HomeA la uneDébut du procès des membres présumés de Boko Haram au Nigeria : Entre espoirs et craintes

Début du procès des membres présumés de Boko Haram au Nigeria : Entre espoirs et craintes


C’est aujourd’hui lundi 9 octobre que s’ouvre au Nigeria le procès inédit de 2300 personnes supposées appartenir au groupe terroriste Boko Haram qui sévit depuis quelques années au Nord du Nigéria, du Cameroun et au Tchad. Un procès de masse qui suscite espoirs et craintes. En effet, s’il est heureux d’apprendre que ces membres présumés du groupe Boko Haram qui sont arrêtés et mis en détention depuis huit ans pour bon nombre d’entre eux doivent afin comparaître devant un tribunal, la manière dont ce procès se profile commence tout de même à inquiéter. Sa tenue à huis clos passe mal au sein des organisations de défense des droits humains comme Amnesty International qui craignent pour les violations des droits de la défense. En effet, et comme cela a été le cas dans le Cameroun voisin, l’on s’inquiète que ce procès ne serve de prétexte pour des règlements de comptes politiques ou une occasion de tenter d’étouffer une fois toute des voix discordantes au pouvoir central. Et le cas du simulacre procès intenté contre Ahmed Abba, correspondant de RFI en langue haoussa au Cameroun, pour une prétendue « collusion » avec cette secte islamiste Boko Haram est là pour attester à plus d’un titre que sous le prétexte de la lutte contre le terrorisme, il arrive qu’on désigne par avance le coupable. En tous les cas, l’expérience montre que là où on a la manie du secret règne souvent l’injustice, parce que le pouvoir en abuse.
C’est dire donc que nombre d’organisations de la société civile ou de défense des droits de l’homme auront les yeux rivés sur ce procès de ces 2300 membres présumés de la secte Boko Haram dont les audiences devraient débuter au sein même des centres de détention militaires. Et ce, d’autant qu’en plus des risques de violations des droits de la défense, la question de l’instruction des dossiers se pose alors que du côté des autorités, on reconnaît que des « enquêtes ont été mal menées ».

D.T


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