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CRISE LIBYENNE :Quelle solution ?


Un ramadan dans la violence absolue. C’est le moins que l’on puisse dire au regard de ce qui s’est passé en Libye la veille même de la fin du mois de jeûne. Aux combats meurtriers s’est ajouté l’incendie de deux gigantesques réservoirs de pétrole qui ont plongé la ville de Tripoli dans une situation apocalyptique. Les Etats-Unis ont eu sans doute raison en décidant de rapatrier leur personnel diplomatique de la Libye.

« En raison des violences actuelles résultant des affrontements entre milices libyennes dans le voisinage immédiat de l’ambassade des Etats-Unis à Tripoli, nous avons temporairement relocalisé tout notre personnel hors de la Libye », a expliqué le département d’Etat dans un communiqué pour justifier l’évacuation du personnel diplomatique américain de la Libye.

 

Les Américains font preuve d’une grande prudence

 

Et de préciser que le personnel de l’ambassade a été conduit en Tunisie, au cours d’une opération hautement surveillée depuis les airs. « Chat échaudé, craint l’eau froide » ; c’est le moins que l’on puisse dire si l’on sait qu’en 2012, une attaque meurtrière contre la mission diplomatique américaine de Benghazi, avait coûté la vie à l’ambassadeur Christopher Stevens et à trois autres agents. C’est dire que depuis lors, les Américains font preuve d’une grande prudence si fait que toute détérioration du climat sécuritaire en Libye est prise au sérieux. D’où la récente évacuation des 70 diplomates de Tripoli vers Tunis. Est-ce donc la solution ? Combien de temps les Américains pourront-ils rester absents de la Libye ? Est-ce là un aveu d’impuissance ? Autant de questions que l’on peut se poser quand on sait qu’en dépit de tout, les Américains n’ont jamais daigné quitter l’Afghanistan qui, pour ainsi dire, n’en demeure pas moins un terrain fertile à la violence islamiste. Les attentats à la voiture piégée, les embuscades, les guet-apens, les kamikazes, et que savons-nous encore, sont tellement légion dans ce pays qu’il est devenu le symbole de la violence au monde. Malgré tout, les Américains y sont toujours parce qu’ils ont des intérêts à défendre. Pourtant, en Afghanistan comme en Libye, les Occidentaux ont été à l’origine de la détérioration du climat sécuritaire pour avoir bouleversé tous les systèmes en place. La Libye ne serait pas ce qu’elle est devenue aujourd’hui si les Occidentaux n’avaient pas contribué à envoyer ad patres le colonel Mouammar Kadhafi qu’ils avaient en sainte horreur.

 

Les Libyens ont une grande part de responsabilité dans le drame qu’ils vivent aujourd’hui

 

Le problème n’est pas tant la chute de Kadhafi que l’attitude des Occidentaux qui ont vite fait de plier armes et bagages, abandonnant les Libyens à leur sort. C’est comme s’ils avaient enterré le cadavre et laissé ses pieds dehors. Car, comme le disait si bien feu le président ivoirien Houphouet Boigny, s’il y a quelque chose qui fait l’unanimité chez les arabes, c’est leur accord sur leurs désaccords. Jamais les arabes, qui ont pourtant en partage une même religion, n’ont partagé la même vision des choses ; chacun considérant l’autre comme inférieur à lui. C’est dire à quel point la situation est complexe en Libye où surtout la haine tribale a pignon sur rue ; en témoignent ces milices qui poussent comme des champignons dans chaque région. Certes, les Occidentaux n’ont pas assuré le service après-vente que l’on attendait d’eux après la mort du Guide. Mais les Libyens ont aussi une grande part de responsabilité dans le drame qu’ils vivent aujourd’hui. En effet, ils ont passé le temps à se quereller pour des questions de moindre importance, oubliant l’essentiel qui est de reconstruire leur pays. Pourtant, comme le dit l’adage, si on vous lave le dos, vous devez faire l’effort de vous laver la figure. Car, que peuvent faire les Occidentaux face à un peuple profondément divisé ?

 

Boundi OUOBA


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