HomeA la uneDEMANDE DE DEMISSION DU PREMIER MINISTRE PAR L’EX-MAJORITE : « Pourquoi ce n’est pas Nabéré qui a été retenu ? », s’interroge Etienne Traoré « Je trouve curieuse la réaction de l’ex-majorité », dixit Me Sankara

DEMANDE DE DEMISSION DU PREMIER MINISTRE PAR L’EX-MAJORITE : « Pourquoi ce n’est pas Nabéré qui a été retenu ? », s’interroge Etienne Traoré « Je trouve curieuse la réaction de l’ex-majorité », dixit Me Sankara


Le Groupe de l’appel du 9 avril, composé de l’ex-majorité qu’est le CDP et ses alliés, exige la démission du Premier ministre, Yacouba Isaac Zida. Cela, il l’a fait savoir au cours d’une conférence de presse animée le 7 juillet dernier à Ouagadougou. Pour ce groupe, le cas du RSP est devenu une question de l’Armée nationale, et si cette Armée demande à Yacouba Isaac Zida de partir, l’ex-majorité s’aligne derrière elle, en ce sens que cette crise pourrait entraver la bonne marche des institutions de la Transition. Suite à cette déclaration, certains acteurs de la vie politique ont réagi. Voici donc leurs avis sur la question.

 

Etienne Traoré, Burkina Yirwa

« La réalité, c’est que les gens ne veulent pas qu’on avance avec les dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo »

« Il faut préserver l’unité de l’Armée. Ce n’est pas du rôle de l’Armée de dicter comment les institutions doivent fonctionner, à moins qu’il y ait un coup d’Etat. Pour le moment, il n’y a pas de coup d’Etat, donc l’Armée n’a rien à imposer aux institutions de la République. En plus, il faut que l’Armée sache que si elle veut respecter les institutions, celles-ci ont été établies par la volonté du peuple et, dans cette ossature, il y a trois pieds qui constituent un ensemble. Il y a les forces de défense et de sécurité, il y a les partis politiques et la société civile. Vous ne pouvez pas venir casser un pied et dire que vous n’êtes pas en train d’attaquer la Transition ; ils sont en train d’attaquer la Transition. Ils n’en ont pas le droit. En ce qui concerne l’unité de l’Armée, nous sommes entre nous au Burkina, on se connaît ici. Pourquoi au nom de cette unité, ils n’ont pas mis l’officier le plus gradé de l’Armée quand il y a eu le vide à la tête de l’Etat et que l’armée a pris le pouvoir ? Pourquoi ce n’est pas Nabéré qui a été retenu ? On a dit que c’était au nom de l’unité de l’Armée. Cette unité veut dire quoi ? Il faut que le RSP soit devant et les autres derrière ? Si c’est cela, ce n’est pas l’unité de l’armée. On sait qu’il y a une armée dans l’Armée. Que le RSP veuille entraîner les autres en les menaçant, je n’en sais rien. Mais je retiens que l’unité de l’Armée signifie que le RSP maintient son hégémonie sur le reste, sinon Nabéré devait être le président aujourd’hui et devait répondre au nom de toute l’Armée. Or, cela n’a pas été le cas. Que l’on nous parle donc de l’unité de l’Armée de cette façon, non. Qu’ils ne nous prennent pas pour des oies sauvages. Ils ont aussi dit qu’ils sont exclus et tout. Je leur demanderai d’aller au Mali voir ceux qui étaient dans l’UDPR avec Moussa Traoré à sa chute, ce qu’ils étaient devenus. Quand est-ce qu’ils ont eu le droit d’avoir la parole publique ? C’est des années après. Il y en a même qui ont fait la prison entre-temps. C’est ça l’exclusion. Ici, tous les partis peuvent se présenter et des gens comme ceux du CDP se permettent même de prendre un réfugié politique comme président d’honneur. Nulle part ailleurs dans le monde, cela ne se passe. Ces gens n’ont qu’à avoir un peu de modestie. Si vraiment leur demande de pardon est sincère, ils ne doivent pas se comporter de cette façon. Cela me fait croire que certains ont des agendas cachés. J’ai entendu dire, il y a à peu près quatre mois, qu’il y a d’autres qui fanfaronnaient, disant qu’avant la fin du mois de juin, on va mettre fin à la récréation. La récréation, c’est la Transition ? Qu’un réfugié politique fasse la politique au point de devenir président d’honneur et jure tous les jours de chasser ceux qui l’ont remplacé comme si le pouvoir lui appartenait à titre individuel ? Personne ne peut nous empêcher de faire le lien que, quand il y a révolution, quelque part, il y a contre-révolution. La contre révolution est en train de s’organiser, avec la provocation et ce qui s’en suit. Les gens veulent se mettre derrière l’Armée qui n’a pas du tout le droit de dire comment les institutions doivent fonctionner. Ce n’est pas un coup d’Etat, à ce que je sache. Il y a certainement des non-dits. Je vous fais remarquer aussi la coïncidence : le dossier Thomas Sankara est en train d’avancer de façon assez sérieuse. Hyacinthe Kafando a été entendu, mais il y a des gens qui ne veulent pas du tout qu’on ouvre le dossier Sankara. Si on veut avoir la paix dans ce pays, tant qu’il y aura ce dossier et des gens seront toujours gradés, ça va toujours être un problème. J’aurais proposé que l’on transfère les dossiers Thomas Sankara et Norbert Zongo à la CPI pour qu’on ait la paix. La réalité, c’est un peu ça : les gens ne veulent pas qu’on avance sur ces dossiers. Des gens qui sont là et dès que vous voulez les approcher, ils trouvent des alibis pour vous menacer. Tant que ces dossiers seront là, n’importe quel alibi sera bon pour que ces militaires interviennent dans les affaires politiques. »

