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COOPERATION SUD-SUD : Le Maroc donne l’exemple


 

Le roi du Maroc est depuis  mercredi, l’hôte des Sénégalais. Cette étape de Dakar marque le début d’une tournée africaine qui va conduire le souverain chérifien tour à tour en Côte d’Ivoire, au Gabon et en Guinée-Bissau. C’est une visite qui est placée sous le sceau de l’amitié et des bonnes relations de coopération que le Maroc entretient avec les différents pays que le roi va visiter. Mais, c’est avant tout une visite qui témoigne d’une volonté forte de faire de la coopération Sud-Sud, un modèle de coopération dynamique pour les pays du Sud. Il était vraiment temps, et le souverain marocain l’a bien compris, que les Africains cherchent la solution à leur développement économique, sur le continent africain d’abord avant de se tourner vers des contrées plus lointaines, à la recherche de partenaires qui, souvent, du fait de l’éloignement géographique et de la culture, ne sont pas toujours à même de comprendre et d’accompagner efficacement nos pays sur le chemin du développement. Ces choix peu judicieux sont très souvent sources de désillusions et de bien des déceptions de la part de bon nombre de décideurs politiques du continent africain. Les rêves de voir leurs pays parvenir à l’émergence se terminent alors dans bien des cas, en queue de poisson, avec en sus des crises sociales dramatiques. La tournée africaine de Mohamed VI, en cette année 2015, deuxième du genre sur le continent, traduit bien la vision plutôt dynamique que le roi entend imprimer aux relations économiques entre les pays africains au sud du sahara. Mais il faut le reconnaître, c’est aussi une tournée qui a pour objectif de confirmer le rôle de leader que le Maroc entend jouer dans les relations aussi bien économiques que politiques entre l’Afrique subsaharienne et le monde arabe, surtout maghrébin.

Le Maroc a su inclure dans sa politique envers l’Afrique, la dimension sociale et surtout religieuse

L’Afrique subsaharienne constitue un grand marché de plus de 600 000 000 de consommateurs, une grande opportunité d’affaires, un débouché convoité par les pays occidentaux. Un marché important dont le Maroc voudrait bien en être le portail d’entrée. L’enjeu est si important que le roi préfère s’en occuper personnellement, plutôt que de le confier à ses ministres de l’Economie et ou de la coopération. L’importance et la qualité de la délégation qui l’accompagne, une cinquantaine de chefs d’entreprises, en dit long sur l’importance que le volet économique occupe dans cette tournée du roi. Mais l’Afrique de l’Ouest, celle qui retient l’intérêt du roi du Maroc, n’est pas qu’un débouché pour des produits manufacturés made in Morroco, in USA ou in Europe. L’Afrique subsaharienne est aussi un réservoir inépuisable de matières premières, convoité par tous les pays développés. Le choix des pays que le roi visitera s’inscrit aussi dans cette logique. Du Sénégal à la Côte d’Ivoire en passant par la Guinée ou le Gabon, c’est bien de minerai, d’énergie ou de forêt qu’il s’agit. Cela explique peut-être en partie pourquoi l’avion du roi a survolé pour la deuxième fois consécutive le pays des Hommes intègres.

La transition devrait sans doute travailler à davantage faire connaître les innombrables sites miniers aux teneurs intéressantes qui font courir les pays occidentaux et que le Maroc ignore sans doute encore. Et comme pour être leader, il faut s’en donner les moyens et la stratégie nécessaire, le Maroc a su inclure dans sa politique envers l’Afrique, la dimension sociale et surtout religieuse. Ainsi, le Maroc forme depuis quelques années des imams originaires du Mali, de la Côte d’Ivoire, du Sénégal, car à quoi sert d’investir dans l’économie sans prendre le soin de tenir à bonne distance les djihadistes et autres islamistes radicaux prêts à utiliser l’ignorance des musulmans pour tout saccager, sous prétexte de faire la volonté de Dieu ?

Dieudonné MAKIENI


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