HomeA la uneCONSTRUCTION DU BARRAGE DE SAMANDENI : Plus de 4 milliards de F CFA pour dédommager les populations riveraines

CONSTRUCTION DU BARRAGE DE SAMANDENI : Plus de 4 milliards de F CFA pour dédommager les populations riveraines


A la suite de l’Assemblée générale (AG) des populations affectées par la construction du barrage de Samandeni qui dénoncent des malversations, le coordinateur du Programme de développement intégré de la vallée de Samandeni (PDIS), le colonel Tamoussi Bonzi, nous a rencontrés le mardi 24 mars 2015, pour donner sa version des faits. Pour lui, même si certaines de leurs revendications demeurent légitimes, il convient pour toutes les parties de venir à la table de négociations afin de trouver une issue favorable.

 

« Je suis prêt à jouer à l’avocat des populations jusqu’à ce que l’Etat puisse, à la limite objective de ses moyens, revoir leur situation. Seulement, il faut qu’on restaure le dialogue avec un esprit patriotique », a plaidé le coordinateur du PDIS, le colonel Tamoussi Bonzi. Pour lui, la rupture du dialogue social entre sa structure et les populations affectées par la construction du barrage de Samandeni, est une situation qu’il a lui-même déplorée. Et pour cause, le retard de paiement, la prise en compte de certaines réalités du terrain… sont autant de préoccupations pour lesquelles lui et ses proches collaborateurs ont mené des plaidoyers auprès du gouvernement afin de leur trouver une réponse satisfaisante. « Malheureusement, le refus du dialogue nous amène à nous écarter de l’issue favorable », a-t-il déploré. Selon ses explications, la première étude menée en 2006-2007 par un prestataire privé, avait permis de prévoir environ 1,7 milliard de F CFA pour dédommager la population. Au regard de l’évolution du cours de la vie et de la croissance démographique, une autre étude recommandée par le PDIS, a permis au consultant Césaire Sansan Kambou de refaire un recensement en 2011, et le montant de dédommagement est monté à 4 milliards 100 millions de F CFA. Malheureusement, a poursuivi le coordinateur, le gouvernement déchu n’avait rien prévu à cet effet ni en 2013-2014 ni dans le budget de 2015, afin de permettre le dédommagement des délocalisés qui perdaient déjà patience. Ce n’est que le gouvernement de transition qui a pu prêter une oreille attentive à son cri du coeur et a proposé de revoir à la hausse l’enveloppe pour résoudre cet impératif. L’argent n’étant pas encore débloqué, le coordinateur se dit aussi préoccupé mais demande la clémence des riverains.

Pour ce qui concerne ce que les populations ont appelé la sous-évaluation de leurs biens mobiliers et immobiliers, le coordinateur a précisé qu’il n’existe pas de texte réglementaire qui fixe, par exemple, le prix d’un arbre en cas de dédommagement. Cependant, a-t-il dit, les riverains devaient faire preuve de sacrifice en baissant les enchères afin de permettre la réalisation de ce projet dont les retombées économiques participeront à leur propre épanouissement. Sur la question de la mise en place d’une commission la mixte pour l’évaluation et le recensement, le coordinateur dit ne pas pouvoir comprendre cet état de fait, étant donné qu’une lettre de Abdrahamane Ouattara qui pilote le Cadre de concertation des populations affectées par PDIS (CCPD/PDIS), fait ressortir clairement que la population a été associée. Dans la même lettre datée du 28 octobre 2010, un protocole d’entente joint en annexe, indique à son article 6 les obligations de chaque partie prenante de l’accord, et fixe les modalités de recours en cas de litige. De quoi irriter le coordinateur qui a estimé que les plaignants devraient se départir de ces « agitations » et saisir les autorités compétentes. Il dit avoir demandé en son temps aux riverains d’ouvrir des comptes pour le virement direct de leur dû. Et d’ajouter qu’il se sent personnellement mal dans sa peau de constater que certains tardent à percevoir leur dû, alors qu’ils ont déjà cédé leurs biens. Toutefois, il a foi que les choses se déclencheront et les bénéficiaires trouveront satisfaction.

S’agissant du cas de Banzon, Tamoussi Bonzi a expliqué que cette localité qui regorge énormément de réalisations productives de l’Etat ne saurait du coup se délocaliser et entraîner un coup supplémentaire de 6 milliards et demi. Pour ce faire, des mesures ont été prises pour le renforcement d’une digue de protection déjà existante, à hauteur d’un milliard et demi. Il a, à cet effet, demandé aux résidents de se départir de toute cupidité pour l’intérêt supérieur du projet en ce qu’il représente pour la nation. Comme mesures d’accompagnement pour la réinstallation des populations déplacées, le coordinateur a rappelé la réalisation prochaine de 52 forages au total et des AEPS (Addiction d’eau potable simplifiée) pour les sites d’accueil. En somme, pour le coordinateur, les populations et le PDIS partagent la même vision ; il reste à s’asseoir autour de la même table de discutions et trouver un terrain d’attente.

Josias Zounzaola DABIRE

 


Comments
  • 4milliars é les paysan on recu qe des miettes

    28 novembre 2015

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