HomeA la uneDEMISSION DE BRUNO LEROUX : Un acte à faire sourire « président-fondateur»

DEMISSION DE BRUNO LEROUX : Un acte à faire sourire « président-fondateur»


En moins de 24 heures, après les révélations de l’émission «Quotidien» sur les CDD de ses deux filles mineures à l’Assemblée nationale  comme assistantes parlementaires, le  ministre de l’Intérieur français, Bruno Leroux, a vu son sort réglé. Contraint par l’Elysée à  rendre le tablier, son séjour au gouvernement  a été des plus éphémères, avec une durée de trois mois et 15 jours.  En raison de la nature des faits et de leur similitude avec l’affaire Pénélope qui éclabousse le candidat de la Droite, François Fillon, François Hollande a décidé de « faire vite et propre », alors qu’il aurait pu tenir face à la bourrasque en protégeant un fidèle parmi les fidèles, pour le court instant qui lui reste de son mandat.  Ayant fait de la gouvernance vertueuse un credo de son quinquennat, il se veut exemplaire jusqu’au bout et au passage, il administre une leçon de morale politique à la Droite française, notamment Fillon qui, contre vents et marées, se maintient dans la course à la présidence malgré le « Pénélopegate ». C’est en cela justement qu’il faut saluer à sa juste valeur cet acte qui, au Gondwana, aurait fait rire « président-fondateur ». Alors qu’en Europe, les serviteurs de l’Etat qui flirtent avec les lois de la République paient cash leurs compromissions lorsqu’elles se révèlent au grand jour, en Afrique, c’est l’occasion rêvée pour le prince régnant, de les tenir en laisse et d’en faire des obligés. Les scandales à répétition des ministres et des grands commis de l’Etat sont, de ce fait, des moyens pour renforcer les pouvoirs des chefs d’Etat qui les utilisent pour museler les fautifs. Le cas échéant, ils les retournent  contre eux  quand ils viennent à nourrir des ambitions politiques indépendantistes.  Il s’est ainsi développé sur le continent, une culture de l’impunité qui s’est muée en mode de gouvernance  où  la règle est que les postes les plus méritants reviennent aux plus compromis.

Il faut saluer l’impartialité et la célérité de la Justice française

Cela dit, on ne peut qu’applaudir le geste de Leroux, qu’il ait été contraint ou pas à démissionner. Car, la culture de la démission, en Afrique, n’existe pas. Arc-boutés sur leurs intérêts contre leur bonne conscience, ils sont nombreux les dignitaires africains qui, toute honte bue, ont refusé de démissionner. Du reste, les nombreuses frasques de l’élite politique française  viennent démontrer que certains maux que l’on colle à la peau des Africains n’est pas une spécificité du continent. Affairisme, népotisme, travail des mineurs, scandales de fesses, pour ne citer que ces dérives, constituent, en réalité, une pandémie qui ronge les milieux politiques à l’échelle mondiale, notamment en Europe. Il découle de là  la nécessité de renforcer les moyens de contrôle des hommes politiques,  et c’est en cela qu’il faut féliciter et rendre hommage à la presse française qui joue pleinement son rôle de contre-pouvoir. Car, faut-il le rappeler, une presse libre et indépendante, est une précieuse ressource pour une  gouvernance vertueuse. A côté d’elle, il faut aussi et surtout saluer l’impartialité et la célérité de la Justice française. C’eût été sous nos tropiques où la pratique est que la justice fasse l’affaire des puissants du moment,  on aurait  assisté à des manœuvres du régime en place pour protéger les caciques incriminés. En France, la présidence de Hollande s’est voulue normale et elle semble vouloir l’être jusqu’au bout.

SAHO   


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