HomeA la uneDEMISSION DE BLAISE COMPAORE : « Le CDP a raté l’occasion de se taire »

DEMISSION DE BLAISE COMPAORE : « Le CDP a raté l’occasion de se taire »


Pour l’auteur du texte ci-dessous, le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP) a raté, une fois de plus, l’occasion de se taire. Le parti aurait dû, après le départ de son mentor, faire profil bas plutôt que de se fendre de déclarations provocatrices.

Une fois encore, le Secrétariat exécutif du CDP a raté l’occasion de se taire. Dans une déclaration et une interview au téléphone, le CDP ose se poser en victime. Il ne déplore que les biens de ses militants brûlés. Quid des morts par balles devant leurs domiciles ? Quid de la «démocrature», enrobée d’arrogance, qui a plombé le Faso des années durant ? Que n’a-t­-on pas entendu ces derniers mois : « Blaise est notre Neymar»! «On va modifier pian»! « On nous dit que Blaise a duré au pouvoir. Et pourquoi ne remet-on pas en cause l’éternité de Dieu ?» Certains, perdant toute mesure, n’hésitaient pas à comparer le président du Faso à Dieu. Du délire! Et l’on se revendique croyant aujourd’hui!

On aurait compris s’il battait leur coulpe et faisait profil bas. Mais non. Ces messieurs parlent toujours de «Majorité présidentielle et de Front républicain». Ils n’ont toujours rien compris en tentant aussi maladroitement de se réinsérer dans la vie politique nationale. Leurs déclarations suscitent surtout l’indignation et la colère du peuple qui s’est mis débout pour défendre ses droits et la démocratie qui lui étaient refusés. En effet, la démocratie, version Blaise Compaoré et CDP, était un système caractérisé par des crimes économiques et de sang, une grande corruption, une Justice aux ordres et des inégalités sociales scandaleuses.

Le multipartisme, le pluralisme syndical et médiatique, conquis par les luttes des Burkinabè, étaient de plus en plus vidés de leur sens au point d’être présentés comme des «dons» du presque monarque qu’était devenu le président du Faso. Pour preuves, les intimidations des hommes politiques de l’Opposition et des journalistes, à travers les écoutes téléphoniques, les menaces à peine voilées, et les cambriolages successifs des sièges des journaux.

En outre, il est mal venu de louer aujourd’hui la hauteur d’esprit de Blaise Compaoré et son attachement aux intérêts supérieurs de la Nation. Si tel était véritablement l’homme, il aurait tenu ses différents engagements de respecter la Loi fondamentale. Quant à son refus de verser le sang, l’histoire révèlera son véritable comportement lors des journées chaudes des 30 et 31 octobre 2014.

Le CDP récolte ce qu’il a semé depuis qu’il s’est mis en tête de défier les forces vives du pays. Ce parti et son président ont pris la patience du peuple burkinabè pour de la faiblesse, voire de la peur. Et pourtant, l’histoire politique du Burkina Faso aurait dû les inspirer. Le 3 janvier 1966, les 17 et 18 décembre 1975 sont des dates qui témoignent du rejet par notre peuple de l’arbitraire, de la servitude et de la dictature.

Le Secrétaire exécutif du CDP, qui est pourtant historien, devrait savoir que l’histoire n’est pas un regard passéiste, mais une vision de l’avenir parce qu’elle est une troisième dimension du présent ; celle qui lui donne profondeur et relief permettant ainsi d’éviter des erreurs déjà commises. Les événements des 30, 31 octobre et 1er novembre survenus dans notre pays prouvent, si besoin en était, que les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets. C’est une loi de l’histoire.

Mais «l’homme fort du Faso», grisé par sa «puissance» serinée par ses thuriféraires et autres «yes men» agglutinés au sein du CDP et du «Front républicain», était devenu allergique à tout avis contraire à son désir de se maintenir au pouvoir, sûr qu’il était de sa majorité, acquise à coup de millions de francs dérobés au Trésor public.

