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ELECTION DE LAZARE BANSSE A LA TETE DE LA FBF


Le 22 août dernier, la Maison de la culture Mgr Anselme Titianma Sanon de Bobo-Dioulasso, s’est transformée en un haut lieu du football burkinabè. Et pour cause. La Fédération burkinabè de football (FBF) y a tenu son assemblée générale (AG). Le point marquant de cette AG a été sans conteste l’élection du successeur de Sita Sangaré. Les candidats Amado Traoré et Lazare Banssé étaient en lice. Au finish, les électeurs ont accordé leurs suffrages au second. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le vote en sa faveur a été massif puisqu’il a remporté le scrutin avec 94 voix contre seulement, peut-on dire, 59 pour Amado Traoré.  Et le beau geste à retenir a été les félicitations du vaincu au vainqueur. Cette image est la preuve de la grandeur d’esprit du candidat malheureux et l’on peut lui rendre hommage pour cela. Car, il suffisait qu’il émît des réserves quant à certains aspects du scrutin et qu’il refusât de reconnaître les résultats, pour que la chienlit s’installe dans le milieu du football. Et par ces temps qui courent, le Burkina n’en avait pas besoin. Et si Amado Traoré était quelqu’un qui s’attachait aux détails, nul doute qu’il aurait trouvé quelque part la petite bête sur laquelle il pouvait s’arc-bouter pour secouer la maison. Lazare Banssé doit être également félicité pour avoir cru, dès le départ, en ses chances et pour avoir mis en place une équipe de campagne efficace. Et le score qu’il a obtenu l’atteste. Cela dit, il doit se garder de tout triomphalisme. Car, la passion qui a entouré la campagne pour l’élection du président de la FBF, a dangereusement divisé le monde du football. Il semble que les voix des clubs de D1 se sont majoritairement exprimées en faveur du perdant. Or, tout le monde sait que ce qui fait la force de la FBF, ce sont ces clubs. Déjà, à ce niveau, il y a une fracture que le nouveau président doit chercher à réparer. Et le plus tôt serait le mieux. Car, les acteurs de cette catégorie peuvent, s’ils veulent pourrir son mandat, lui mettre des bâtons dans les roues.

 

L’un des défis est de construire un édifice sportif performant

 

 

En tout cas, certains d’entre eux sont compétents en matière de tacles assassins. La deuxième fracture suscitée par  la campagne a été enregistrée au sein même des clubs. Résultat : les responsables de certaines équipes se sont tellement opposés à cette occasion, qu’on les voit mal désormais regarder dans la même direction. Et à ce que l’on dit, l’argent proposé aux uns et aux autres par les candidats, n’est pas étranger à cette situation conflictuelle. La dernière fracture que l’on peut évoquer est la division du monde des journalistes sportifs. A ce niveau et de manière visible, les acteurs se son débarrassés de leur rôle de journalistes censés être objectifs (même si elle est relative) dans le traitement de l’information, pour jouer le rôle de partisans. Et le moins que l’on puisse dire c’est qu’ils ne se sont pas fait de cadeaux. Par moments même, certains d’entre eux se sont permis des libertés et de commentaires qui ont contribué à rendre le climat de la campagne davantage délétère. En tout cas, chaque camp avait, peut-on dire, ses journalistes de service et ils ont tellement fait le boulot que l’on peut se poser la question de savoir si cela ne va pas affecter la cohésion que l’on peut observer au sein de l’union des journalistes sportifs.  Il revient donc au nouveau président de travailler en priorité, au rassemblement de tous les acteurs du football national. Pour ce faire, il lui faut faire preuve de pédagogie et d’humilité. Maintenant qu’il est aux affaires, c’est à lui de faire les premiers pas vers tous ceux qui l’ont combattu pendant la campagne. L’erreur serait, en tout cas, de chercher à les ostraciser  pour leur signifier qu’ils ont commis le crime de l’avoir combattu. De ce point de vue, Lazaré Banssé gagnerait à tendre franchement la main à Amado Traoré. Car, ce dernier a des idées qui peuvent tirer le football burkinabè vers le haut. En outre, il a beaucoup de partisans et pas des moindres. Enfin, c’est un homme qui connaît très bien le football burkinabè. Les circonstances ont fait qu’il a perdu les élections mais il demeure un baobab du football burkinabè. Bref, les chantiers qui attendent Lazare Banssé sont immenses et ce n’est que dans l’union qu’il pourra les conduire avec succès. Au plan purement sportif, il a également des défis à relever. L’un d’eux est de construire un édifice sportif performant. Et en matière de football, la génération spontanée n’existe pas. Tout se planifie et se construit de manière rationnelle. En tout cas, le plus dur est désormais devant lui. Les Burkinabè attendent beaucoup de lui. Et il risque de ne pas bénéficier d’état de grâce. Les promesses qu’il a faites pendant la campagne, doivent notamment être traduites en actions concrètes et observables. Car, depuis l’insurrection populaire, les Burkinabè sont devenus plus exigeants à l’endroit de leurs dirigeants si fait que la démagogie ne passe plus.  Aux actes donc maintenant, Monsieur Banssé !

 

Sidzabda 


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