Me Sankara, UNIR/PS

« Demander la démission du Premier ministre dans ces conditions, n’obéit ni à l’esprit de la Charte de la transition, ni à l’esprit de la Constitution »

 

« Je trouve la réaction de l’ex-majorité qui était un ramassis, agglutiné autour d’un front dit républicain, curieuse et même très ridicule. La question première que je me pose est de savoir où étaient ces oiseaux de mauvais augure dès le 31 octobre 2014, quand leur mentor a fui. Il me semble que certains comme Hermann Yaméogo et bien d’autres étaient de la partie des fuyards pour se retrouver du côté de la Lagune Ebrié. Est-ce que ce retour soudain, à un moment où le Régiment de sécurité présidentielle a des velléités de remettre en cause le processus démocratique en cours, n’est pas synonyme d’un renouement avec une attitude qui a été à l’origine de l’insurrection populaire des 30 et 31 octobre 2014, c’est-à- dire une ex-majorité aujourd’hui aux abois, qui veut faire feu de tout bois, au besoin utiliser une élite militaire pour bloquer la volonté du peuple ? Demander la démission du Premier ministre dans ces conditions, n’obéit ni à l’esprit de la Charte de la transition, ni à l’esprit de la Constitution, encore moins à la volonté de la communauté internationale qui souhaite aujourd’hui que l’agenda électoral soit respecté. De toutes les façons, en ce qui concerne le Premier ministre, dès le début, la classe politique de l’ex-opposition avait des appréhensions. L’autre préoccupation, c’était la cohésion et l’unité de l’Armée pour sécuriser le pays, encadrer la Transition afin que ses organes puissent exécuter leur feuille de route consensuelle qui a été déclinée par toutes les forces vives. N’oublions pas que cette fameuse ex-majorité a été signataire de la Charte de la transition. Elle est représentée au CNT (NDLR : Conseil national de Transition). Je pense donc qu’il y a des Hommes politiques en perte de vitesse qui cherchent, naturellement, à se faire valoir, mais de la mauvaise manière. Le peuple burkinabè est vigilant et apportera la réplique idoine et appropriée».

Tahirou Barry, président du PAREN

« Une démission du Premier ministre et de son gouvernement pourrait précipiter notre pays dans un vaste champ d’incertitudes »

 

« Cette demande est la conséquence de l’exacerbation de la tension politique et militaire dans notre pays, et doit interpeller chaque acteur de la vie nationale.
Nous sommes dans la dynamique d’un cheminement douloureux vers la restauration de la démocratie et la république dans notre pays, et chaque signal doit être entendu et analysé avec sagesse et responsabilité. Pour l’heure, on doit éviter d’agiter l’éventail des solutions extrêmes, car une démission du Premier ministre et de son gouvernement pourrait précipiter notre pays dans un vaste champ d’incertitudes, à quelques semaines seulement des élections. Nous devons trouver en nous, des ressources morales fortes pour nous entendre sur l’essentiel, dans l’intérêt du peuple et préserver notre pays des abîmes de la déchirure. Le président Kafando qui est une personnalité de grande sagesse a déjà engagé des concertations et chacun doit œuvrer à faciliter la recherche de la sérénité et la cohésion nationale. Nous avons tous intérêt à apaiser le climat national, car aucun Burkinabè ne saurait séparer son destin de celui de son pays».