D’où l’entêtement, l’aveuglement, l’arrogance et le mépris du peuple pour oser demander, non plus, un «lenga» ni un mandat de cinq ans, mais trois mandats de cinq ans! Le peuple s’est chargé de lui montrer qu’il était la vraie et seule majorité, en rejetant par la rue cette ultime provocation qui a fait déborder le vase de tant d’années de souffrance. La violence des manifestants n’est le fait d’aucun commanditaire, mais la traduction concrète des frustrations longtemps contenues et de l’exaspération des populations face à la morgue et au mépris affichés par les dignitaires de l’ancien régime.

Secrétariat exécutif du CDP, arrêtez de parler de «Majorité présidentielle et de Front républicain» ; ils n’existent plus. Comme vous le dites vous-mêmes, vous êtes tous en clandestinité. Comment peut-on être majoritaire et caché? Cessez la victimisation et réveillez-vous ! Ayez le courage et la lucidité de méditer sur votre gestion du pouvoir parce que vous allez rendre des comptes au peuple. Si vous êtes amnésiques, le peuple, lui, n’a rien oublié. Il se souvient de tout.

Pascal NOBA

Tél. : 71 61 97 92


Comments
  • ….. ” Blaise est notre Neymar»! «On va modifier pian»! « On nous dit que Blaise a duré au pouvoir. Et pourquoi ne remet-on pas en cause l’éternité de Dieu ? ”….
    Ce n’est que:
    une “nègrerie” de plus, l’on s’en remet facilement et docilement à DIEU.

    L’abrutissement du NOIR par la religion dite monothéiste est au sommet de son art, c’est par une cure d’éducation bien séante que le décollage va voir le jour.

    Blaise Compaoré a t’il bien connu ce peuple? ? ?
    NON, hormis son cercle restreint et prédateur, 27 ans c’est assez long pour ne pas se rendre compte que l’usure reste le premier ennemi.

    11 novembre 2014
  • Merci M. Noda. Il n’y a rien qu’on a pas dit à Blaise et à ses CDPistes et alliés. Ceux-ci manquent d’humilité. Or, une sérieuse introspection leur permettra de revoir leur gestion du pouvoir. Tel mentor, tels mentis (corrigez-moi si l’expression n’est pas correcte). Blaise Compaoré ne s’est jamais senti responsable de ce qui n’est pas bien ou bon dans sa gouvernance. C’est toujours les autres, d’où les multiples changements de gouvernement. Par contre, lorsqu’il y a à se glorifier, il est toujours là pour récolter les dividendes. Blaise et ses supporters, votre temps est révolu ! acceptez-le avec humilité et modestie. Vous êtes victimes de votre propre arrogance ou de votre inintelligence. De mémoire d’homme, je n’ai pas encore vu quelqu’un qui s’est entêté comme Blaise pourtant à qui on a tout dit, tout conseillé et tout promis. Parfois par des propos durs et fermes afin que sa petite cervelle puisse recevoir le message, tantôt avec des propos flatteurs et doux pour calmer son égo et lui donner ainsi plus de lucidité. En bon rancunier, il n’a jamais avalé le départ des RSS et voulait à tout prix leur démontrer qu’il reste le maître du jeux. Mais, c’est sans compter avec la maturité du peuple. Les RSS ont compris à tant et intelligents qu’ils sont, ils ont rallié le peuple lassant leurs camarades au cerveau de moineau arcboutés derrières un aveugle. Si vous êtes sûr de vous, sortez de votre clandestinité et vociférez vos idioties. Vous ferez mieux de vous taire et s’il vous reste encore quelques brins d’intelligence, dites-le à Blaise car tout ce que vous dites même en ce moment dans votre fuite sera retenu contre vous le moment venu. A votre place, je sera plus compatissant envers ceux qui sont tombés par vos balles et me fera ensuite oublié. Le peuple peut être pardonnera un jour. Surtout le peuple burkinabè ! Tolérant et patient qu’il est, il pardonnera. Mais ne continuer pas de l’énerver !

    11 novembre 2014
    • l eau qui est versé ne peut en aucun point etre ramassé car on recolte toujours ce kon a sémé et Blaise Compaoré a merité son sort en alignant les ancephalopate a son alié.

