HomeA la uneCONSTRUCTION DU MEMORIAL THOMAS SANKARA : Le « Phoenix » renaîtra là où il a été tué

CONSTRUCTION DU MEMORIAL THOMAS SANKARA : Le « Phoenix » renaîtra là où il a été tué


La pose de la première pierre du Mémorial Thomas Sankara a eu lieu hier, 15 octobre 2018, jour de la commémoration du 31e anniversaire de sa disparition. Et c’est dans l’enceinte du Conseil de l’entente, lieu « où il a été lâchement et sauvagement assassiné par les traîtres de la Révolution démocratique et populaire », que le père de la Révolution burkinabè ainsi que ses 12 camarades seront immortalisés. La cérémonie a enregistré la présence de membres du gouvernement, notamment les ministres en charge de la communication, du commerce et celui de la Culture, Abdoul Karim Sango, par ailleurs parrain de la cérémonie ainsi que l’ancien ministre en charge de la culture, Tahirou Barry.

Ça y est ! La construction tant annoncée du Mémorial Thomas Sankara est entrée dans sa phase effective avec la pose, hier 15 octobre 2018, jour anniversaire de sa disparition, de la première pierre du monument qui lui sera dédié. Et ils étaient là, membres du gouvernement, anciens compagnons du père de la Révolution burkinabè, connaissances, héritiers, etc., pour assister à cet acte hautement symbolique dans l’enceinte du Conseil de l’entente où le président Isidore Noël Thomas Sankara et ses douze compagnons ont été « fauchés par les balles assassines des  traîtres de la Révolution démocratique et populaire ». Un moment de tristes souvenirs certes, pour ses anciens compagnons, mais également de joie pour ces derniers qui voient enfin se concrétiser un rêve : celui de faire renaître l’homme. Sont de ceux-là, le président de l’association Comité international Mémorial Thomas Sankara (CIM-TS), le colonel à la retraite, Bernard Sanou, pour qui ce 15 octobre 2018 doit être « vécu comme un jour d’espoir et de renaissance ». « Nous sommes très contents d’avoir pu poser cette première pierre qui est la matérialisation concrète du réveil du phénix afin que tous ses héritiers, de par le monde, aient un lieu de rencontre, d’inspiration, de ressourcement de l’idéal du président Sankara et de continuer à oser inventer l’avenir. Cet espace constituera un environnement assaini et de créativité ouvert à tout homme épris de paix, de fraternité et d’amour d’où pourront être engagées les luttes pour les combats nobles et justes, du présent et du futur…. », s’est réjoui le président du CIM-TS, Bernard Sanou. Pour le ministre de la Culture, des arts et du tourisme, Abdoul Karim Sango, la pose de la première pierre est la « preuve que Thomas Sankara n’est pas mort ». A son avis, la réalisation de ce Mémorial n’est pas de trop dans la mesure où le président Sankara a été et demeure ce grand panafricaniste ayant contribué à la réhabilitation de l’homme noir et du continent. « Cet ouvrage ne doit pas ressembler à ces nombreux projets sans lendemain, qui pullulent sur le continent », a fait savoir le ministre qui a invité chaque citoyen à s’inspirer du modèle d’engagement patriotique et panafricaniste du président Thomas Sankara. A l’en croire, la pose de la première pierre traduit l’engagement du gouvernement qui ne ménagera aucun effort pour jouer sa partition dans la réalisation de cet ouvrage entièrement fait par des artistes plasticiens burkinabè.

« Thomas Sankara, les témoignages en toute vérité » de Charles Kiendrébéogo

En effet, le concepteur du monument est Jean-Luc Bambara, artiste sculpteur, fondateur de l’espace culturel Barso qui regroupe plus d’une cinquantaine d’artistes plasticiens professionnels. Selon ses propos, le monument qui sortira de terre se présentera comme suit : « Pour la 1re phase, le monument sera symbolisé par une statue géante de 5m en ronde bosse symbolisant le capitaine Thomas Sankara, entièrement réalisée en bronze patiné à partir de la technique de la cire perdue. Pour la 2e phase, la statue sera montée sur un socle en béton d’une hauteur de 3 m de haut en forme pyramidale à 4 faces comportant sur chacune des faces, trois des douze bustes en haut relief symbolisant les 12 camarades fauchés avec le capitaine Thomas Sankara, le 15 octobre 1987, également réalisés en bronze patiné à partir de la technique de la cire perdue », a expliqué Jean-Luc Bambara. Après la pose de la première pierre du monument, les participants à la cérémonie se sont retrouvés devant le bâtiment Burkina situé dans l’enceinte du Conseil de l’entente. Selon les explications, c’est à cet endroit précis que Thomas Sankara, « les mains en l’air, a été assassiné avec ses camarades ». L’émotion était si vive que quelques anciens compagnons dont le président du CIM-TS n’ont pu retenir leurs larmes. Cette étape passée, place a été faite à la présentation du livre intitulé : « Thomas Sankara, les témoignages en toute vérité », du journaliste Charles Kiendrébéogo de la Radio nationale du Burkina. C’est un ouvrage de 152 pages qui retrace les témoignages de personnes-clés ayant vécu avec le président. « Nous n’avons pas la prétention de dire la vérité avec grand V… mais nous pensons que c’est un puzzle que nous cherchions à reconstituer… », a fait savoir l’écrivain Kiendrébéogo selon qui l’objectif est que chacun, en lisant l’ouvrage, ait une idée sur ce qui s’est passé. D’ailleurs, l’auteur a l’ambition de traduire l’ouvrage en anglais.

Colette DRABO


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