HomeA la uneCREATION D’UN NOUVEAU PARTI PAR LES FRONDEURS DU PDG AU GABON : L’étau se resserre-t-il autour de Bongo fils ?

CREATION D’UN NOUVEAU PARTI PAR LES FRONDEURS DU PDG AU GABON : L’étau se resserre-t-il autour de Bongo fils ?


“Rassemblement, héritage et modernité” ! C’est le nom de baptême du parti que les transfuges du Parti démocratique gabonais (PDG) viennent de porter sur les fonts baptismaux, à Libreville, au Gabon. C’était le 1er mai 2016, alors que le monde entier commémorait le 130e anniversaire de la fête des travailleurs. L’ancien député, fer de lance de la fronde, qui a été désigné président dudit parti, est revenu sur les raisons de cette démarche en ces termes. “En 2009, nous avions cru faire le choix de porter notre pays vers de hautes valeurs (…). Mais la pratique du pouvoir, mue par des logiques irrationnelles, s’est écartée petit à petit de cet idéal de rupture, de changement véritable”, a-t-il déclaré devant un parterre d’opposants au chef de l’Etat gabonais, Ali Bongo Ondimba. En tout cas, pour tous ceux qui en doutaient, la rupture est désormais consommée. La preuve, si besoin en est encore, « Rassemblement, héritage et modernité » a désigné l’ancien président de l’Assemblée nationale, Guy Nzouba Ndama, comme candidat à la présidentielle du 28 août prochain. De quoi troubler le sommeil du président Bongo qui a tout intérêt à lire sereinement ce signe des temps. Car, on l’a vu au Burkina Faso où, lâché par ses plus proches collaborateurs, le président d’alors, Blaise Compaoré, avait tenté dans un premier temps de minimiser l’événement, avant de se rendre à l’évidence qu’il y avait péril en la demeure. La suite, tout le monde la connaît. Acculé par une rue en colère, l’homme est sorti par la petite porte et ce, après plus d’un quart de siècle de règne sans partage. Certes, comparaison n’est pas raison, mais Ali Bongo sait qu’il joue gros en engageant un bras de fer avec des gens qui, faut-il le rappeler, connaissent bien son système de l’intérieur comme de l’extérieur.

L’opposition gabonaise joue sa crédibilité et son avenir

Cela d’autant plus que la semaine écoulée, un de ses anciens compagnons, en la personne de Jean Ping, annonçait lui aussi, sa candidature à la prochaine présidentielle. C’est dire que de plus en plus, l’étau se resserre autour du président gabonais aujourd’hui plus que jamais fragilisé par l’affaire des biens mal acquis et les révélations en série qui mettent en doute ses origines. Tout se passe comme si le sort s’acharnait sur Bongo fils qui, on le sait, a hérité du pouvoir par les liens du sang. En tout cas, à l’allure où vont les choses, la présidentielle de fin août promet beaucoup de surprises. Mais il faut savoir raison garder. Rien n’est encore joué. Car, il est une caractéristique commune à toutes les oppositions africaines : leur incapacité à s’unir. Plutôt que d’unir leurs forces, elles s’illustrent par des querelles de chiffonniers, chacun préférant être tête de rat que queue d’éléphant. Or, au Gabon, il s’agit d’un scrutin à un seul tour. C’est dire donc qu’Ali Bongo a encore toutes les chances de remporter la prochaine présidentielle si l’opposition n’arrive pas à accorder ses violons pour parler d’une seule et  même voix. De toute évidence, c’est peu de dire que l’opposition gabonaise joue là sa crédibilité et son avenir.

B.O


No Comments

Leave A Comment