HomeA la uneDELESTAGES AU BURKINA : Bientôt un producteur indépendant d’électricité en renfort

DELESTAGES AU BURKINA : Bientôt un producteur indépendant d’électricité en renfort


Le ministère des Mines et de l’énergie a animé un point de presse le 29 mai 2015 à Ouagadougou, au sein de ses locaux. Cette rencontre avec les Hommes de médias a porté sur la question des délestages et la vision énergétique du Burkina d’ici à 2020.

Le ministère des Mines et de l’énergie entend résorber le problème énergétique, marqué par les nombreux délestages, que traverse le Burkina depuis un moment. A court terme, c’est-à-dire au cours de cette semaine même, le problème des délestages sera considérablement atténué. Le grand déficit en combustible que connaît la Société national burkinabè d’électricité (SONABEL) et qui constitue le nœud du problème des délestages sera comblé et un producteur indépendant d’électricité viendra en soutien à la centrale électrique avec une centrale thermique de 100 MW. C’est ce qu’a affirmé le ministre des Mines et de l’énergie, Boubacar Ba, lors de la conférence de presse qu’il a animée le 29 mai dernier, en compagnie de ses collaborateurs dont le Directeur général de l’énergie, Jean Paul Yanogo, et le Directeur général de la Société nationale burkinabè d’électricité (SONABEL), François de Salle Ouédraogo. En effet, pour résoudre le problème des combustibles, le ministre a révélé que le gouvernement a débloqué un montant de 5 milliards de F CFA pour constituer un stock de sécurité dans les unités de production de la SONABEL.

Un stock qui permettra à la SONABEL de fonctionner 10 jours durant

Pour ce faire, a poursuivi le ministre, un relèvement de 20 F CFA/L de fuel transporté a été accordé aux transporteurs pour qu’ils acheminent le combustible des dépôts de la Société nationale burkinabè d’hydrocarbures (SONABHY), des côtes jusqu’aux centrales de la SONABEL. « Cette opération est en cours avec la collaboration du Groupement des professionnels pétroliers (GPP) qui a fourni plus de 80 camions en soutien. Et dès la semaine prochaine, la situation va s’améliorer », a rassuré Boubacar Ba. Cette mesure conjoncturelle, en plus d’alimenter convenablement les centrales électriques, permettra aussi de constituer un stock qui puisse permettre à la SONABEL de fonctionner 10 jours durant, en cas de rupture. Outre cette mesure, le gouvernement entend recruter un producteur indépendant d’électricité pour la construction d’une centrale thermique de 100 MW à Ouagadougou. Sur ce dernier point, le ministre a rassuré que la rédaction de l’appel d’offres est déjà en cours. Les autres actions envisagées dans le court terme sont entre autres, la réalisation de l’interconnexion Ghana-Burkina et la construction de centrales photovoltaïques. « Le gouvernement compte prendre des mesures pour vulgariser l’utilisation des kits solaires photovoltaïques dans les ménages afin de leur permettre de disposer d’un minimum de service d’éclairage pendant les délestages », a ajouté le ministre en charge de l’énergie. A ce propos, il a rassuré qu’un projet de loi sera soumis au Conseil national de transition (CNT) pour la défiscalisation du solaire. Avant de clore sa déclaration, Boubacar Ba a invité la population à être indulgente, tolérante et patiente, car des investissements seront faits pour résoudre la crise de l’énergie électrique à partir de fin 2017.

Adama SIGUE

 

LES INVESTISSEMENTS POUR LA RESOLUTION DE LA CRISE ENERGETIQUE DANS LES COURT, MOYEN ET LONG TERMES

Dans le court terme (2016-2018)

Le renforcement des capacités de production des centrales de Fada N’gourma et de Ouahigouya par des groupes de 7,5 MW chacun ;

Le recrutement d’un producteur indépendant d’électricité pour la construction d’une centrale thermique de 100 MW à Ouagadougou ;

La construction de l’interconnexion Bolgatanga (Ghana) – Ouagadougou (Burkina Faso). La mise en service de cette interconnexion interviendra d’ici fin 2017 ;

Dans le domaine de l’énergie solaire, il est envisagé dans le court terme, la construction de plusieurs centrales solaires photovoltaïques totalisant plus de 108 MW de puissance ;

Dans les moyen et long termes (2018-2025)

Poursuite des programmes d’interconnexion avec les pays voisins disposant de ressources énergétiques moins onéreuses. Il s’agit de :

– l’interconnexion Han (Ghana) – Bobo-Dioulasso (Burkina Faso) – Sikasso (Mali). Cette interconnexion permettra d’importer jusqu’à 150 MW pour le Burkina et sa mise en service est planifiée en 2019 et de ;

– l’interconnexion Nigeria-Niger-Burkina Faso-Bénin. Cette interconnexion permettra d’importer 200 MW pour le Burkina et sa mise en service est prévue en 2020 ;

Construction d’une centrale solaire de 50 MW inscrite dans le plan directeur du Système d’échange d’énergie électrique Ouest-africain (WAPP) ;

Construction d’une centrale thermique de 150 MW à Dossin

Construction d’un pipeline Bolgatanga – Ouagadougou pour sécuriser et fiabiliser l’approvisionnement du pays en hydrocarbures liquides.

