HomeOmbre et lumièreCRISE A 2IE : Le droit de réponse des délégués syndicaux

CRISE A 2IE : Le droit de réponse des délégués syndicaux


Dans notre édition du mercredi 21 octobre dernier, nous publiions une interview du Directeur général de 2IE, Amadou Hama Maïga. A travers le droit de réponse que voici, les délégués syndicaux et du personnel réagissent à cette sortie médiatique « émaillée de contrevérités ». Selon eux, le sieur Maïga « ne cherche nullement à défendre les intérêts de 2IE mais plutôt des intérêts égoïstes ». Lisez plutôt !

 

« Les délégués syndicaux et du personnel saisissent l’occasion de ce droit de réponse pour remercier sincèrement la presse de notre pays qui a permis de présenter à l’opinion les problèmes qui minent 2iE et d’exposer les points de vue des protagonistes.

Nous voudrions, par cette réaction, montrer à l’opinion publique les contrevérités qui ont émaillé les interventions de Monsieur Amadou Hama Maiga, Directeur général (DG) de 2iE, dans la presse ces derniers jours.

1° – Du nombre des manifestants de 2iE

  1. Maïga dit que les manifestants qui s’opposent à lui ne sont qu’une quinzaine de personnes. Les journalistes qui sont venus sur les lieux de nos manifestations, en face de 2iE-Ouaga et à l’Education Ouvrière, ont été les témoins oculaires de la mobilisation des travailleurs de 2iE. Tout le monde a constaté le succès éclatant de la conférence de presse que la F-SYNTER a organisée sur la crise à 2iE, le 21 octobre dernier. Notre grève de 72 heures a mobilisé plus de 60% du personnel de 2iE. Nous comprenons, en outre, la situation de certains membres du personnel qui, du fait de leur statut précaire, ont peur d’exprimer leur opinion.

2° – Du prétendu esprit de dialogue d’Amadou Hama Maïga

Depuis que la crise estudiantine a éclaté, en mars 2015, Amadou Hama Maïga a catégoriquement refusé de recevoir les délégués du personnel et les délégués syndicaux de 2iE. C’est cela sa stratégie à lui, celle que lui ont peut-être conseillée les membres de son entourage : « accuser des personnes mais ne pas écouter leurs réponses ! » Se boucher les oreilles, fermer les yeux, ne pas les écouter ; ne pas lire ce qu’ils écrivent ; ainsi, il fourre sa tête dans le sable et continue à vivre dans ses illusions.

Sur le même registre, le DG a prétendu qu’il n’a pas refusé de recevoir le Bureau National de la F-SYNTER, mais que c’est le temps qui lui a manqué. Du 7 avril au 27 octobre 2015, le DG n’a pas trouvé 30 minutes pour recevoir le syndicat présent dans l’établissement qu’il dirige ! En réalité, il n’a jamais voulu dialoguer ; pour preuve, en pleine crise ouverte, il a voyagé depuis la grève pour une longue durée sans initier aucune forme d’écoute du problème des travailleurs en son absence.

En rappel, les étudiants, lorsqu’ils avaient lancé leur mouvement, en 2015, avaient bien insisté sur l’absence de dialogue chez Amadou Hama Maïga.

De la représentativité des délégués du personnel

  1. Maïga soutient que les délégués du personnel ne sont pas représentatifs et récuse les délégués syndicaux, comme s’il lui revenait les prérogatives de déterminer la représentativité des structures des travailleurs. En rappel, les délégués du personnel (qu’il essaie de remplacer par un groupe dénommé « collectif sauvons 2iE») ont été élus à l’unanimité lors d’une assemblée générale, sous la bannière de la F-SYNTER. Sur 10 délégués du personnel, il y en a deux, Fanta Zèba et Boukary Sawadogo, qui ont rejoint le camp du DG. Si l’on prend en compte l’ensemble des délégués du personnel et des délégués syndicaux, ce sont deux sur treize (2/13) qui ont retourné leurs vestes.

3° – A propos de Malicki Zorom qui aurait cherché à occuper un poste de Chef de département

Malicki Zorom (docteur en mathématiques appliquées) n’a jamais exigé un poste de Chef de département, même s’il n’en est pas indigne, et loin de là !

Il faut rappeler qu’en juillet dernier, Amadou Hama, qui se prend pour le maître du monde, avait intimé l’ordre à Dr Malicki Zorom, alors en stage en France sur financement de la coopération française, d’interrompre immédiatement son stage et de rentrer à 2iE pour répondre à des accusations que lui et les membres de son camp avaient concoctées contre lui. Ce fut alors une mise au point ferme de l’ambassade de France qui avait obligé le DG à battre en retraite.

Qu’Amadou Hama Maïga et ses sbires apportent la preuve de ce qu’ils disent !

4° – A propos d’Abdou Lawané qui aurait cherché à occuper un poste de Chef de laboratoire

Pour occuper un tel poste, il faut être un chercheur ; or, Dr Abdou Lawane n’était pas encore chercheur au moment de la nomination du Chef de laboratoire Génie Civil. Comment pouvait-il prétendre à un tel poste ? Maintenant, Abdou Lawane est devenu Docteur en Génie Civil et donne ses cours très consciencieusement. Il n’a jamais eu le comportement d’Amadou Hama Maïga qui usurpe le titre de « Professeur » alors que ni le CAMES ni aucune instance universitaire habilitée ne lui a décerné un tel titre. De par son orgueil démesuré, Amadou Hama Maiga qui n’est même pas maître-assistant, ose signer « Professeur Amadou Hama Maiga », en violation totale des textes du CAMES. Que l’opinion publique en juge quant à la moralité de ce personnage.

