’ils veulent réellement un changement. Nous avons vécu des situations difficiles qui sont restées dans le cœur des gens. Il faut donc qu’on arrive à apaiser les cœurs. Il ne faut pas chercher d’autres problèmes qui  peuvent venir envenimer d’autres situations. Nous, on représente une population et c’est cela que nous avons traduit tout simplement. Tout se construit dans le dialogue, l’unité et la cohésion. Nous n’avons pas pris cette décision de façon unilatérale, mais nous avons consulté d’abord les populations que nous représentons ». Ce qu’il faut retenir est que les 31 conseillers que compte la coalition se disent toujours disponibles quant au développement de la ville de Ouahigouya. Ils prendront part donc aux prochaines sessions du Conseil municipal et cela, dans l’intérêt de toute la commune.

 

Séverin RIMEDO (Correspondant)

 


Comments
  • Le faite de ne pas être membre du bureau ne devrait en aucun cas empêcher les conseillers de l’opposition de contribuer au développement de leur ville. il y a des citoyens burkinabè qui développent leur localité sans être conseiller ou élu local.Vous, la majorité d’hier qui ne veulent pas accepter le statut d’opposant, laissez nous en paix car le BURKINA Faso peut avoir son avenir sans vous.

    23 juillet 2016

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