HomeA la uneCRISE DU LOGEMENT AU BURKINA : La CADDL appelle à une marche meeting le 15 mars prochain

CRISE DU LOGEMENT AU BURKINA : La CADDL appelle à une marche meeting le 15 mars prochain


 

C’est un secret de polichinelle que le secteur du logement fait face à un sérieux problème ces derniers temps au Burkina. Si ce ne sont pas des plaintes pour détournements de parcelles, ce sont des grognes liées au problème de lotissements. Et malgré la sortie récente du ministre de l’Urbanisme et de l’habitat, Maurice Bonanet, les choses ne semblent pas évoluer positivement. Car, la Coalition des associations pour la défense du droit au logement (CADDL), au cours d’une conférence de presse tenue ce 15 février 2018, a dénoncé une crise du logement qu’elle entend combattre à travers une marche-meeting dans les jours à venir.

La CADDL n’est pas contente de la gestion du logement par les autorités burkinabè, surtout le département en charge de l’habitat. Selon cette coalition, il y a un manque de volonté politique des autorités gouvernementales et municipales d’apurer le lourd passif foncier dans la ville de Ouagadougou.   La conférence de presse qu’elle a organisée le 15 février dernier, visait à dénoncer et à informer toutes les populations des villes et des campagnes de la marche-meeting qui se tiendra le 15 mars prochain pour exiger de l’Etat, des solutions justes à la crise du logement. « En lieu et place des bidonvilles, nous voulons des logements sociaux à des prix adaptés à nos pouvoirs d’achat ; faute de quoi nous irons occuper les villas cossues inhabitées de Ouaga 2000, car nous sommes tous des Burkinabè et nous avons droit à des logements décents », a lancé le secrétaire général de la CADDL, Pama Nibié, à l’endroit du gouvernement. Pour lui, ce qui est présenté comme politique de logements sociaux de l’Etat, est en réalité une politique au profit des personnes déjà nanties, des spéculateurs fonciers et d’une minorité de fonctionnaires. Comment comprendre que l’Etat ait des espaces pour les promoteurs immobiliers afin qu’ils réalisent des logements à des prix inaccessibles pour la grande majorité du peuple, et n’en dispose pas pour la construction de logements sociaux par lui-même pour les populations ? S’est demandé le SG. Mais au lieu d’apporter des réponses à ces questions, a poursuivi Pama Nébié, le gouvernement persiste dans sa logique « criminelle » de restructuration des zones non-loties, qui n’est rien d’autre que l’érection de bidonvilles qui seront bientôt de véritables camps de concentration aux conséquences désastreuses. A en croire le SG de la CADDL, pour l’Etat, les sociétés immobilières sont la solution aux préoccupations pressantes en matière de logements, exprimées par le peuple. Car le ministre Bonanet, aux dires du SG, répondant à une question d’un journaliste sur une radio de la place sur l’attelage qu’il y a entre le ministère et les sociétés immobilières, a noté que cela signifiait pour l’Etat d’aménager le foncier pour le mettre à la disposition des promoteurs immobiliers. Après cette déclaration du ministre Bonanet, M. Nébié trouve qu’il veut les dissuader en disant encore que le ministère n’a donné aucune autorisation d’aménagement aux sociétés immobilières dans les alentours de Ouagadougou. « Tout laisse croire que les autorités ont peur des agences immobilières par qui elles-mêmes se font des sous. Mais nous n’en resterons pas là, car nous marcherons et entreprendrons d’autres actions s’il le faut, pour que le droit au logement pour tous soit respecté », a-t-il conclu.

Valérie TIANHOUN

 

 

 

 


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