HomeA la uneCREATION D’UNE COORDINATION POUR LA LIBERATION DE GBAGBO Les incohérences sidérales du FPI

CREATION D’UNE COORDINATION POUR LA LIBERATION DE GBAGBO Les incohérences sidérales du FPI


Deux semaines après la confirmation des charges qui pèsent contre Laurent Gbagbo, le Front populaire ivoirien (FPI) vient de donner de la voix. Alors que  « l’illustre pensionnaire de La Haye » s’apprête à affronter son procès, le président du FPI, Pascal Affi N’Guessan, a annoncé la mise en place prochaine d’un secrétariat chargé de la coordination de la lutte pour libérer leur leader bien aimé. Preuve s’il en est, que le FPI n’est pas prêt à faire le deuil de son fondateur, comme si, sans Gbagbo, tout est dépeuplé, pour reprendre l’expression du poète Verlaine.

 

Nuire vaille que vaille au pouvoir d’ADO semble être le choix fait par le FPI

 

Par cette nouvelle trouvaille, Affi N’Guessan et les siens préfèrent jouer la politique de l’autruche plutôt que d’envisager sereinement l’avenir du FPI sans son fondateur. Tout en mettant en ordre de bataille les Gbagboïstes, ils prétextent de la démocratie pour rendre la gouvernance difficile à ADO dans sa volonté de réconcilier le peuple ivoirien. Nuire vaille que vaille au pouvoir d’ADO semble être le choix fait par le FPI. En effet, la méthode que cette coordination compte utiliser pour exiger la libération de Laurent Gbagbo sera, sans doute, des moyens subversifs. Car, les voies légales pour le faire ont été épuisées. De fait, la défense de Laurent Gbagbo avait 5 jours pour faire appel après la confirmation des charges. Ce qui n’a pas été fait. En tout cas, s’il décidait d’opposer la force à la loi en mobilisant la rue, en Côte d’Ivoire comme à l’étranger, le FPI se fourvoierait car cette attitude est aux antipodes de la social-démocratie dont le parti se réclame. En somme, une violente contradiction.

Par ailleurs, le tapage médiatique d’Affi N’Guessan pour la libération de Laurent Gbagbo, qui compare son champion à des icônes africaines de la lutte contre l’impérialisme tel Samory Touré, suffira-t-il à attirer la sympathie du monde pour la cause de l’ex-dirigeant ivoirien ? Rien n’est moins sûr. Ce qui l’est cependant, c’est que le ramdam que viendrait à faire le « Gbagboland », loin de faire libérer leur mentor, risque de braquer davantage la CPI contre l’ex-président de la Côte d’Ivoire.

 

Affi N’Guessan et les siens ont intérêt à quitter le pays des songes pour voir la réalité en face

 

Autre contradiction révélée par les incohérences sidérales du FPI, tout en affirmant avoir été invité à financer des campagnes présidentielles de Jacques Chirac, l’illustre pensionnaire de La Haye, dans son œuvre à paraître prochainement, se rend ridicule. Car comment un dirigeant socialiste qui a toujours prétendu combattre l’impérialisme, peut-il avoir eu des accointances avec les dirigeants politiques français de l’époque, au point que ceux-ci lui aient demandé de cracher au bassinet pour financer la campagne électorale de l’ultra libéral- Jacques Chirac ?

Cela dit, en se refusant d’envisager l’avenir du FPI sans son fondateur, Affi N’Guessan met en péril la vie du parti car, cette lutte dont on ne connaît pas pour l’instant la nature se met déjà en porte-à-faux avec la loi et le bon sens qui aurait voulu que toute l’énergie du parti soit désormais consacrée aux plaidoiries. Affi N’Guessan et les siens ont donc intérêt à quitter le pays des songes pour voir la réalité en face. Il y va de la survie du FPI dans la faune politique ivoirienne.

 

Thierry Sami SOU


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