HomeOmbre et lumièreCRISE A 2IE : L’horizon toujours sombre, selon les délégués syndicaux

CRISE A 2IE : L’horizon toujours sombre, selon les délégués syndicaux


Les délégués du personnel et les délégués syndicaux, les parents d’étudiants et les étudiants de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE) ont animé une conférence de presse le jeudi 2 juillet 2015 à Ouagadougou. Il s’agissait pour ces derniers, d’informer l’opinion publique sur la crise que vit 2IE depuis quelques mois.

A 2IE, les jours passent et les espoirs de voir s’améliorer les conditions de travail et les performances académiques de l’Institut se sont transformés en un véritable cauchemar. C’est ce qu’ont dit, en substance, les délégués syndicaux et du personnel, les parents d’étudiants et les étudiants de l’Institut international d’ingénierie de l’eau et de l’environnement (2IE), face à la presse, le 2 juillet dernier à Ouagadougou. Une conférence de presse initiée dans l’objectif d’informer l’opinion publique sur l’état de la crise qui secoue cet institut depuis des mois et ce, à la veille de la réunion du Conseil d’administration prévue ce vendredi 3 juillet à Ouagadougou. Selon le délégué du personnel, Sina Thiam, les conditions qui avaient prévalu à la crise en 2013 et au départ de l’ancien directeur général, Paul Giniès, se sont maintenues et ont même empiré avec son successeur, Amadou Hama Maïga. Et il n’a pas manqué d’énumérer une quinzaine de griefs dont, entre autres, l’absence de dialogue et d’écoute réels vis-à-vis du personnel et des étudiants ; une gestion désastreuse du personnel, se soldant par de nombreux départs de travailleurs à travers des contrats à durée déterminée non renouvelés, des démissions forcées, des licenciements, des sanctions, humiliations et tracasseries diverses ; l’absence de grille salariale et de grille indemnitaire ; l’absence de plan de carrière et de plan de formation ; le traitement discriminatoire du personnel ; des conditions de vie et de travail du personnel et des étudiants en constante détérioration ; une gestion financière toujours opaque ; une surcharge de travail ; la multiplication des actes d’injustice et l’aggravation des inégalités ; un autoritarisme d’un autre temps.

Autant de problèmes face auxquels la direction générale actuelle, selon les délégués, fait preuve d’un manque de volonté de s’y attaquer. Et Sina Thiam de souligner que le dernier acte qui a déclenché le mécontentement généralisé des étudiants est le fait qu’en février de cette année, de retour d’un congé prolongé de deux mois sans explication, une décision de la Direction générale de 2IE fixait de façon unilatérale, une date-butoir pour la réinscription des étudiants, alors que certains attendaient encore des notes de la même administration qui en a la responsabilité. Le bureau de l’association des étudiants avait exigé un report de la date-butoir et des mesures spécifiques pour rendre ou actualiser les notes, mais il s’est retrouvé face à un mur de silence. C’est à la suite de cela qu’il y a eu un mouvement de protestation des étudiants le 3 mars 2015. Et alors que des autorités intervenaient pour résoudre le problème, huit représentants des étudiants sont exclus par la Direction générale. Tout cela a amené les parents d’étudiants à intervenir dans la crise et une intervention d’urgence du président du Conseil d’administration de 2IE, le Camerounais Abdoulaye Aboubacary. L’implication des parents d’étudiants s’explique, selon leur président Alexandre Somé, par le fait que plus rien ne semblait aller. Et de prendre l’exemple concernant son enfant qui y étudie. Ainsi, après avoir payé la première tranche, Alexandre Somé fait savoir qu’il s’y est rendu pour la deuxième tranche et personne ne savait combien il avait déjà payé. « Cela est la preuve, affirme-t-il, que 2IE n’a pas une comptabilité digne de ce nom ». En plus de cela, il fait savoir qu’à la rentrée suivante, 2IE ne savait pas si l’étudiant passait en classe supérieure. Les délégués déclarent qu’ils ne peuvent pas continuer à protéger un homme qui est en train de liquider un joyau du continent, un homme qui a fait preuve de son incapacité à gérer cet institut. Pour montrer leur mécontentement, ils ont organisé, depuis le lundi dernier, un sit-in et cela s’inscrit dans le souci d’alerter l’opinion et surtout d’interpeller le Conseil d’Administration qui se réunit ce 3 juillet, afin qu’il prenne des décisions pour sauver la maison 2IE parce que, confient les délégués, si le Conseil d’Administration ne tranche pas, la survie de l’institut risque d’être menacée.

Antoine BATTIONO

 


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