HomeA la uneCOOPERATIVE D’ELECTRICITE DE SINDOU : Un outil du développement qui divise

COOPERATIVE D’ELECTRICITE DE SINDOU : Un outil du développement qui divise


 Reportée à deux reprises, soit les 8 et 9 janvier 2018, l’Assemblée générale de la Coopérative d’électricité (COPEL) de Sindou s’est tenue le 10 janvier 2018. Là encore, il faut le dire, elle s’est terminée en queue de poisson, révélant à souhait, les discordances profondes qui existent entre les coopérateurs.

Après les tentatives ratées des 8 et 9 janvier 2018, l’Assemblée générale (AG) de la Coopérative d’électricité (COPEL) de Sindou a eu lieu le 10 janvier 2018. Malheureusement, cette AG qui s’est tenue sous une haute surveillance de la police et de la gendarmerie s’est achevée en queue de poisson parce que les responsables du Fonds de développement de l’électrification (FDE) n’avaient pas le même entendement du déroulement de l’ordre du jour que les consommateurs qui avaient rempli la Salle de spectacle de la maison des jeunes et de la culture. En effet, pour les premiers, lorsque les bilans moraux et financiers ont été présentés, la rencontre devait prendre fin. C’est d’ailleurs, ont-ils fait savoir, ce que leur avait recommandé le haut-commissaire de la Léraba en présence de représentants des groupes protagonistes. Le renouvellement du bureau, un point qui figurait sur les convocations, et qui était très attendu de l’assistance, devait donc attendre une autre date, le temps pour le comité transitoire qui allait être installé, de relire les textes régissant la COPEL. Chose que les consommateurs, présents dans la salle, ne voulaient pas entendre. Pour eux, le bureau doit être renouvelé, hic et nunc, et conduire ce toilettage des textes. Pour certains d’entre eux, l’administration était de mèche avec l’autre camp. Du coup se sont-ils interrogés : comment deux individus peuvent-ils imposer leur volonté au reste des coopérateurs ? Une ambiance « électrique » s’installe alors dans la salle. Certains préfèrent aller dehors pour manifester leur colère. D’autres, par contre, se déportent devant le présidium, obligeant les éléments de sécurité à s’interposer. Face à leur obstination, les délégués du FDE demandent à recueillir l’avis du haut-commissaire puisque c’est cette autorité qui leur avait conseillé la procédure décriée.

Nous ne voulons pas l’administration dans la COPEL

Entre-temps, ils décident de se rendre au Haut-commissariat de nouveau. Ce qui fut fait mais la position du haut-commissaire ne variera pas d’un iota. Elle maintient qu’on surseoit ce jour à l’élection du bureau de la COPEL avec pour motif de donner le temps au comité transitoire qui sera présidé par le préfet de procéder à une révision des textes pour permettre à tous les consommateurs de participer statutairement à l’AG. Là encore, les consommateurs décrient une immixtion de l’administration dans la gestion de la COPEL. « Nous ne voulons pas du préfet dans la COPEL » clament-ils. Tiémoko Ouattara, l’un d’eux, qui se réclame, par ailleurs membre du comité de surveillance de la COPEL se dit frustré par cette décision du haut-commissaire qui, à ses yeux, va dans le sens de ce que souhaitent Dramane Kamissogo et Yaya Touré, qu’il tient pour responsables de coups fourrés contre le bureau de la COPEL. « Je suis très déçu de la décision qui a été prise dans le bureau du haut-commissaire parce que nous n’avons même pas eu l’occasion de nous exprimer. » s’est plaint Tiémoko Ouattara.

Le chef de Sindou favorable au maintien de l’actuel bureau

Pendant ce temps, le chef du village de Sindou qui était représenté à l’AG par ses notables est saisi du compte rendu de la concertation avec le haut-commissaire. Il faut signaler que sa position est favorable au maintien de l’actuel bureau qui, à ses yeux, est en train d’abattre un travail formidable. Mécontent donc des conclusions, le chef se fait conduire au haut-commissariat ; mais avant, il instruit son griot de demander à la population de l’y rejoindre. Durant plus de 3 heures d’horloge, il s’est entretenu avec le premier responsable de la province sans, pour autant, parvenir à faire élire le bureau le même jour. Toutefois, sa majesté obtient que la relecture des textes régissant la COPEL soit diligentée et que l’élection du bureau ait lieu dès le 31 janvier 2018. Expliquant les causes des multiples reports de l’AG, le président de la COPEL, Basseydou Ouattara atteste qu’un groupe de consommateurs, qu’il qualifie de « vandales », est à l’origine. « Ce groupe a fait expulser les consommateurs de la salle au motif qu’ils ne sont pas des membres actifs. » Le président Basseydou Ouattara explique qu’ils ont des ressortissants en Côte d’Ivoire, et dans d’autres provinces du Burkina qui ont payé les compteurs pour leurs parents restés au village. Ceux-ci payent régulièrement les factures de consommation. Et de s’interroger s’il est normal dès cet instant de convoquer une AG sans ces parents restés au village. « Ceux-ci n’ont-ils pas le droit de voter les hommes qu’ils veulent à la tête de leur coopérative ? ». Se demande Basseydou Ouattara. A entendre le président de la COPEL, l’ambition inavouée des frondeurs dont le premier adjoint au maire Yaya Touré est de récupérer la coopérative d’électricité à des fins politiques. « Le premier adjoint affiche l’ambition de devenir maire en 2020. déplore le président de la COPEL. Pourtant, reprend-t-il,  le bilan que nous avons dressé le 10 janvier 2018 en présence des premiers responsables du FDE est assez éloquent. « Nous avons construit quatre salles de classe sur fonds propres de la coopérative d’une valeur de 23 millions à peu près. De plus, nous avons baissé le coût du branchement qui est passé de 85 000 F CFA à 50 000 F CFA de nos jours. Ce qui a augmenté le nombre d’abonnés de 404 en 2015, nous sommes à 712 abonnés en 2017. Nous avons également construit des salles d’hospitalisation au centre médical de Sindou. Malgré toutes ces réalisations, qui parlent pour nous, malgré les arriérés des services administratifs de Sindou, nous avons en caisse un solde de 71 010 933 F CFA. Sachez que le premier adjoint était opposé à la construction des salles de classe ». a laissé entendre le président de la COPEL.

Des citoyens appellent la SONABEL de tous leurs vœux

De son côté, le premier adjoint au maire, Yaya Touré qui a tenu à se présenter en tant que consommateur d’électricité atteste qu’il y a des difficultés réelles dans le fonctionnement de la COPEL et que le bureau actuel qui a été installé depuis octobre 2014 n’a jusque-là pas fait de bilan. « Nous leur avons demandé cela puisqu’une fois par an  un bilan moral et financier doit être fait ». Yaya Touré reconnait que lui et certains habitants de la localité ont procédé au cours de décembre 2017 à la fermeture des bureaux de la COPEL, cela pour imiter les actions qui en 2014 ont fait partir le premier bureau de la COPEL. Les Sindois sont accrochés à la date du 31 janvier 2018, prévue pour le renouvellement du bureau de la COPEL. En attendant, certains réclament à cor et à cri la SONABEL pour mettre fin à ce genre de disputes qui peuvent un jour virer au drame.

Mamoudou TRAORE (Correspondant)


Comments
  • Merci pour l’article, nous apprenons également que kamissogo l’accolite au premier Adjoint au maire doit plus de 700.0000 à la COPEL.

    16 janvier 2018

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