Propos recueillis par Christine SAWADOGO


Comments
  • C’est vous les politiciens qui avez laissé faire. Si le 1er novembre vous aviez exigé l’arrestation de tous ces tératophiles et leur inculpation pour crimes divers, il y a longtemps que c’était fini.Pourquoi vous avez laissé Diendéré circuler en toute impunité et Celeste revenir de côte-d’ivoire après un abandon de poste de plus d’un mois. Vous avez donné au CDP-Nafa les fouets pour vous flageller.Au contraire vous êtes rapidement partis pour ouvrir un autre front de bagarre, cette fois entre amis et alliés d’hier. Quand est-ce cette foutue Haute court de justice va commencer son travail?

    9 juillet 2015
    • Bien dit Anta, j’ai toujours dit que ce qui nous arrive depuis ces quatre glorieuses est le fait de l’inconséquence et du manque d’anticipation de nos hommes politiques, d’abord soucieux de préserver leurs vies (on a entendu certains à un moment demander que la population accentue la pression parce que sinon, BC va les finir tous, qui est fou? On préfère que les enfants des autres aillent à l’abattoir), et à la fin de cette insurrection, chacun se voit déjà à Kosyam, occultant ainsi le fait que la lutte n’était pas finie, ce qui a favorisé la reprise en main des choses par l’ex majorité et ses affidés avec l’aide de son bras armé tapi où? A Kosyam. Vivement que les uns et les autres reviennent à la raison parce que 03 mois, c’est dans peu de temps et celui qui sera élu, sera à euh……Kosyam avec ces mêmes gars.
      Dieu bénisse mon cher Faso

      9 juillet 2015
    • Anta je ne peux rien dire de plus. Tout comme toi cest ce q javais souhaite et conseille. Mais ce nest pas tard. Que Dieu te benisse pour ta sincerite et ta clairvoyance.

      9 juillet 2015
  • Celeste va avec le boss j´essai avec keré de placer Zida comme president si sa marche tu reviens car c´est tjr nous si sa ne marche pas on te rejoint,et voilà sa bien fonctionner normal que celeste revient et doit etre recompenser chef de corps et keré chef d´etat major et particulier Dienderé lui est devenu le general cordonnateur, superviseur,manageur organisteur du retour de BC sa suite et le CDP …
    et maintenant que Zida a vue que la meilleure solution et pour le bonheur du peuple mieux vaut d´evoluer avec ce dernier et voilà probleme avec Dienderé et keré et tous ceux qui ont les mains trempées dans je ne sais quoi.
    si tous les generaux s´etaient mobiliser derriere naberé gilbert et Keré allait aussi fuir en laissant le rsp dans les mains de zida qui etait deja chef de corps

    9 juillet 2015
  • Le gouvernement de la transition de par des engagements non tenus dans la relance de l’économie nationale est sur le point de perdre toute crédibilité et la confiance du monde des affaires. En effet, les promesses du gouvernement de payer la dette intérieure des entreprises se fait toujours attendre après quelques timides et insignifiantes actions. Cela crée actuellement une aggravation de la situation économique des entreprises dont beaucoup n’arrivent plus à assurer les paiements des salaires du fait de leurs factures impayées au niveau des ministères qui font savoir que le gouvernement n’a toujours pas autorisé le trésor public à débloquer les paiements de la dette des entreprises. Le gouvernement de transition se fait décevant vis à vis des entrepreneurs pendant que ce temps, le Premier ministre ZIDA apporte des soutiens financiers réguliers à des OSC et fait des nominations discriminatoires au profit de sa confession religieuse. Si le gouvernement peut rectifier ces tares, ce serait mieux sinon ce serait des facteurs qui vont faire sombrer la transition inévitablement.

    9 juillet 2015
  • « Il faut préserver l’unité de l’Armée. Ce n’est pas du rôle de l’Armée de dicter comment les institutions doivent fonctionner, à moins qu’il y ait un coup d’Etat…..
    A te lire ainsi je me demande quel genre de professeur tu es réellement. On a pas d’ambition politique avec de telles réflexions, on étale son programme d’action pour conquérir les électeurs avertis. C’est à ce jeu que tu as joués avec ton parti et te retrouver dans le décors avec des diatribes et des acerbités qui ne paieront jamais….de la vie. Pauvre professeur!

    13 juillet 2015

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