      11 novembre 2014
  • Votre analyse se passe de commentaire. Seulement, ce que je ne comprends pas moi, est que ceux qui sont considérés comme des caciques du CDP, sont de grands intellectuels et certains sont même des grands serviteurs de l’État. Comment peut-on avoir un tel niveau d’instruction et avoir assumer de telles responsabilités et manquer de la chose la plus simple, la plus banale c’est-à-dire le bon sens. Le minimum pour eux, c’était de faire profil bas, présenter leurs condoléances aux familles éplorées, soutenir les blessés, s’excuser publiquement, patienter que les esprits se calment avant de vouloir prendre part à quoi que ce soit. c’est vrai que des membres du CDP sont aussi décédés; c’est tout aussi vrai que nous ne savons pas ce qui les fondent à cette attitude mais la réalité est qu’ils sont mal compris et ne font qu’aggraver leur sort.

    11 novembre 2014
  • Arretons de dire que blaise a demissionné! pour utiliser le vocable du plus grand rectificateur devant l’eternel blaise en personne, le peuple burkinabé a chassé ce malpropre en moins de 48 heures parce qu’il ne meritait plus d’atteindre même la fin de son mandat constitutionnel (novembre 2014). Il aurait démissionné si c’est la veille de l’annonce du vote par son assemblée du projet de texte portant modification de l’article 37 qu’il quittait le pouvoir et constitutionnellement, le president de l’assemblée nationale prenait les commandes pour une durée bien definie par notre constitution. Tu sors de ton trou comme un rat, et tu pretends avoir demissionné.

    11 novembre 2014
  • En bon rancunier, Blaise COMPAORE n’a jamais avalé le départ des RSS et voulait à tout prix leur démontrer qu’il reste le maître du jeux; cependant il a oublié qu’il n’avait pas:
    1) de légalité dans son approche, la communauté l’ayant retirée en termes””, toute manipulation de la constitution pour quelles que raisons qui soient, tendant vers un pouvoir personnalisé ou à la pérennisation d’un individu au pouvoir est anticonstitutionnel.
    2) ni la légitimité par ce que son projet est rejeté par l’ensemble des forces vives sauf le groupe de saprophytes sous la démocratie dont la chronique a été décrite.
    En voulant jouer à l’indécrottable aventurier qui croit trouver le prix de son objet au marché, Blaise COMPAORE a trouvé toutes les portes à un pouvoir personnalisé ou à vie fermées par toutes les forces vives burkinabè qu’il qualifie de coalition.

    11 novembre 2014
  • Merci pour votre ecrit. A votre suite, je crains que cette transition au lieu d’etre APAISEE deviennent BIAISEE. Je crains qu’on ne profane cette victoire du peuple qui a ete forcé de s’engager dans une logique de rapport de force avec le systeme ancien. Soyons homme, je m’adresse au CDP, ne transmuons pas ce rapport de force en un rapport de charite et de representativité par PITIE. Il est hors de question que l’EX-MAJORITE se mele de cette transition, eux qui ont eu 27ans pour faire leur preuve et qui fretillent et souffrent TOUTE HONTE BUE d’attendre une (01) annee encore pour se faire voir. Construire le Burkina, ce n’est pas du sprint, une course de vitesse, c’est FONDS !
    Un vrai Burkinabe ou burkinbila, c’est non seulement dans la rectitude qu’on le reconnait mais c’est aussi dans l’erreur commise qu’on le reconnait davantage. Il s’en repent, et farouchement.
    Au CDP, tous ne sont pas mauvais. Qui ne le sait pas ! On le sait. Cependant n’exigeons pas d’une victime de presumer de la bonne foi de son agresseur et ASSIMILES. Laissez la exercer son DROIT DE MEFIANCE et de DESAVOEU.
    ZIDA, ça seulement la, tu as commis êrrreeuuurrrr !
    Vivement que cette victoire, cette transition ne devienne pas une transition-KOLKHOZE, du KO-TI-D-PUI !

    11 novembre 2014
  • Merci pour votre analyse. Je pense que les dégâts et les pillages actuels ne font que confirmer ce qui s’est passé dans la gestion nationale des biens communs lors du passage de M. Blaise COMPAORÉ, l’ex-président Burkina Faso. C’est la Majorité et le Président et son clan seulement qui exploitent les ressources économiques. Le reste du peuple est zéro.Maintenant, le droit et la justice doivent s’appliquer à tous les niveaux. OK.

    Que Dieu continue de nous sauver. Amen!

    11 novembre 2014

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