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ELECTIONS COUPLEES AU BURKINA : Le Cercle d’éveil propose la date du 15 novembre


Après le démantèlement et la dissolution du Régiment de sécurité présidentielle (RSP), tous les regards sont braqués sur les élections présidentielle et législatives. Le Cercle d’éveil souhaite que ces élections aient lieu à la date du 15 novembre prochain. Lisez-plutôt pour en savoir davantage !

 

Le Cercle d’éveil (CE.DEV), se prononce pour la tenue des élections le 15 novembre prochain et appelle le gouvernement de Transition à lever le doute qui profite principalement à ceux qui veulent coûte que coûte bloquer le processus démocratique à des fins personnelles.

Qu’est-ce que le gouvernement de Transition attend pour fixer la nouvelle date des élections au Burkina? La principale menace contre la démocratie et la tenue d’élections libres et indépendantes ; les putschistes de l’ex-Régiment de sécurité présidentielle (ex-RSP), et le félon Diendéré, a été levée.

Les autorités de Transition ont été rétablies dans leur légitimité, les Forces de défense et de sécurité contrôlent désormais l’ensemble du territoire national ; la communauté

internationale a levé toutes les sanctions et les procédures judiciaires pour punir les putschistes et leurs complices civils sont en cours.

De leurs côtés, les acteurs politiques sont prêts pour lancer leur campagne devant les électeurs et la CENI, qui est en charge de l’organisation matérielle de ces élections, se dit opérationnelle pour la mi-novembre.

Pourtant, des arguments fallacieux commencent à jeter le doute et à préparer le terrain à un report beaucoup plus long du processus électoral. Le pays ne serait pas encore sécurisé, il faudrait plus de temps pour recomposer la cohésion sociale, les citoyens ayant besoin d’une plus grande sérénité pour choisir en toute conscience le prochain président.

On voudrait nous faire croire que la sécurité du pays est à ce point précaire que la tenue d’élections démocratiques serait impossible, personne ne pouvant en assurer le bon déroulement et la sécurité. On voudrait nous faire croire que la Justice devrait au préalable régler le cas des putschistes avant que les électeurs puissent se prononcer sur l’avenir politique de notre pays! On voudrait nous faire croire que se donner beaucoup plus de temps permettrait de mieux “repenser” cette échéance électorale dans un sens moins “traumatisant” pour le monde politique, entendez plus inclusif et suivez mon regard!

Le CE.DEV, s’inscrit en faux contre tous ces arguments, dont chacun comprend les a priori, qui visent à bloquer le formidable mouvement de rénovation citoyenne entamé en octobre 2014. Rien ne peut justifier le report à plus longue échéance des élections, sauf la peur de voir la démocratie s’exprimer enfin au Faso.

L’Armée républicaine continuera à sécuriser le pays, tandis que la CENI, les acteurs politiques et la société civile s’occuperont du processus électoral, que les forces paramilitaires, comme à leur habitude, auront la charge de sécuriser. La Justice continuera aussi son œuvre en faisant la lumière sur le putsch, ses auteurs et complices, assurant ainsi la continuité de l’Etat. Le Nigéria a organisé une présidentielle sous la menace de Boko Haram et nous n’en serions pas capables de le faire à l’issue du coup d’Etat le plus bête du monde?

Le silence actuel du gouvernement de Transition, s’il se prolonge, risque de créer une polémique inutile, en ravivant dans l’opinion publique l’idée selon laquelle le report prolongé des élections servirait d’abord des ambitions personnelles. Ce faisant, ce serait donner la part belle à ceux qui voudraient s’appuyer sur ce report prolongé pour remettre en question la base même sur laquelle la Transition a fondé l’alternance démocratique dans notre pays. Ce serait aussi alourdir de plus de 5 milliards la facture de ces élections, alors que l’Etat manque cruellement de moyens pour financer l’action publique.

En chassant, en deux temps, le sinistre binôme Compaoré/Diendéré, le peuple a, pourtant montré la voie à suivre. Il faut aller aux élections dans un délai raisonnable, sans créer de vide constitutionnel, vers le 15 novembre comme affirme pouvoir le faire la CENI.

Pensons à ceux de nos concitoyens qui viennent encore de perdre la vie pour que nous puissions voter librement. Ce nouveau sacrifice nous oblige à donner à ce pays le président et les députés dont il a besoin pour aller de l’avant, sans tergiverser davantage.

Ne pas le faire en novembre, ce serait mépriser ce sacrifice, mais surtout donner une existence institutionnelle et politique au coup d’Etat que nous venons de vivre cruellement.

Or ce coup d’État de l’ex-RSP et du félon Diendéré ne doit avoir d’autre existence que judiciaire, pénale et carcérale. C’est aussi le sens qu’il faut donner à la tenue de nos élections le 15 novembre prochain. Voter à cette date, c’est tourner définitivement la page et crier haut et fort que plus rien n’est comme avant au Faso…

Ouagadougou, le 2 octobre 2015

Le Président du Comité exécutif

Evariste Faustin KONSIMBO


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