HomeA la uneCRI D’ALARME DU LIBERIA DEVANT L’ONU :Opération de com ou tragique réalité ?

CRI D’ALARME DU LIBERIA DEVANT L’ONU :Opération de com ou tragique réalité ?


C’est un véritable cri d’alarme que le ministre libérien de la Défense a lancé, le 9 septembre dernier, du haut de la tribune des Nations unies. Un appel pathétique, en faveur de son pays, malmené jusque dans ses entrailles par l’épidémie d’Ebola. Selon Brownie Samukai, le Libéria est menacé même dans son existence par Ebola.

« La maladie se propage comme un feu de forêt, dévorant tout sur son passage ». Opération de communication bien élaborée ou tragique réalité ? L’appel est si pressant et la menace évoquée, si grave, qu’ils ne laissent plus le temps aux tergiversations. En clair, il faut sauver, sans attendre, le Liberia.

 

La déclaration du ministre libérien de la Défense n’a rien d’exagéré

 

Penser que le ministre fait de l’exagération au niveau de la communication dans le but de s’attirer la sympathie de la communauté internationale, n’est peut-être pas excessif. Mais si tel est le cas, ce qu’il faut souhaiter d’ailleurs, on peut dire que Brownie Samukai a réussi sa mission, puisque le résultat de ce cri du cœur ne s’est pas fait attendre. En effet, le secrétaire général des Nations unies a décidé de  convoquer, dès la fin de ce mois, une réunion internationale sur Ebola, afin de susciter des contributions de la part des différents gouvernements. Dans la foulée, les Etats-Unis ont annoncé une aide supplémentaire de 10 millions de dollars, afin de renforcer  la lutte contre la maladie dans les pays les plus touchés. Alors, que le cri d’alarme du ministre libérien soit exagéré ou non, pour l’instant, et au regard de la réponse immédiate qu’il a reçue, on peut dire que « c’est  bien la fin qui justifie la démarche ». Et dans tous les cas, sur un tout autre plan, on peut affirmer que cette déclaration du ministre libérien de la Défense n’a rien d’exagéré. Au vu de la panique et des actions et réactions des différents Etats, nul ne peut nier qu’Ebola ravage tout sur son passage : l’économie des pays touchés ou pas, le commerce, la solidarité, les échanges, rien n’échappe aux effets de la psychose créée par Ebola.

 

Il faut saluer l’implication des Américains et du Maroc aux côtés des autorités du Libéria

 

Cela dit, autant on peut reprocher à la communauté internationale la lenteur et la nonchalance dont elle a fait montre dans la riposte contre cette épidémie, autant on ne peut absoudre à peu de frais les responsables politiques du Liberia dans cette crise sanitaire majeure. En effet, on peut dire que la mauvaise politique ou tout simplement l’absence d’une bonne politique sanitaire est pour beaucoup dans la propagation de la pandémie dans ce pays. La déclaration de l’épidémie a mis à nu une politique sanitaire absolument rudimentaire, caractérisée notamment par un manque d’infrastructures adaptées, une insuffisance en personnel de santé, etc. Comment le Liberia en est-il arrivé là ? Ne paie-t-il pas le prix d’une mauvaise politique sociale ? Cette situation n’est-elle pas le fruit d’un mauvais choix au niveau des axes prioritaires en faveur du développement ? Comment apprécier l’attitude de ces ministres qui fuient leur pays pour aller se la couler douce en Europe  avec leurs familles au compte du même contribuable qui affronte à main nue ce mal qui ne connaît aucune pitié ? Il y a visiblement quelque chose à revoir dans la politique de dame Johnson Sirleaf.

En attendant, il faut saluer l’implication particulière des Américains et du Maroc aux côtés des autorités du Libéria qui donnent tout ce qu’elles ont pour arracher leur pays des griffes d’Ebola. C’est dans l’épreuve, dit-on, qu’on reconnaît ses vrais amis.

 

Dieudonné MAKIENI


Comments
  • Le Libéria est un pays créé par les Américains pour mettre fin à l’esclavage vers les Amériques. Par conséquent, la contribution des Américains démontrent les liens historiques entre eux et leur charité incontournable. Que la crise mortelle que connaît ce pays , y compris les pays voisins, fasse renforcer la solidarité entre ces pays touchés et l’amour du prochain. La situation est grave. Que Le Seigneur exauce nos prières. Amen

    11 septembre 2014
  • Dieudonné MAKIENI, dans la politique de dame Johnson Sirleaf il n’y a rien à revoir! En bon président de la république elle a sanctionné comme il se doit tous ces ministres et haut-placés qui ont déserté le pays en leur coupant la “sève nourricière”! En plus des USA et du Maroc il faut saluer aussi la Chine et le Canada qui font des efforts pour aider les pays atteints par Ebola. Si les cris du ministre Brownie Samukai ont suscité les réactions escomptées comme votre article veut l’insinuer alors nos dirigeants se sont réunis à Accra pour rien! Et puis ne vous acharnez pas trop sur les dirigeants du Liberia car face à un tel désastre n’importe lequel de nos Etats ouest-africains va y perdre son latin! Ebola est au front ouest ce que Boko haram est au front est de la CEDEAO ! Au lieu de philosopher levez-vous et agissez solidairement avec le Liberia, la Sierra Leone, la Guinée et le Nigeria pour éradiquer les deux calamités que sont Ebola et Boko haram !

    11 septembre 2014
  • que ce soit une operation d com ou pas, la situation au Liberia est tres critique. ce sont des vies humaines qui s’eteingent chaque jour a cause de ce phenomène d’Ebola. le cri du coeur du ministre liberien est tout a fait legitime. c’est une maniere de dire qu’au dela de la vie il n y a plus rien. donc faut mieux se battre pour elle. c’est aussi l’occasion d’inviter ceux qui veulent faire des investissements gratuites de penser aux malades d’Ebola et d’investir afin que ce mal diparaisse. aujourd’hui c’est le Liberia et demain? Donc pas besoin d’interpeller qui que ce soit afin que des fonds soit mobilisé. tout le monde est concerné. dons agissons ensemble.

    11 septembre 2014

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