CRASH D’UN AVION D’AIR ALGERIE:Les familles des victimes attendent les restes de leurs proches
Le 24 juillet, aux environs de 14h, les parents des 118 passagers qui avaient pris place dans le vol AH-5017 d’Air Algérie, ont appris avec amertume le crash de l’avion. Cet aéronef ainsi que ses occupants, se sont écrasés en mille morceaux, à Gossi, en territoire malien. Jusque-là, les parents ont du mal à le croire. Pour se rendre à l’évidence, 3 d’entre eux se sont rendus sur les lieux du crash, le 26 juillet dernier. Dans la soirée du même jour, les autres ont été reçus par le président du Faso, à sa résidence, qui leur a présenté ses condoléances et les a informés des dispositions prises pour faire la lumière sur les causes de ce drame. A leur sortie d’audience, les proches des victimes n’avaient qu’un seul souhait : retrouver les restes de leurs proches pour pouvoir en faire le deuil.
Les boîtes noires de l’avion étant retrouvées, les experts sont à pied d’œuvre pour déterminer les causes exactes du drame du vol AH-5017. Travail fastidieux, compte tenu de la difficulté d’accès de la zone et de la violence du choc.
Le samedi 26 juillet dernier, l’émotion était toujours à son comble chez les parents des victimes de l’avion d’Air Algérie qui a quitté Ouagadougou dans la matinée du 24 juillet, pour Alger. Après s’être rendu sur le lieu du crash, le 25 juillet dernier en compagnie de la secrétaire d’Etat français chargée des Français de l’étranger, Fleur Pellerin, le président du Faso, Blaise Compaoré, a présenté ses condoléances aux proches des victimes et aux Nations éplorées, à sa résidence. Outre les proches des victimes, le corps diplomatique des pays concernés par le drame était présent dans la salle. C’est avec une grande émotion que le président Blaise Compaoré s’est adressé aux parents des victimes. « En ce moment de grande tristesse et de deuil, j’exprime, au nom du peuple burkinabè ainsi qu’à mon nom personnel, ma profonde compassion et ma solidarité aux familles des personnes décédées, aux Nations dont des filles et fils se trouvaient à bord du vol AH-5017 d’Air Algérie. Le crash du MD 83 d’Air Algérie, survenu le 24 juillet 2014, constitue une lourde tragédie qui afflige le peuple burkinabè dans son ensemble et de nombreux pays frères. Le gouvernement et le peuple burkinabè sont fortement solidaires des familles et des Nations éplorées, en ces circonstances difficiles ».
Les deux boîtes noires ont été retrouvées
Après cette adresse, en présence d’un nombre important de journalistes burkinabè et étrangers, le président du Faso s’est entretenu à huis clos avec les parents des victimes à qui il a promis de mettre tout en œuvre pour que les raisons du crash soient connues et que les restes des corps des victimes leur soient restitués afin qu’ils puissent faire leur deuil. Déjà, leur confie-t-il, « plusieurs actions ont été entreprises dès que l’aviation civile du Burkina a été informée de la disparition de l’avion ». Des actions qui ont permis, selon lui, de localiser l’épave de l’avion à Gossi, en territoire malien. Pour déterminer les causes du crash, Blaise Compaoré a fait savoir que le procureur du Faso a ouvert une enquête judiciaire qui a été confiée à la gendarmerie. Une mission qui sera menée avec la collaboration d’officiers de police judiciaire maliens et français, selon le président du Faso. Il faut noter que leur travail sera moins difficile puisque les deux boîtes noires de l’avion ont été retrouvées. A propos de l’identification des corps des victimes, le général Gilbert Diendéré a reconnu que le travail sera fastidieux, en raison de la désintégration de l’appareil. Mais « nous ferons de notre possible pour que les parents puissent avoir les restes des corps pour pouvoir faire le deuil », a rassuré le coordonnateur de la cellule de crise. Cela dit, les parents des victimes vont devoir attendre parce que, selon les experts, l’identification des corps des victimes pourrait prendre jusqu’à 6 semaines. Bien avant que les parents des victimes ne se rendent à la présidence du Faso, ils ont reçu à l’aéroport de Ouagadougou, les condoléances du Premier ministre, Luc Adolphe Tiao, du président de l’Assemblée nationale, Soungalo Ouattara, et du Chef de file de l’opposition dans la journée du 25 juillet. Tour à tour, ces derniers sont venus exprimer leur compassion aux parents des victimes. On note qu’après la présidence du Faso, les parents des victimes se sont rendus à la cathédrale de Ouagadougou où une messe a été célébrée pour le repos des âmes des victimes. Au même moment, certaines familles, des connaissances, et des parents de victimes ont déposé des gerbes de fleurs à l’aéroport international de Ouagadougou, pour rendre hommage aux disparus. A leur sortie d’audience avec le président du Faso, certains parents de victimes se sont prêtés à notre micro. (voir encadré)
Yannick SANKARA
