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DIALOGUE DEMOCRATIQUE DU CGD : Les candidatures indépendantes au menu


Dans l’objectif d’alimenter les réflexions sur la mise en œuvre des candidatures indépendantes, le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD) a initié un dialogue démocratique. Celui-ci portait sur les mécanismes de mise en œuvre des candidatures indépendantes aux élections municipales et législatives. Il s’est déroulé le lundi 29 juin 2015 à Ouagadougou.

« Les candidatures indépendantes aux élections locales et législatives : quels mécanismes de mise en œuvre ? Quels effets sur la qualité de notre démocratie ? ». C’est le thème du dialogue démocratique organisé le 29 juin dernier à Ouagadougou par le Centre pour la gouvernance démocratique (CGD), et dont l’objectif est d’alimenter les réflexions sur la mise en œuvre des candidatures indépendantes, dans le cadre de la normalisation de la vie constitutionnelle et de la consolidation de la démocratie. Le conférencier Abdoul Karim Sango a planté le décor en faisant savoir que le monopole exercé par les partis politiques est de plus en plus contesté, parce qu’ils sont beaucoup plus intéressés par leurs intérêts personnels et sont de moins en moins légitimes pour défendre les populations à travers les élus. Et de relever que lorsque la société civile s’en tient à ses missions, elle est plus représentative de l’intérêt général ou du moins, reflète au mieux les aspirations du peuple. En parlant de la notion de candidature indépendante, Abdoul Karim Sango indique que le législateur distingue les candidatures individuelles de celles indépendantes, même si cela veut dire la même chose. Il a pris l’exemple des élections présidentielles où le législateur parle de candidatures individuelles, et indépendantes quand ce sont les élections municipales et législatives. La candidature individuelle est considérée comme celle présentée par un seul individu et pour celle indépendante, il faut la comprendre, selon le conférencier, par opposition aux candidatures portées par les partis ou formations politiques.

Pour les modalités pratiques de la mise en œuvre des candidatures indépendantes, il y a des conditions. Pour ce qui concerne les élections législatives, Abdoul Karim Sango fait savoir que les candidats doivent remplir les mêmes conditions d’éligibilité et d’inéligibilité que celles prévues pour les candidats parrainés par les partis politiques. En plus de cela, la loi dit que vous devez être un regroupement de candidats indépendants, légalement constitué au moins 70 jours avant le jour du scrutin. Le conférencier pense que c’est une erreur du législateur parce que, dit-il, il ne voit pas par quel moyen les candidats indépendants vont se constituer et auprès de qui ? Tout en relevant que lorsqu’il est issu d’un parti politique, il présente son récépissé de déclaration de parti. C’est un problème, souligne Abdoul Karim Sango, qu’il faudra régler rapidement parce que si on s’en tient à la lettre de la loi, ça peut être une cause de rejet des candidatures indépendantes si la forme de leur constitution n’est pas clairement définie. Pour lui, c’est une incongruité de dire que les candidatures indépendantes doivent être légalement constituées et face à cette imprécision, le conférencier indique qu’il faut interpréter la disposition en faveur des candidatures indépendantes. Un élément important, c’est que les regroupements d’indépendants doivent présenter des listes complètes pour les circonscriptions où ils désirent se présenter et n’ont pas l’obligation de se présenter dans les 45 provinces. Et si un regroupement d’indépendants veut avoir une liste nationale, il lui faut avoir des listes provinciales. Au sujet des municipales, il faut avoir la qualité ou être électeur alors qu’aux législatives, il faut avoir la qualité d’électeur et résider dans la commune où vous voulez vous présenter, ou faire la preuve que vous y avez des intérêts économiques et sociaux. Pour ce qui est des contraintes liées à la présentation des candidatures indépendantes, Abdoul Karim Sango estime que cela est susceptible de fragiliser les partis politiques en prenant l’exemple d’un individu qui pense être le mieux placé pour être désigné candidat et ne l’est pas. Il peut aller se présenter en indépendant et va faire perdre des voix à son parti. En plus, dit-il, il y a un risque d’instrumentalisation des candidatures indépendantes et l’autre aspect, c’est le risque de politisation progressive des élus indépendants.

Antoine BATTIONO

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