HomeA la uneCRISE AU MINEFID : Le Médiateur du Faso joue les bons offices

CRISE AU MINEFID : Le Médiateur du Faso joue les bons offices


 

 Le Médiateur du Faso s’est autosaisi de la médiation de la grogne sociale que traverse le ministère de l’Economie, des finances et du développement. Les échanges ont débuté avec les syndicalistes le 28 mai 2018, avec la rencontre des représentants de la Coordination des syndicats du ministère de l’Economie, des finances et du développement avec à sa tête Mathias Kadiogo, coordonnateur, et la  ministre de l’Economie herself qui a été reçue également dans la même dynamique, le 2 juin 2018. La dernière rencontre programmée dans le cadre de la médiation a eu lieu le 5 juin 2018, en présence du Médiateur du Faso, des syndicalistes, mais côté gouvernement, Rosine Sori/Coulibaly n’a pas répondu à l’appel.

 

Après des rencontres partielles avec les différents acteurs de la grogne sociale au ministère de l’Economie, des finances et du développement depuis  le 28 mai 2018 avec les syndicalistes, le 2 juin 2018 avec la ministre Rosine Coulibaly en compagnie des cadres du ministère, la rencontre du 5 mai 2018 a été organisée pour réunir les deux acteurs autour de la même table, sous l’égide du Médiateur du Faso. A cette dernière rencontre, Rosine Coulibaly/Sori a opté pour la politique de la chaise vide, en ne répondant pas à l’appel du dialogue social.  Dès 14h 30mn au cours de la journée du 5 mai 2018, les représentants de la Coordination des syndicats du MINEFID étaient présents pour échanger sur les différents points en vue de trouver un accord pour la bonne marche de l’économie burkinabè. La partie gouvernementale se faisait toujours attendre jusqu’à 17h 30mn. Finalement, Rosine Sori/Coulibaly n’a pas pu faire le déplacement du Médiateur du Faso.  Rien n’a filtré sur les raisons de cette absence de la ministre. Les membres de la coordination des syndicats du MINEFID sont restés dans les échanges jusqu’à 23h, au cours de la journée du 5 juin 2018.  Toujours est-il que les commentaires allaient bon train sur cette absence de la ministre de l’Economie, des finances et du développement. Pourquoi vouloir se tirer une balle dans le pied en boycottant la médiation proposée, s’est interrogé un interlocuteur ? De l’avis de certains  acteurs, les propos prononcés au cours du point de presse du gouvernement au cours de la même journée, seraient à l’origine des répercussions négatives sur la médiation en ce sens que la ministre est elle-même une actrice de la crise. Ces propos, à la lumière des analyses, friseraient le populisme autour de la cause défendue par la ministre.

Plusieurs médiations menées

 

En tous les cas, pour sa part, le médiateur du Faso fait  des pieds et des mains pour que la médiation qu’elle a initiée, puisse aboutir à un dénouement heureux de la grogne sociale. Cette saisine est la énième du genre que mène la patronne de la maison rose. En témoigne la médiation dans la crise de Saponé, avec des acteurs de la société civile, notamment le « Mouvement plus rien ne sera comme avant », la médiation pour décanter des difficultés auxquelles étaient confrontées des opérateurs économiques dans le transport des marchandises, la résolution d’un conflit communautaire à Solenzo vieux de quelques années. Entre autres actions menées, la dernière en date a été la médiation dans la crise du MINEFID qui fait couler beaucoup d’encre et de salive. Un rapport des points des médiations susmentionnées aurait été transmis  au président du Faso, Roch Marc Christian Kaboré. Toujours est-il qu’au regard du fait que l’économie est en train d’aller en lambeaux, il s’impose que les différents acteurs mettent du « lait dans leur café afin que l’économie » puisse rebondir et faire face aux préoccupations du peuple burkinabè.  C’est dire donc qu’il faut éviter d’aller à la croisée des chemins en abandonnant des  pratiques égoïstes et aller véritablement vers la construction du Burkina. C’est pourquoi le Médiateur du Faso a indiqué qu’il faut travailler à mettre l’économie sur pied et faire en sorte que chaque acteur apporte sa contribution à l’édification nationale, autant que faire se peut. « Il est temps d’arrêter le saignement des financements et de l’économie nationale », a-t-elle renchéri. Ainsi, le dialogue social qui était rompu entre les différents acteurs de la crise du MINEFID, a été mis sur pied grâce à l’intervention du Médiateur du Faso. Mais comment aller jusqu’au bout de l’entreprise pour aboutir à une issue heureuse ? Il appartient à chaque acteur de faire siens  les principes de la  démocratie participative en tenant compte des points de vue des uns et des autres.  En rappel, la crise a pris de l’ampleur notamment avec la question du fonds commun. Il est évident qu’il faut revoir les choses à ce niveau pour trouver un terrain d’entente, mais il demeure fondamental que le fonds commun soit maintenu afin de permettre une motivation  des agents du MINEFID. Sa suppression pure et simple pourrait être une brèche à l’augmentation de la corruption dans le domaine. Même le régime révolutionnaire sous Thomas Sankara qui est cité comme un exemple de gouvernance vertueuse au Burkina Faso, n’a pas œuvré à  abolir le  fonds commun. C’est dire donc que cette question nécessite certes un recadrage, mais il faut savoir agir avec tact pour régler les difficultés sans choc et que cela ne soit pas nuisible au bon fonctionnement du Burkina Faso, a-t-on appris. Depuis des années, des gens ont touché le fonds commun et la ministre des finances elle-même, en tant que première responsable, n’en  serait-elle pas  également bénéficiaire depuis son arrivée à la tête du département ministériel ? Si oui, que justifierait subitement ce revirement ? D’autres acteurs ont indiqué qu’au regard du raidissement des positions, comment la direction pourrait-elle être assurée par la ministre Rosine Coulibaly ? Si de l’eau n’est pas mise dans le vin et que le gouvernement ne prend pas ses responsabilités, il est évident que le pire sera difficilement évité. Il est difficile de demander le sacrifice aux autres pendant que soi-même, on lutte pour protéger ses acquis. Pendant que certains ministres perçoivent huit fois  plus le salaire de leur collègue, ils demandent aux autres de consentir beaucoup  de sacrifices, déplorent des sources concordantes.   La responsabilité ne serait pas uniquement de travailler à mobiliser les ressources en mettant l’accent sur la technicité mais également à savoir diriger une équipe pour l’atteinte des objectifs assignés. Affaire à suivre !

Par Somborignan Pitroipa (Collaborateur)

 

 


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