HomeOmbre et lumièreCRISE AU SEIN DE LA CMBF : Les contestataires pour un nouveau congrès

CRISE AU SEIN DE LA CMBF : Les contestataires pour un nouveau congrès


Les contestataires du nouveau bureau exécutif de la Communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) élu en juin 2015 à Fada N’gourma, ont organisé une conférence de presse le 2 août 2015 à Ouagadougou pour, disent-ils, dénoncer non seulement l’irrégularité dans laquelle s’est tenue le Congrès, mais aussi lancer un appel sur l’urgence de rétablir l’ordre statutaire au sein de la pionnière des organisations islamiques au Burkina.

 

Tous les indicateurs d’une crise étaient perceptibles au sein de la communauté musulmane du Burkina Faso (CMBF) et même entretenus en son temps par certains responsables de la CMBF. C’est ce qu’à déclaré El Hadj Ousséni Tapsoba, lors de la conférence de presse tenue le 2 août 2015. A l’en croire, lui et les siens ont tout fait pour éviter un congrès qu’ils qualifient de « forfaiture qui porte les germes de troubles intracommunautaires ». Ils reprochent aux organisateurs de ce congrès, d’avoir foulé aux pieds non seulement les textes, mais aussi les principes islamiques régissant le fonctionnement de la CMBF. Des textes qui, selon eux, stipulent que c’est le bureau exécutif qui convoque le congrès ou à la demande du 1/3 des comités provinciaux. « En lieu et place de l’application des dispositions statutaires et règlementaires, nous avons été surpris de constater que des membres sillonnent le pays pour procéder à une campagne électorale sous la houlette du secrétaire général Moussa Semdé, au profit de Rasmané Sana », dit El Hadj Boukary Compaoré. Selon cheick El Hadj Karambinta, cet acte constitue une violation de l’éthique islamique. Pour cause, dira-t-il, le code électoral islamique tiré de la tradition prophétique (hadith) dit : « Ne remettez jamais la direction de la Oummah à celui qui la demande ». Selon El Hadj Boukary Compaoré, une demande de report d’assemblée générale pour la recherche d’un consensus et la réconciliation comme préalable à la tenue d’un congrès et la mise en place d’un conseil de sage a été rejetée par la partie d’en face,  « sous prétexte que Rasmané Sana a affirmé avoir investi 12 000 000 F CFA pour sa campagne », a-t-il indiqué. Il a précisé que c’est dans cette situation que le congrès a été initialement programmé à Tenkodogo, pour finalement se tenir le 10 mai 2015 à la grande mosquée de Ouagadougou, dans une confusion qui a dégénéré en rififi avant d’être annulé. C’est dans ce contexte que les contestataires disent ne pas reconnaître le nouveau bureau exécutif élu à Fada. Tout en lançant un appel aux autorités administratives de tutelle pour le refus de la caution des décisions issues du congrès de Fada, ils disent être pour une convocation des différentes parties prenantes autour d’un dialogue dont l’aboutissement sera l’organisation d’un congrès légitime et régulier, engageant toute la communauté musulmane. « Reconnaître le bureau issu du congrès de Fada signifierait créer l’explosion de la CMBF, avec pour corollaire des troubles à l’issue incertaine », a souligné El Hadj Boukari Ouédraogo, avant de souhaiter « qu’Allah nous en préserve ». « Nous sommes plus que déterminés à poursuivre la noble lutte jusqu’à l’obtention d’un consensus qui permettra de construire une CMBF qui réponde aux aspirations des membres et de la communauté burkinabè tout entière », a-t-il conclu.

Hamadi BARO

(Collaborateur)

 


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