HomeARTS ET CULTUREDEDICACE DU LIVRE « FAUT-IL DESESPERER DE L’AFRIQUE ? » : Boureima Jérémie Sigué interpelle les dirigeants et les peuples africains

DEDICACE DU LIVRE « FAUT-IL DESESPERER DE L’AFRIQUE ? » : Boureima Jérémie Sigué interpelle les dirigeants et les peuples africains


Le journaliste et écrivain, Boureima Jérémie Sigué, fondateur des Editions « Le Pays », a procédé, le vendredi 24 octobre 2014 à Ouagadougou, à la dédicace de sa toute première œuvre intitulée « Faut-il désespérer de l’Afrique ? ». La cérémonie était placée sous la présidence de Adama Fofana, ancien ministre chargé des Relations avec le parlement, et le parrainage de Augustin Loada directeur exécutif du Centre pour la gouvernance démocratique.

De nombreux invités de marque ont rehaussé de leur présence l’éclat de la cérémonie. La dédicace s’est faite à la faveur de la troisième rentrée littéraire du Faso, initiée par la Société des auteurs, des gens de l’écrit et des savoirs (SAGES) présidée par le Dr Dramane Konaté. Pour un coup d’essai dans un autre style d’écriture, on peut dire que ce premier livre de l’auteur a été un coup de maître, tant la question si bien posée et qui tombe à un moment où le Burkina est en train de vivre un tournant important de son histoire, a suscité des débats fort enrichissants à telle enseigne que les invités n’ont pas senti le temps passé. La cérémonie a été agrémentée de prestations d’artistes, en l’occurrence Pamika la star et Tony le slameur et un poème dénommé « Hymne du livre ».

On le savait amoureux de la plume depuis belle lurette et il vient de confirmer tout ce que l’on pouvait penser de lui. Boureima Jérémie Sigué, fondateur des Editions « Le Pays », vient d’ajouter une corde à son arc avec la sortie de son livre « Faut-il désespérer de l’Afrique ? ». Une œuvre qui, selon les intervenants à cette cérémonie de dédicace intervenue le 24 octobre dernier à Ouagadougou, interpelle par rapport aux enjeux liés au devenir de l’Afrique. Loin de donner une réponse à la question posée, l’ouvrage de M. Sigué a suscité d’autres interrogations en rapport avec la situation que traverse actuellement le pays des Hommes intègres. « Faut-il désespérer du Burkina, des anciens, de la jeunesse ? », ont été, entre autres, des interrogations portées à l’endroit de l’auteur lors des débats qui ont suivi la présentation de l’œuvre.

 « Faut-il désespérer de l’Afrique ? » est, selon le président de la cérémonie, Adama Fofana, « un travail de production intellectuelle d’un homme qui, par amour, se met au service de ses contemporains pour labourer un champ collectif qui est le champ du devenir». Et sa présence à la cérémonie est, a-t-il dit, le témoignage de son attachement et de son admiration pour Boureima Jérémie Sigué. M. Fofana n’a pas manqué de se souvenir de quelques combats menés ensemble pour le développement du pays. Avec M. Sigué, ils ont porté sur ses fonts baptismaux l’organe de régulation de l’information dont Fofana fut président. Adama Fofana a, par ailleurs, invité tous ceux qui avaient quelque chose à dire, à se mettre à l’écriture afin de léguer quelque chose à la postérité.

