DES FAUSSAIRES DANS LE DOMAINE DE LA SANTE : Quelle thérapie contre les mercenaires ?
Le lundi dernier, j’étais scandalisé, lorsqu’en parcourant un article de mon journal, j’apprenais qu’au cours de l’année 2015, cinq faussaires médecins ont été démasqués au Burkina. L’information émane de source sûre, puisque c’est le président du Conseil régional de l’Ordre des médecins, Pr Charlemagne Ouédraogo, qui l’a ébruitée. J’aurais pu ne pas en parler d’autant plus que les faussaires, on en trouve dans presque toutes les couches socioprofessionnelles. Mais qu’il y ait des gens qui, parce qu’ils veulent se faire des sous, décident de s’amuser avec la vie des autres, je ne saurai le tolérer. Car, je suis convaincu que bien des patients ont perdu la vie à cause des marchands d’illusions. En effet, je me demande comment quelqu’un qui n’a pas eu une formation qualifiée en santé humaine, peut prétendre soigner un malade, si ce n’est aggraver sa souffrance. Ce n’est pas normal. Surtout qu’après tout, les malades paient de l’argent pour se faire consulter. Franchement, c’est à n’y rien comprendre. C’est à croire que certaines personnes ont une pierre à la place du cœur. Elles sont pires que ceux que l’on appelle sorciers, c’est-à-dire les mangeurs d’âme. Ce sont eux que les écrivains du XVIIIe siècle que j’aimais lire, appelaient des misanthropes, tant ils sont contre le genre humain. Car, quand une personne est souffrante, elle cherche à s’attacher les services d’un médecin, mais que ce dernier, au lieu de la soigner, l’aide à mourir, c’est inadmissible à tout point de vue. C’est pourquoi j’en appelle à la responsabilité des autorités pour que prennent aussitôt fin les bavures délibérément commises par les brebis galeuses du monde de la santé. D’autant plus qu’un médecin sans formation n’est rien d’autre qu’un criminel en puissance. C’est un microbe qu’il faut tuer au plus vite pour éviter toute contagion.
Le ministère en charge de la santé doit rendre publics les centres de santé homologués
Alors que faire ? Je souhaite que désormais, tout médecin qui n’est pas inscrit à l’Ordre ne soit plus autorisé à exercer au Burkina Faso. C’est à l’Ordre des médecins de se montrer très rigoureux dans le contrôle des diplômes de tous ceux qui se réclament médecins, notamment les expatriés. Je le dis parce qu’en la matière, je sais qu’il y en a qui se font fabriquer des diplômes avec une ingénierie qui est telle qu’il est difficile de soupçonner leur titulaire de quoi que ce soit. En même temps, je souhaite que l’autorité compétente qui a déjà interdit l’ouverture de centres sanitaires illégaux, passe à une étape supérieure en menant, s’il le faut, des contrôles sur le terrain pour s’assurer que la mesure est respectée. Car, je me rappelle que peu avant Noël, je suis allé rendre visite à une tante dans un quartier de la ville de Ouagadougou dont je tais le nom pour le moment. Quand j’ai appris qu’elle a été admise dans un cabinet de soins situé dans ledit quartier, j’ai décidé d’aller lui rendre visite, mais grande fut ma surprise de voir les locaux du cabinet en question dans un état totalement insalubre, si fait qu’on ne saurait imaginer qu’ils appartiennent à un centre sanitaire. Et je suis sûr qu’un tel centre n’a pas de brevet. S’il en a un, c’est que quelque chose ne tourne pas rond. Car, comme on le dit, dans ce pays-là, rien n’est impossible, pour peu que l’on ait des bras longs. C’est pourquoi je souhaite que régulièrement, le ministère en charge de la santé se donne la peine de rendre publics les centres de santé homologués, à l’instar de l’Ordre des médecins qui a publié la liste de tous ses membres. Cela permettra, je l’espère, de décourager les faussaires qui aiment profiter de l’anonymat.
« Le Fou »
