HomeA la uneDEMANDE D’EXTRADITION DE FRANÇOIS COMPAORE : « Si Macron veut rendre son séjour burkinabè agréable… », selon le MBDHP  

DEMANDE D’EXTRADITION DE FRANÇOIS COMPAORE : « Si Macron veut rendre son séjour burkinabè agréable… », selon le MBDHP  


 

Le Mouvement burkinabè  des droits de l’Homme et des peuples (MBDHP) organise une marche-meeting le 4 novembre prochain, pour réclamer justice pour tous les martyrs de l’insurrection des 30 et 31 octobre 2014 et de la résistance au putsch de septembre 2015. Les premiers responsables dudit  mouvement ont animé une conférence de presse, hier 2 novembre, pour appeler à la mobilisation générale. Aussi ont-ils invité le président français à tout mettre en œuvre pour que la demande d’extradition de François Compaoré par les autorités judiciaires, aboutisse.

 

L’extradition de François Compaoré est un vœu cher au MBDHP. Il l’a signifié lors de sa conférence de presse tenue hier, 2 novembre. Interpellés  sur la question, les premiers  responsables du mouvement ont indiqué qu’au-delà de l’interpellation, le plus important serait qu’il vienne au Burkina répondre des faits qui lui sont reprochés. Et pour ce faire, le MBDHP compte sur la mobilisation générale, «pour que l’extradition demandée par les autorités judiciaires suive normalement son cours et aboutisse». «Le président français arrive bientôt au Burkina et je pense qu’il serait bien inspiré de faire en sorte que cette extradition soit effective afin de rendre son séjour burkinabè agréable. Si non, c’est sûr qu’il en entendra. Si François Compaoré n’a rien à se reprocher, qu’il vienne répondre simplement et la Justice en tirera les conséquences ; s’il a des choses à se reprocher, la Justice tirera toutes les conséquences. Nous ne le condamnons pas à l’avance, mais qu’il vienne s’expliquer », a fait savoir Chrysogone Zougmoré, président du MBDHP. Sur le cas Yacouba Isaac Zida que la Justice voudrait aller entendre au Canada, M. Zougmoré a estimé que   plutôt que de dépenser beaucoup d’argent pour aller l’interroger, l’idéal serait que ce dernier vienne au Burkina pour s’expliquer sur ce qui lui est également reproché. «C’est la démarche normale, pour tout homme qui n’a rien à se reprocher», a-t-il affirmé avant de citer l’exemple de Luc Adolphe Tiao, ex-Premier ministre, qui est rentré au pays pour répondre à l’appel de la Justice et qui, aujourd’hui, est  plus ou moins libre de ses mouvements, après avoir passé quelque temps en détention. «C’est ce type de comportement qu’on attend de François Compaoré, Isaac Zida et Blaise Compaoré», a souligné M. Zougmoré  pour qui, il faut traduire et faire sanctionner tous les commanditaires et auteurs de crimes de sang et de crimes économiques qui ont tant endeuillé le peuple.

Appel à la mobilisation générale le 4 novembre prochain

Et dans le cadre de la  commémoration du  3e anniversaire de l’insurrection populaire dont les familles des victimes et le peuple tout entier ne cessent de réclamer justice, le MBDHP a encore donné de la voix en appelant à la mobilisation générale et au resserrement des rangs  contre l’impunité. A ce titre, les conférenciers  ont lancé un appel aux populations de Ouagadougou et environnants à participer massivement à la marche-meeting prévue  pour le 4 novembre prochain, à partir de 8h à la Place de la Nation. Cela, pour exiger justice pour tous les martyrs de l’insurrection populaire d’octobre 2014 et de la résistance à la tentative du putsch de septembre 2015, l’instruction sérieuse et le jugement de tous les dossiers de crimes impunis. Sans oublier l’ouverture de procédures judiciaires sur tous les cas de crimes économiques, l’identification et la saisie des biens et fonds détournés et des mesures pour le rapatriement des fonds expatriés. De l’avis de Me Prosper Farama, avocat des victimes de l’insurrection, le gouvernement actuel a suffisamment bénéficié de temps pour agir. « Il est temps que nous élevions la voix, car nous avons laissé le temps au gouvernement en place d’agir. Nous pensons que 22 mois après,  c’est suffisamment long comme temps pour agir.  22 mois après, s’il y a des gens qui ont toujours des balles dans leur corps et que rien n’est fait pour pallier cette situation, on ne peut continuer de nous dire d’attendre. Si on doit  toujours attendre, on arrivera à des situations malheureuses où on ne fera qu’aggraver le sort des blessés », a déclaré Me Farama pour qui, « si dans les jours à venir rien n’est fait, vous pouvez compter sur nous pour élever la voix pour exiger des actions concrètes ».

Colette DRABO


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