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ECHEC DE LA COP25


Un constat d’échec ! C’est le moins que l’on puisse dire des conclusions du 25e  sommet de l’ONU sur le climat, appelé COP 25, qui a refermé ses portes, le 15 décembre dernier à Madrid, en Espagne. Ce grand raout dont l’objectif majeur était de trouver un accord sur les règles des marchés carbone internationaux, a accouché d’une feuille de route a minima. En effet, après deux semaines de tractations, les participants ont fini par s’accorder sur les règles de fonctionnement de l’Accord de Paris en adoptant un canevas qui indique le mode d’emploi qui doit permettre aux pays signataires, de le mettre en application et, surtout, de suivre la réalité des avancées mises en œuvre par les Etats. Si le manque d’impulsion des pays les plus pollueurs de la planète, était patent lors de cette 25e COP qui a voulu donner vie à la COP 21, on peut toutefois dire que l’accord arraché à Madrid et qui décrit un suivi des engagements de réduction de gaz à effet de serre, donne des espoirs malgré la posture décevante des Etats-Unis, du Brésil, du Japon, de l’Australie, et de l’Arabie Saoudite. A Paris, rappelons-le, la COP 21 avait refermé ses portes sur une batterie de promesses et d’engagements de bonne facture. Au nombre des engagements phares, on note la décision de contenir la hausse de la température globale à moins de 2°C tout en renforçant les capacités d’adaptation des pays au changement climatique et d’orienter les flux financiers vers des activités économiques à faibles émissions de gaz à effet de serre. Et ce, avec en prime, l’augmentation de l’utilisation des énergies renouvelables. Si quatre ans après, l’on a constaté que les bonnes intentions de Paris n’ont pas produit les effets escomptés,   l’engagement des Etats de passer aux actes concrets, est à saluer.

 

L’Afrique a intérêt à développer elle-même des stratégies pour sa résilience

 

Ce relativisme traduit les difficultés qui ont émaillé la COP 25. C’est dire que les conclusions de cette COP 25 ne sont pas aussi encourageantes que cela. Tant que primeront les égoïsmes nationaux, la lutte contre le réchauffement climatique restera une utopie. Par ailleurs, l’Afrique qui sortait de la rencontre de Katowice, en Pologne, avec la promesse de financement d’un Fonds vert pour le climat à hauteur de 10 milliards de dollars en 2019, ne doit pas pour autant se laisser aller au satisfecit. Ce d’autant que certains gros pollueurs hésitent à cracher au bassinet. Et c’est peu dire ! Car, comme dirait l’autre, « c’est bon, mais ce n’est pas arrivé ». Encore que l’Afrique, faut-il le rappeler, n’est pas la seule bénéficiaire de cette manne. En tout état de cause, en attendant que les puissances pollueuses de la planète  décident de se défaire de leur hypocrisie pour adhérer au principe du pollueur payeur tout en s’engageant honnêtement à diminuer considérablement l’émission du gaz à effet de serre, l’Afrique a intérêt à développer elle-même des stratégies pour sa résilience. C’est le lieu donc de faire un clin d’œil au lauréat 2018 du prix Nobel alternatif (Right Livelihood Award), Yacouba Sawadogo, qui a pu faire pousser une forêt d’une trentaine d’hectares en plein désert au Burkina Faso. Pendant ce temps, d’autres pays, à l’image de la Côte d’Ivoire et du Gabon qui subissent aussi de plein fouet les aléas du réchauffement climatique, ont laissé ouvertes leurs forêts à des multinationales qui les exploitent sans aucun égard.

« Le Pays »


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