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ECHEC DU PUTSCH : L’opération de désarmement de l’ex-RSP terminée


La Commission technique de désarmement de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) a annoncé, le 6 octobre 2015, la fin de l’opération de désarmement. Un échantillon du matériel saisi a été présenté au cours d’une cérémonie officielle à la place de la Nation de Ouagadougou. La cérémonie avait pour objectif de faire constater l’effectivité du processus de désarmement de l’ex-RSP.

L’opération de désarmement de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (RSP) est terminée. La fin de cette opération a été marquée par la présentation d’un échantillon du matériel saisi, le 6 octobre 2015 à Ouagadougou. Ont été présentés, entre autres, des armes lourdes telles que des antichars, des véhicules montés avec armes collectives lourdes. Plusieurs personnalités du Burkina ont pris part à cette cérémonie. Il s’agit, entre autres, du Premier ministre Yacouba Isaac Zida, du président du Conseil constitutionnel, Kassoum Kambou. Des délégations composées d’officiers supérieurs de la sous-région ouest-africaine et des diplomates en poste au Burkina ont également marqué leur présence à la cérémonie. Au rang des officiers, le Colonel Salif Tingueri, président de la Commission technique de désarmement, qui a présenté les différentes étapes du processus de désarmement. De son intervention, l’on retiendra que l’opération s’est déroulée en deux phases. Il s’agit de la phase préparatoire et celle de l’enlèvement des armes. « Dans la phase préparatoire, les membres de la Commission technique et ceux du RSP ont arrêté un ensemble de modalités pratiques de l’exécution de la mission comme suit : la remise de la liste du matériel à enlever par les responsables du RSP au président de la Commission technique ; la reconnaissance des lieux et l’inspection du matériel suivie de son enlèvement ; la fixation de la date du début de l’enlèvement du matériel au vendredi 25 septembre 2015 ; la sécurité du personnel et l’accès au site devraient être assurés par le RSP », a-t-il confié. Malheureusement, a regretté le Colonel Tingueri, cette opération a été suspendue suite aux comportements hostiles des éléments du défunt RSP. « Toutes les opérations d’enlèvement ont été émaillées d’incidents provoqués par des éléments armés, le plus souvent d’un effectif de 8 à 10 personnes. De simples comportements hostiles, ils sont passés aux menaces, puis à des agressions physiques sur le personnel technique », a-t-il dit. Ce qui a conduit, selon lui, à la suspension du désarmement pacifique, pour ensuite enclencher le désarmement par la force des éléments de l’ex-RSP par les Forces armées du Burkina, en accord avec les autorités de la Transition.

A noter que le président de la Transition, Michel Kafando, a été représenté par le Premier ministre Yacouba Isaac Zida. Après avoir remercié tous ceux qui ont mis en commun leurs efforts pour mettre fin au coup d’Etat, il est revenu sur les frasques de l’ex-RSP : « Depuis sa création, le RSP a été utilisé par le régime du président Compaoré pour freiner les aspirations légitimes du peuple burkinabè à une vie démocratique réelle. Au lieu de contribuer à la protection des populations, ce corps devenu une menace permanente contre la marche radieuse du peuple burkinabè et un instrument pour imposer la volonté d’un groupuscule qui, incapable d’apprendre les leçons de l’histoire de notre peuple, se condamne ainsi à répéter les erreurs d’un passé à jamais révolu dans la conscience collective des Burkinabè », a-t-il dit. Tout comme les autorités, nombreux sont les Burkinabè qui ont effectué le déplacement pour être témoins de la cérémonie. « Le désarmement de ce corps est une bonne chose. Avec le RSP, les élections n’allaient pas se tenir. Le retrait définitif des armes des mains de ce corps est une très grande avancée pour la préservation de la paix et de la cohésion sociale au Burkina », s’est réjoui Albert Congo, habitant de Ouagadougou. « C’est un réel plaisir pour bon nombre de Burkinabè de voir dissous ce corps qui constituait une menace pour le pays. Je parle de menace car vous avez tout récemment vu le nombre de morts qu’a occasionné la dissolution de ce corps. Il reste maintenant à savoir comment seront orientées les missions de ce corps pour que le Burkina puisse profiter des compétences des éléments du RSP, tant vantées autrefois », a ajouté Valentin Compaoré, un citoyen venu assister à la cérémonie de désarmement. Aussitôt la cérémonie terminée, plusieurs personnes ont pris d’assaut les chars et véhicules en vue de satisfaire leur curiosité.

En rappel, la Commission technique de désarmement du RSP  a été créée le 24 septembre 2015, après le coup d’Etat perpétré le 16 septembre 2015 par le RSP. Un coup d’Etat qui a amené les chefs d’Etat de la CEDEAO, réunis en sommet extraordinaire le 22 septembre à Abuja au Nigeria, à exiger  le désarmement du RSP. Ce sommet extraordinaire a également décidé de faire suivre l’opération de désarmement par les chefs d’états-majors des pays membres du Haut comité des chefs d’Etat composé de ceux du Bénin, du Ghana, du Niger, du Nigeria, du Sénégal et du Togo. Avant même que les décisions de ce sommet extraordinaire ne soient mises en œuvre,  les Forces armées nationales du Burkina et les éléments du RSP ont signé, dans la nuit du 22 au 23 septembre 2015, chez le Mogho Naaba, un accord qui stipule que le point sur le matériel du RSP doit être fait au moins 72 heures après le cantonnement, pendant que les troupes loyalistes se retirent de 50 kilomètres de leurs positions.

Issa SIGUIRE

 


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