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CRISE POLITIQUE AU TOGO


 C’est la faute à la CEDEAO

A quelques heures de l’ouverture de la campagne pour les législatives du 20 décembre prochain, la tension ne fait que monter entre pouvoir et opposition au Togo. En effet, alors que le pouvoir tient au respect de cette échéance électorale, l’opposition, elle, pose des préalables qui vont de la révision intégrale du fichier électoral à la réforme de la Cour constitutionnelle en passant par la recomposition de la CENI. Si fait qu’après avoir, une énième fois, battu le macadam le 29 novembre dernier, elle appelle maintenant à une journée ville morte, aujourd’hui 4 décembre qui marque le début de la campagne. Et ce n’est pas tout. L’opposition envisage d’autres actions, dit-elle, pour ramener le pouvoir à la raison.

C’est donc clair que le rendez-vous électoral du 20 décembre, ne convient pas à l’opposition politique. Et c’est peu dire que cette projection de la Coalition des 14 partis (C14) de renouer avec la rue pour exiger la prise en compte de ses préoccupations, est un signe de regain de tensions sociopolitiques sur les berges de Lomé, et le mercure va certainement monter davantage à moins que les médiateurs de la CEDEAO ne trouvent rapidement la formule magique pour rabibocher les protagonistes de la crise. Une fois encore, c’est le pouvoir qui apparaît comme le plus responsable de la dégradation du climat politique. En ce sens que même si la date du 20 décembre avait été proposée par la CEDEAO, il lui appartenait de respecter son engagement d’organiser des élections inclusives et équitables.

La plus grande menace reste le risque de glissement du calendrier électoral

C’est dire, par ailleurs, que le processus du choix de la date par la CENI, ne s’est pas fait de bout en bout, de façon consensuelle. Cela s’explique par le fait qu’au sein de cette commission électorale, l’opposition n’a pas voix au chapitre. Alors questions : cette CENI peut-elle garantir  l’équité des élections si l’opposition n’y est pas équitablement représentée ? Peut-on organiser ces législatives sans la participation de la C14 et parler d’inclusion ? Les réponses sont sans aucun doute, non. Depuis que la CEDEAO et l’UA ont pris la résolution de faire asseoir les différents protagonistes de la crise togolaise, sous l’arbre à palabres en désignant le président guinéen, Alpha Condé et son homologue ghanéen, Nana Akufo-Addo comme médiateurs, l’on constate que la ligne de fracture entre pouvoir et opposition togolais, reste toujours intacte. Non pas parce que ces médiateurs sont des becs blancs. Mais parce que dans la situation du Togo, on a affaire à des politiques qui sont dans la posture du « tout ou rien ».   Dans une situation de crise où chaque camp reste figé sur sa position, son règlement devient irrémédiablement un casse-tête chinois. Toute chose qui pourrait pousser les médiateurs à jeter l’éponge avec les conséquences dramatiques qui peuvent en découler. Alors, jusqu’où mènera la crise de confiance entre les deux camps ?

Les protagonistes de la crise togolaise doivent se le tenir pour dit : en se montrant jusqu’aux-boutistes, ils ne règleront rien. En tous les cas, les Togolais auraient tort de croire que la solution magique pour tirer le pays de l’apoplexie politique dans laquelle il patauge depuis bientôt un an, viendrait de la surenchère politique. Et la plus grande menace reste le risque de glissement du calendrier électoral.

« Le Pays »


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