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EGYPTE : Sale temps pour Mohamed Morsi


Sale temps pour l’ex-président égyptien, Mohamed Morsi. En effet, tout se passe comme si le ciel lui tombait dessus. Car, déjà condamné à 20 ans de prison ferme pour « avoir usé de la violence, fait arrêter et torturer des manifestants », en décembre 2012, le guide spirituel de la confrérie des Frères musulmans  vient d’écoper de la peine de mort pour des évasions de prison et des violences durant la révolte de 2011. Et ce n’est pas tout. Le successeur de Moubarak a été condamné à 25 ans de prison ferme pour « avoir fourni des rapports » de sécurité à l’Iran et favorisé un espionnage en faveur du Hamas et du Hezbollah « en vue de mener des attaques terroristes dans le pays pour y semer le chaos et renverser le pouvoir ». Quel avenir donc pour Morsi ; lui qui, depuis sa chute en juillet 2013, a quitté les lambris du pouvoir pour se retrouver au cachot ? En vérité, l’homme paie pour son  entêtement et son aveuglement, lui qui, en ce siècle des lumières, tenait coûte que coûte à faire de l’Egypte un Etat théocratique au moment où le peuple aspirait à plus de démocratie et de liberté.

Avec cette condamnation à mort de Morsi, il n’est pas exclu que le pays des Pharaons renoue plus en profondeur avec la violence

Visiblement  cuirassé contre les critiques, Morsi croyait pouvoir triompher de son peuple ; jusqu’à ce que vint son tombeur, le ci-devant général Abdel Fattah Al-Sissi devenu par la suite président de la République. La suite, on la connaît. Une sanglante répression s’est abattue sur la confrérie des Frères musulmans qui, dans un premier temps, a été classée comme « organisation terroriste » avant d’être plus tard dissoute par les autorités égyptiennes qui n’ont jamais fait mystère de leur volonté d’éliminer ce mouvement qui leur donne du tournis. A preuve, plus de 1400 islamistes ont été tués et 15 000 autres jetés en prison. Cela dit, avec cette condamnation à mort de Morsi, le pire est à craindre. Car il n’est pas exclu que le pays des Pharaons renoue plus en profondeur avec la violence. Cela est d’autant plus probable que sitôt après la condamnation de Morsi, deux juges et un procureur ont été tués par balles dans la péninsule du Sinaï, théâtre des attentats djihadistes visant habituellement les forces de sécurité. Faut-il y voir la main invisible des islamistes qui ont voulu, par cet acte, venger leur mentor ? Rien n’est moins sûr. Toujours est-il que, selon les officiels, c’est la première attaque ayant visé des magistrats. Espérons que dans l’intérêt supérieur de l’Egypte, Al-Sissi et les Frères musulmans accepteront un jour de revenir à de meilleurs sentiments politiques pour que le pays ne sombre pas dans le chaos. Ce qui serait un échec pour la révolution égyptienne.

B.O.


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