HomeOmbre et lumièreEFFONDREMENT D’UN IMMEUBLE A SAMANDIN: Deux blessés et d’énormes dégâts matériels enregistrés

EFFONDREMENT D’UN IMMEUBLE A SAMANDIN: Deux blessés et d’énormes dégâts matériels enregistrés


Un immeuble R+4 s’est effondré dans la matinée du samedi 14 juin 2014, à l’ex-secteur 2 de Ouagadougou, Samandin. Même si l’on ne déplore aucune perte en vie humaine, l’incident a causé d’énormes dégâts matériels et fait deux blessés.

Une montagne de sable, de briques, de tôles, du fer et des planches, une zone délimitée, des sapeurs-pompiers par-ci, des gendarmes par-là et une foule immense à quelques mètres, observant le sinistre. Tel était le spectacle sur les lieux, lorsque nous arrivions aux environs de 11h10 mn, le samedi 14 juin, à l’ex-secteur 2 de Ouagadougou, plus précisément à Samandin. Sur place se trouvait le maire de la commune de Ouagadougou, Marin Casimir Ilboudo, accompagné de quelques maires d’arrondissements et de ses proches collaborateurs qui faisaient le tour pour constater l’ampleur des dégâts causés suite à l’effondrement du R+4. Selon le lieutenant-colonel Ibrahim Compaoré, commandant de la Brigade nationale des sapeurs-pompiers, c’est aux environs de 9h30mn que les pompiers ont été appelés pour un immeuble R+4 effondré. « A notre arrivée, nous avons trouvé le bâtiment effondré avec toute sa structure. Nous avons pu évacuer deux victimes : une consciente (une voisine) et une autre inconsciente (un ouvrier qui ne travaillait pas sur le chantier), à l’hôpital », a laissé entendre le commandant. Fort heureusement, on ne déplore aucune perte en vie humaine mais les dégâts matériels sont énormes. Selon Ali Ouédraogo, voisin direct de l’immeuble, leur bâtiment a été complètement endommagé alors que se trouvait à l’intérieur beaucoup de matériels (des motos neuves, du matériel informatique, des copieurs de grande valeur et des plafonds commandés de la Chine). « Nous ne pouvons pas évaluer les dégâts pour le moment », a-t-il lancé. Selon lui, l’incident était prévisible et à plusieurs reprises, ils avaient interpellé les services compétents en la matière. « C’était clair car les poteaux étaient minces et ils n’arrosaient pas. Ce qui est inconcevable pour un immeuble à 4 niveaux. Après chaque chantier, pas d’arrosage. Ils ne respectaient pas les normes », a-t-il laissé entendre avant d’ajouter : « Plusieurs fois nous sommes allés à la Direction générale du contrôle des aménagements et des constructions chargée de la question. Ils ont dit qu’ils allaient venir constater et après, convoquer le propriétaire. Quand ils sont venus faire le contrôle, ils se sont rendu compte qu’effectivement ça ne respectait pas les normes. Ils l’ont convoqué 2, 3, 4 fois et il n’a pas répondu. Ils n’ont pas arrêté le chantier. Il a fallu qu’on s’y rende une 4e fois pour nous plaindre (environ 4 à 5 mois), pour qu’ils viennent marquer l’arrêt de construction. C’est à l’issue de cela que le propriétaire s’y est rendu et le lendemain, on a vu que l’arrêt de construction a été enlevé et le chantier a repris. Nous ne savons pas ce qui s’est passé là-bas ».

Interpellé, le directeur général du contrôle des opérations d’aménagement et de construction du ministère de l’Habitat et de l’urbanisme, Karim Ilboudo, a fait savoir que la question de l’immeuble ne leur est pas étrangère. « Le promoteur a été interpellé près de deux fois par nos services. Le bâtiment effondré n’est pas inconnu de nos services, et c’est suite à la 2e interpellation qu’il a répondu à notre convocation. Nous avons attiré son attention sur les aspects techniques, les normes en la matière qui n’avaient pas été respectées. Sur ce, il nous avait rassurés qu’il avait pris des dispositions à cet effet. Nous lui avions dit d’arrêter les travaux et c’est suite à la 2e convocation que nous avons fait porter la mention « Arrêt des travaux sur le chantier ». Malheureusement, nous avons constaté que cette mention a été effacée et étant entendu que nous n’avons pas le suivi permanent, nous avons su par la suite que les travaux se poursuivaient jusqu’à ce qu’il y ait cet effondrement », a confié le DG.

« Nous allons passer à la phase répressive »

A la question de savoir ce qui a été fait après constat de la poursuite des travaux sur ledit chantier, Karim Ilboudo a répondu : « Je vous ai dit que nous avons fait porter la mention arrêt des travaux afin qu’ils ne se poursuivent plus. Maintenant, il appartenait effectivement à l’intéressé de suivre les recommandations que nous avons faites parce que nous avons une mission sur toute l’étendue du territoire, et nous n’avons pas la certitude de suivre tous les travaux au quotidien. Ce sont des instructions que nous avons données. Malheureusement, le constat aujourd’hui, c’est que ces instructions n’ont pas été respectées (…) ». Y a-t-il eu du laxisme quelque part ? « Je ne peux pas dire qu’il y a eu du laxisme. Nous, nous avons accompli notre mission et il était du devoir de l’intéressé de respecter les instructions telles qu’elles ont été données. Je ne pense pas aujourd’hui qu’on peut faire endosser la responsabilité à l’Etat parce que ce dernier a fait son devoir », a-t-il rétorqué. Pour terminer, Karim Ilboudo a lancé un appel à tous les promoteurs. « Il ne faut pas entamer les travaux sans avoir l’autorisation préalable. Nous avons plus d’une fois insisté sur cet aspect, mais le constat qu’on fait aujourd’hui, c’est que les gens ne respectent pas les recommandations qu’on leur donne. C’est pour leur propre sécurité, celle des voisins, et des citadins de façon générale. Nous demandons à tous les promoteurs de se conformer aux dispositions réglementaires en matière de construction avant d’entamer toute construction. A partir de maintenant, il est vrai que nous sommes interpellés aujourd’hui, mais j’avoue que nous allons passer de la phase de sensibilisation à celle répressive parce que c’est nous qui sommes interpellés, c’est nous qui sommes laxistes. Nous avons fait notre devoir et il appartenait au promoteur de respecter au minimum ce que nous lui avons dit pour éviter un tel désastre. (…) A chaque fois, nous interpellons, mais nous avons l’impression de prêcher dans le désert. Il faut à un moment donné que l’on soit objectif parce que nous allons passer à la phase répressive », a martelé le DG selon qui, une commission technique a été mise en place pour situer les responsabilités dans tous les sens, et dans les jours à venir, la presse sera conviée pour de plus amples informations.

Colette DRABO

 


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