HomeA la uneCREATION DU CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION MALIENNE : La pièce manquante est enfin là

CREATION DU CHEF DE FILE DE L’OPPOSITION MALIENNE : La pièce manquante est enfin là


L’opposition malienne vient  de se doter d’une institution forte qui, depuis 1960, année de l’accession à l’indépendance du pays, n’avait jamais existé. Il s’agit d’une institution au sein de laquelle sont réunis tous les partis politiques de l’opposition, et qui est dirigée  par un chef de file issu du parti  ayant obtenu le plus grand nombre de députés à l’Assemblée nationale au cours des dernières élections législatives,  comme on le voit partout dans  les Etats à tradition démocratique. En effet, si le mérite revient aux élus de la nation d’avoir voté cette loi (140 voix pour, 6 voix contre et zéro abstention), il faut néanmoins  saluer l’opposition malienne qui a œuvré à la mise en place de cette structure  dont elle est la principale bénéficiaire, même si certains estiment qu’elle arrive tardivement. Car, aujourd’hui, avec la naissance de cette institution investie d’une véritable mission de service public de par son rôle de contre-pouvoir, on assistera, du moins on le souhaite, à des débats de haut niveau  qui viendront renforcer la vitalité de la démocratie au pays de Soundjata Kéita. C’est, en effet, la nation  tout entière  qui gagne. Toute chose qui manquait au Mali depuis belle lurette. On se rappelle que sous le règne du président Amadou Toumani Touré (ATT), le peuple malien  et ses dirigeants ont vécu dans l’unanimisme et le consensus absolus, qui frisaient parfois l’immobilisme.

Un pouvoir sans contre-pouvoir, court le risque de tomber dans des dérives autocratiques

On comprend dès lors l’utilité et la portée de la mise en place de cette institution. La pièce manquante de la démocratie malienne est enfin arrivée. Il revient donc au président Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) de travailler à la consolider. Car un pouvoir sans contre-pouvoir, court le risque de tomber dans des dérives autocratiques et dévastatrices. En tout cas, tout le mal que l’on puisse  souhaiter à l’opposition malienne qui, aujourd’hui,  fait son apprentissage de la démocratie organisée avec un chef de file comme porte- parole, c’est l’entente, la cohésion, la synergie d’action dans la prise de décisions ; cela pourrait éventuellement éviter les dysfonctionnements, des sons discordants  en son sein. Elle devra, pour ce faire, travailler à éviter toute vendetta politique, en s’interdisant de s’opposer pour s’opposer. Car une opposition responsable doit pouvoir faire des observations assorties de propositions objectives, dans l’intérêt supérieur de la nation. De toute évidence, le monde  entier la suit et elle doit comprendre qu’elle n’a pas droit à l’erreur, dans son action de renforcement de la démocratie.

Ben Issa TRAORE      


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