La présentation de l’ouvrage a été faite par le président de la SAGES, Dr Dramane Konaté. Loin de faire une simple présentation, ce dernier a décortiqué l’œuvre  dans les moindres détails, à travers une analyse qui a suscité l’admiration. Pour lui, à la lecture de « Faut-il désespérer de l’Afrique ? », le lecteur avisé, à partir du titre interpellateur, s’approprie la démarche de l’analyste de la société africaine et s’arroge le droit d’apporter une réponse personnelle au questionnement. L’œuvre est composée de trois parties essentielles dont la première s’inscrit, de l’avis de Dramane Konaté, dans la profondeur, à travers sept chapitres. Des chapitres dans lesquels l’auteur fait de l’Afrique une « autruche » qui plonge sa tête en profondeur dans le sol pour ne pas faire face à ses propres réalités. Pour M. Konaté, de l’Afrique, berceau  de l’humanité en passant par la férule de l’esclavage, et la servilité du système colonial, l’auteur montre l’esprit prométhéen d’un continent glorieux et, paradoxalement les stigmates d’un passé douloureux. Dans ce livre, M. Sigué rappelle, poursuit le président de la SAGES, le contexte de la démocratie, du multipartisme imposé par le discours de la Baule de 1990 ; il dénonce les tapages médiatiques, l’opposition gâteau, le nombrilisme politique où le prince africain jouit de tous les privilèges. Et de souligner une citation de Conficius que l’auteur a employée dans son ouvrage : « Un souverain ne devient grand que lorsqu’il sait mesurer l’attente de son peuple ».

 

« L’Afrique doit travailler à inventer son propre avenir »

 

Dans « Faut-il désespérer de l’Afrique ? », Boureima Jérémie Sigué désigne les « destructeurs de l’Afrique » et revient sur les chances perdues de l’Afrique qui pouvait rêver d’une union durable à travers des ensembles fédérés tels que l’AOF, l’AEF mais aussi sur l’égoïsme des intellectuels et de la classe politique. Et de citer Kwame N’Krumah pour qui « L’Afrique doit s’unir ou périr ». Elle doit travailler, selon lui, à inventer son propre avenir en s’appropriant la « mystique de l’émergence ». L’auteur de l’œuvre y fait une part belle à la femme comme alternative en soulignant qu’une meilleure prise en compte de l’apport de  cette autre moitié du ciel est une nécessité. L’auteur, dans son livre, plonge également le lecteur dans les dédalles de la Françafrique. Il y dénonce « des armées nationales budgétivores, promptes à brandir le fusil pour s’accaparer les rênes du pouvoir ou pour sanctuariser le pouvoir du prince auprès de qui la soldatesque exige d’être mieux traitée ». Pour le fondateur des Editions « Le Pays », il faut une armée de développement. « Les armées africaines sont, dans leur grande majorité, à reconstruire. Faute de quoi, elles seront difficilement autre chose que des armées d’opérette, juste bonnes à maintenir l’ordre autour des palais présidentiels, à mater des opposants et syndicalistes grévistes ou des élèves et étudiants en colère ».

Dr Dramane Konaté a souligné que « Faut-il désespérer de l’Afrique ? » interpelle le lecteur sur les chances de cette autre Afrique, trace la voie à une Justice indépendante, à une éducation citoyenne, au respect des mœurs et à une éthique individuelle et collective. Un éveil des consciences où les Technologies de l’information et de la communication jouent un rôle important. Dans la deuxième partie de l’œuvre, l’auteur évoque, selon le présentateur, la presse où il consacre l’information et la communication comme deux matrices majeures. « Faut-il désespérer de l’Afrique ? » est par ailleurs « un assemblage de textes croustillants sous la plume de l’auteur en contre-analyse ou sous forme de lettres de l’éditeur sur une période d’environ 17 ans. En  somme, « Faut-il désespérer de l’Afrique ? » est une œuvre dont la lecture inspire des réflexions sur le rôle de l’intellectuel dans l’émergence d’une Afrique nouvelle. De belle facture et bien écrite, cette œuvre sera inscrite en lettres d’or dans les annales de l’Afrique » a conclu le présentateur, Dr Dramane Konaté.

« Faut-il désespérer de l’Afrique ? » est disponible à Ouagadougou dans les librairies Diacfa, Mercury, Afrique Diffusion à  Azalaï Hôtel Indépendance et Jeunesse d’Afrique. A Bobo-Dioulasso, l’œuvre est disponible à la librairie Mercury ; à Koudougou à l’alimentation Coram et à la librairie d’Afrique ; à Ouahigouya à la librairie Nabelsgo et la librairie Claire Afrique et à Nouna à la librairie Papeterie de Nouna.

 

Christine SAWADOGO


Comments
  • Bon vent

    29 juillet 2015

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