HomeOmbre et lumièreDELESTAGE A OUAGAGOUGOU : Il ne manquait plus que ça !

DELESTAGE A OUAGAGOUGOU : Il ne manquait plus que ça !


Franchement, je ne sais pas où mettre la tête ces derniers temps, car tout tourne au ralenti au Pays des Hommes intègres. L’Administration publique est grippée parce que les activités gouvernementales ne sont pas véritablement encore au stade de leur mise en œuvre. Conséquence, mon cousin qui me donnait de temps en temps un bon d’essence ne fait plus signe de vie. Ni d’ailleurs mon frère qui, de retour de certains ateliers en province, pouvait « faroter » sur moi. Au niveau du secteur informel, c’est également la poisse. Les commerçants qui octroyaient de petits crédits aux petits salariés et aux petits fonctionnaires pour boucler leurs fins de mois « se cherchent ». La preuve, la semaine dernière, un ami qui sait très bien que je ne suis pas en mesure de lui prêter de l’argent, a eu mille et un problèmes pour avoir 5000 francs CFA auprès de son commerçant et « sauveur » habituel. Comme vous le constatez avec moi, c’est la période des vaches maigres pour beaucoup de Burkinabè. Mais attention, dans ce marasme économique, il y a les uns et les autres. Il y en a qui continuent de vivre grassement des richesses qu’ils ont eu à accumuler. En tout cas, on n’a pas fini de pleurer les poches « trouées » et de s’accommoder d’une situation où payer une bouteille de bière ou acheter du lait pose problème, que d’autres ennuis s’invitent dans notre quotidien. Mon grand-père me disait que le malheur ne vient jamais seul et je crois qu’il avait parfaitement raison. En effet, depuis quelques jours, la SONABEL joue de vilains tours aux Ouagalais. La population parle de délestages et la nationale d’électricité évoque des pannes techniques. On ne sait pas qui dit la vérité mais on est sûr de deux choses. Je constate le plus souvent que les ampoules de tels quartiers sont éteintes et que celles de tels autres quartiers restent allumées. Et au moment où la lumière apparaît dans les quartiers sombres, ceux qui étaient « lumiérés » sont envahis par le « noir ». On dirait que la lumière et les ténèbres se remplacent à tour de rôle. De façon pratique, comment peut-on appeler ce type de « jeux de lumière » ? En tout cas, moi je pense qu’on appelle cela « délestage ».

J’ai le pressentiment que la situation sera plus catastrophique

Seulement, la SONABEL semble me contredire ; elle qui parle de pannes. Rien ne m’empêche de considérer ce qui arrive présentement aux Ouagalais comme des pannes techniques dans les installations de la SONABEL, mais je note curieusement que les pannes en question semblent se faire de façon concertée : le matin, j’apprends qu’il y a une panne en Côte d’Ivoire et le soir une autre se signale sur le territoire burkinabè. La nuit, on dit au Fou qu’un câble a « pété » vers Sakoinsé et à midi on raconte autre chose. Ecoutez, c’est quelle histoire ça ? Je ne comprends plus rien. En tous les cas, il ne manquait plus que ça pour m’énerver davantage.
Toujours est-il que les conséquences de ces délestages, du moins de ces pannes techniques selon la version de la SONABEL, sont les mêmes. Dans certaines administrations ou entreprises où l’électricité est la condition nécessaire pour le travail, c’est le désarroi total. Les agents sont obligés de se tourner les pouces pendant que les dossiers sont empilés sur les bureaux. Inutile de préciser que dans une telle situation, les dommages ne sont pas toujours moindres. Au niveau des ménages, il y a aussi des risques, soit de voir un matériel électro-ménager « cramé » dès le retour du courant, soit de voir des aliments pourrir dans les frigos. Tout ce qui doit être conservé au frais ne peut plus l’être avec toutes les conséquences néfastes qui vont avec. Tout cela arrive alors que nous ne sommes même pas encore à la période critique de la chaleur où les délestages seront officiellement reconnus et déclarés. Pour cette année précisément, j’ai le pressentiment que la situation sera plus catastrophique et que les Burkinabè doivent se préparer à l’affronter. Mais bon, j’oubliais que nous n’avons pas la même façon de voir les choses. A propos des délestages ou pannes techniques, chacun a son opinion selon l’endroit où il place son curseur. Moi fou, je déplore la situation mais il y en a qui s’en réjouissent, notamment ces paresseux qui souhaitent des délestages prolongés pour aller « se faire » les poulets sous les manguiers ou les nimiers de la capitale. Seulement, la SONABEL a bien intérêt à disponibiliser le courant.

« Le Fou »


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