5° – A propos des accusations de falsifications à plusieurs reprises de notes opposées à Sewa Da Silveira

Cette accusation traduit une ignorance par Amadou Hama Maïga des procédures de 2iE mais traduit aussi les actions néfastes de certaines personnes de son entourage qui connaissent bien ces procédures. Après rattrapages, les nouvelles notes des étudiants remplacent certaines de leurs anciennes notes dans les fichiers Excel de synthèse. Les enseignants qui ont la charge de tenir ces fichiers de synthèse reçoivent donc de plusieurs autres enseignants plusieurs notes de rattrapage à intégrer dans les fichiers de synthèse, au fur et à mesure de l’arrivée de ces notes de rattrapage. Comment peut-on alors accuser l’enseignant qui tient un fichier de synthèse d’avoir manipulé des notes alors qu’il n’a fait qu’intégrer les nouvelles notes provenant de plusieurs enseignants, notes qui n’arrivent pas toutes en même temps ?

Nous soulignons cependant que les délégués du personnel ont à plusieurs reprises attiré l’attention de la Direction générale sur la nécessité d’automatiser la gestion des notes.

6° – A propos des reproches faits à Lawani Adjadi Mounirou

Dr Lawani Adjadi Mounirou n’a jamais eu de retard dans la remise de notes d’examen depuis qu’il enseigne à 2iE. Ses obligations d’enseignement en tant qu’enseignant-chercheur sont fixées à 192 heures par an. Cette année, il a assuré 320 heures d’enseignement ! A plusieurs reprises, il s’est volontairement substitué à un collègue empêché ou à des vacataires qui se sont retirés pour cause de frais de vacation non payés par 2iE et a assuré des cours qui ne lui revenaient pas directement. Aujourd’hui, Amadou Hama Maïga le licencie au prétexte qu’il n’aurait pas remis à temps une épreuve de rattrapage, alors que d’autres enseignants qui sont dans le même cas n’ont écopé que d’un avertissement.

Madame Fanta Zeba a obtenu un Master 2 après avoir rédigé un mémoire de fin d’études qui n’était qu’un plagiat (les étudiants l’ont, d’ailleurs, mis sur leurs réseaux sociaux). Malgré cela, cette dame a été nommée Chef de service des Inscriptions ! Le second délégué du personnel qui a retourné sa veste, Boukary Sawadogo, a obtenu une bourse de thèse et son encadreur n’est autre qu’Amadou Hama Maïga lui-même. C’est cela la justice d’Amadou Hama Maïga ! Il faut savoir que Dr Lawani Mounirou est membre du bureau syndical F-SYNTER de 2iE !

7° – A propos des accusations contre M. Frédéric Traoré

Depuis le mois de mars 2015, les accusations d’Amadou Hama Maïga contre Frédéric Traoré ont été modifiées cinq fois par le DG lui-même ! M. Maïga a osé dire que Frédéric Traoré a reconnu les accusations portées contre lui ! Que l’on se réfère au droit de réponse dont M. Frédéric Traoré avait bénéficié sur le site d’informations lefaso.net, au mois de juillet dernier. Que l’on se réfère également aux comptes rendus d’assemblées générales tenues à 2iE en mars et avril 2015 ! En fait, Frédéric Traoré, doyen et porte-parole des délégués du personnel depuis 2009, ne s’est pas laissé acheter, comme certaines personnes, ni par un poste ni par quelqu’avantage que ce soit. D’où une véritable cabale contre lui. Mais M. Frédéric Traoré dispose de toutes les preuves pour confondre ses détracteurs devant la Justice.

En conclusion

Nous pensons que ce qui se passe à 2iE est très grave. Cela n’honore pas les cadres africains et n’honore pas l’Afrique. Nous sommes convaincus que, dans l’entourage du DG de 2iE, il y a des personnes qui cherchent à l’amener à s’enfoncer complètement dans la boue, en lui donnant l’illusion qu’il est fort. Nous pensons que certains le soutiennent aussi parce qu’ils ont quelque chose de terrible à cacher, eux et d’autres personnes en dehors de 2iE. Nous pensons enfin qu’il y a des personnes qui se taisent parce qu’elles n’ont aucune notion d’éthique ni de déontologie.

Nous sommes convaincus qu’Amadou Hama Maïga ne cherche nullement à défendre les intérêts de 2iE, mais il utilise cette institution comme une couverture pour défendre des intérêts égoïstes et faire, aveuglément, le plus de mal possible.

C’est dommage qu’après les sit-in et les grèves lancés par la F-SYNTER, M. Maïga, au lieu d’inviter les travailleurs au dialogue, continue dans l’intimidation en retirant les cours de certains enseignants et en distribuant des lettres d’explication à certains membres du personnel.

Nous en appelons encore à l’oreille attentive des autorités du pays hôte, le Burkina Faso.

Les délégués syndicaux et du personnel de 2IE


Comments
  • Les autorités de notre pays ce réfugient derrière le fallacieux prétexte que 2IE est une enclave diplomatique pour fuir leurs responsabilités, pourtant elles n’hésitent pas à y envoyer des policiers en civil pour aider les responsables de 2IE. Cette bagarre ne devrait pas concerner nous les pauvres qui ne pouvons pas inscrire nos enfants à 2IE parce qu’il faut être” douanier “pour avoir la scolarité de cette école. Mais comme ce sont des burkinabè qui y envoient leurs enfants, il est impératif qu’on ne laisse pas mourir cette école. Quand à la dame Fanta Zeba qu’on accuse d’avoir plagié son mémoire de Master2 il faut qu’elle réagisse sinon c’est honteux pour nous les femmes.

    28 octobre 2015
  • Votre combat est juste!! Courage!!

    28 octobre 2015
  • Votre Amadou Hama Maïga ressemble á un Homme Fort qui a fui Ouaga en plein midi

    28 octobre 2015

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