DEMISSIONS AU SEIN DU MPP/CASCADES :Une liste de 255 personnes présentées à la presse

Une dizaine  de militants  démissionnaires du Mouvement du  peuple pour  le  progrès (MPP)   de  la région  des  Cascades a organisé  une conférence le  5 septembre  2014   à   Ouagadougou. Ces derniers  dénoncent,  entre autres, la discrimination, l’ethnicisme et le manque de sérieux au sein de ce parti. D’où la nécessité pour eux de retourner à la case départ : le Congrès pour la démocratie et le progrès (CDP).

 

« Nous, militants de la première heure du MPP, venons porter à la connaissance de l’opinion nationale et des instances du parti, notre démission ». C’est en ces termes que Idrissa Tamboura, doyen de la dizaine  de militants  démissionnaires du Mouvement du  peuple pour  le  progrès (MPP)   de  la région  des  Cascades, présents à Ouagadougou, a annoncé la démission de 255 personnes qui n’ont pas pu effectuer le déplacement. Outre cette liste de 255 personnes démissionnaires présentées en conférence de presse le 5 septembre 2014 à l’hôtel Yibi,  Idrissa Tamboura indique qu’une centaine de démissions en cascade s’annonce encore dans cette région. « Nous sommes en fait heureux de nous affranchir d’un parti sans âme, sans vision et sans avenir », disent les démissionnaires dans leur déclaration liminaire tout en dénonçant « les mensonges incessants qui ont été distillés par le MPP au sein de cette formation politique censée apporter l’espoir » à savoir le CDP.

 

Pris par l’aveuglement

A la question de savoir s’ils ne quittent pas le MPP parce qu’il n’y a pas à manger et à boire, les démissionnaires ont répondu : « Nous sommes libres de nos actes politiques. Les propos de Salif Diallo n’engagent que lui ». Pourquoi attendre maintenant pour démissionner ?  Pour ces démissionnaires, ils ont été pris par l’aveuglement et la spontanéité en allant au MPP. Ils reconnaissent avoir commis des erreurs ; cependant, pour eux, il n’est jamais tard pour se ressaisir et bien agir. Ils disent avoir laissé  les villes de Banfora et Bobo-Dioulasso pour venir à Ouagadougou, la capitale, afin de mieux de se faire entendre. Ils reprochent au MPP, entre autres, la discrimination, l’ethnicisme et le manque de sérieux. « Un leader derrière lequel il y avait l’unanimité pour le choix du premier responsable  du MPP dans les Cascades a été écarté à la dernière minute parce qu’il n’est pas natif de la région des Cascades », a dit Moussa Traoré, porte-parole des militants démissionnaires. Il a ajouté que les ténors du MPP leur avaient dit qu’à la différence du  CDP, ils allaient mettre en place les instances du MPP dans la région des Cascades de façon démocratique et que c’était à l’Assemblée générale d’élire les membres du bureau. Constat, « ça  a été fait de façon affinitaire», a-t-il laissé entendre. A l’en croire, c’est sur des bases relationnelles que le bureau a été mis en place. Pour Moussa Traoré, c’est avec conviction qu’ils sont en train de repartir au CDP « parce que nous avons compris que c’est un grand parti ». Il a relevé la non-disponibilité des cartes de membres du MPP jusqu’au 31 août 2014, « preuve qu’il n’y a pas de sérieux dans ce que les gens font au niveau de ce parti ». Se prononçant sur la modification de l’article 37, il a laissé entendre qu’il croit que la volonté suprême des Burkinabè, c’est de s’exprimer à travers le référendum.

 

Hamadi BARO (Collaborateur)