Source : Dossier de presse


Comments
  • Il faut simplement libéraliser la production de l’énergie au Burkina et la Sonabel se chargeraseulement de la distribution. l’apppel d’offres en ce moment serait juste pour sélectionner un ou plusieurs fournisseurs.

    1 juin 2015
  • Bonjour. Merci de me permettre de participer à ce débat. Les mesures annoncées sont de sont pour le futur. D’autres pense que la consommation des agents de la SOANBEL qui font moins de 0,01% de la consommation peut résoudre le problème des plus de 99,99%. Le problème de fonds semble nous s’échapper : celle de la santé financière de la SONABEL qui a participé à la dégradation de celle de la SONABHY. Des mesures avaient été annoncées en Avril 2015 par le ministre Barry au CNT pour aider la SONABEL à retrouver la santé financière. Pour le moment rien n’apparait. Les tarifs d’électricité sont bloqués depuis 2006 et depuis 2009-2010 sonabel est passé à une situation critique. On pense protéger le client d’électricité mais en réalité on démissionne et on l’abandonne sans protection pour le livrer à d’autres problèmes plus sévères : il doit se procurer un groupe électrogène et assurer des combustibles ou acheter des panneaux solaires et s’il n’a aucun moyen de tout cela, subir les désagréments des délestages en arretant par exemple ses activités. Tout ceci lui coute beaucoup plus cher (2 ou 3 fois plus) que si devait supporter une hausse des tarifs de la SONABEL ; Le ministre Barry l’avait bien dit : le réaménagement ne toucherait pas aux couches sensibles et les clients non éligibles à la subvention d’électricité seraient facturés au cout réel. Parlait-il en son seul nom ? En tout cas j’interpelle le Président Kafando qui est aussi un doyen ainsi que les OSC pour la réflexion. Je ne sais pas comment on peut penser qu’une SONABEL qui vend à perte pourrait améliorer ses prestations sinon mourir ! Le pire reste encore devant si……

    1 juin 2015
  • Monsieur le ministre, toutes ces belles promesses sont bonnes mais en attendant on fait quoi? La situation actuelle du Burkina est comparable à celle d’une famille affamée et où pour calmer les enfants, on leur dit “papa est allé à la pêche avec sa canne en mer alors qu’il ne sait pas utiliser pagaie, si le poisson mord, on mangera ce soir”. Monsieur le Ministre, une interconnexion avec le géant aux d’argile (Nigeria) je n’y crois point et pour cause il y a beaucoup plus de délestage là-bas que chez nous. Mieux, la menace terroriste vous ne la voyez guère. On veut une interconnexion avec le Mali, si ce pays aime la vérité, rappelons que c’est une fils de ce pays, un BURKINABE qui y a installé une central pour résoudre le problème de délestage. Pour toutes ces raisons, monsieur le ministre, celui qui dort sur la natte d’autrui dort à même le sol. Pourquoi toujours vouloir dépendre de l’extérieur surtout dans le domaine énergétique? Cette fuite en avant, il est grand temps de la laisser de côté et se battre pour acquérir notre indépendance vis à vis de l’extérieur (que produisons nous? Rien en matière de produits finis mais nous importons tout) en se disant que nous aussi, nous pouvons.

    Monsieur le ministre, lancez des appels d’offres à l’international pour que des compagnies viennent s’installer dans ma PATRIE produire et vendre l’électricité comme le fait notre chère SONABEL et que dans un système dit libéral, nous acceptions les risques et les avantages liés à ce choix. En fait, je comprends bien que la peur de voir la Sonabel voler en éclat à cause des prix que ses concurrents pourront pratiquer mais si on aime son peuple et qu’on veut son bien, il faut alléger son joug. De toutes manières, les taxes que prélèvent la SONAEBL au profit de l’Etat le seront par ces entreprises ( si on prend un exemple de 1774 F pour un compteur de 5 ampères, et que ces compagnies parvient à avoir un million d’abonné sur l’ensemble du territoire, cela fera 1,774 milliards par mois pour l’ETAT).

    Il faut oser le changement monsieur le ministre, il ne faut pas faire comme ce père de famille qui va compter sur un passant pour le pousser à l’eau et ensuite compter sur un autre pêcheur pour le ramener à la rive. Il court d’ailleurs le risque de perdre sa pêche avec les vagues (problèmes dans les autres pays).

    1 juin 2015

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