HomeLa chronique du fouELECTIONS COUPLEES DE NOVEMBRE 2020  

ELECTIONS COUPLEES DE NOVEMBRE 2020  


Les élus nationaux, avec à leur tête Bala Sakandé, avaient proposé de découpler les législatives de la présidentielle pour les organiser simultanément avec les municipales en 2021. La raison essentielle avancée est que le pays fait face à une insécurité grandissante au point que certaines régions sont aujourd’hui sous la coupe reglée des groupes armés. Pour les députés, l’organisation de la présidentielle présente moins de risques que les législatives, en ce sens qu’elle peut se tenir uniquement dans les chefs-lieux de régions du pays. Il n’en fallait pas plus pour que certains leur tombent dessus à bras raccourcis et ce, sans s’être donné la peine de parcourir une seule ligne du rapport qu’ont produit les élus nationaux. Certains y ont vu une manière pour les députés, de vouloir prolonger leur mandat, se refusant ainsi à toute analyse de la situation qui est la nôtre. La clameur était telle que les députés ont dû procéder à une révision du Code électoral pour y intégrer les cas de force majeure. Ce qui veut dire que même si l’on se retrouve avec moins de députés par rapport au nombre prévu, on fait avec. Voyez-vous ? Ça ne fait pas sérieux. Je suis personnellement contre cette manière de faire de certains Burkinabè qui sont prompts à critiquer sans se donner la moindre peine de proposer quelque chose. Je sais que chacun, face à une  situation, a sa manière de voir les choses. Je ne suis pas d’ailleurs un partisan de la pensée unique. Loin s’en faut! Mais, je suis contre la critique facile parfois enrobée dans de basses injures. Et là, je sais de quoi je parle. Car, je connais des Burkinabè qui, depuis l’insurrection populaire qui a balayé le régime de Blaise Compaoré, se croient désormais tout permis. Ils disent n’avoir peur de rien. Heureusement que le procureur du Faso ne manque pas parfois l’occasion de rappeler certains à l’ordre, dissuadant ainsi d’autres « insoumis » dont certains, en réalité, ne sont ni plus ni moins que des insurgés revendiqués. Cela dit, pour revenir à l’organisation des élections couplées, j’ai personnellement la faiblesse de croire que ceux qui tirent actuellement à boulets rouges sur les députés, finiront par leur donner raison. Il suffit d’analyser froidement la situation pour s’en convaincre. Car, au fur et à mesure que l’on s’approche de la date des élections, la situation sécuritaire ne fait que se dégrader. Tant et si bien que le nombre de déplacés internes a franchi aujourd’hui la barre du million. Pendant ce temps, ce sont les terroristes qui règnent en maître absolu dans certaines localités du pays. Si fait que je me demande comment ceux qui aspirent devenir députés pourront y battre campagne. C’est dire que si l’on n’ y prend pas garde, on risque d’assister à des enlèvements de personnalités ou à des embuscades  mortelles tendues à certains candidats qui s’aventureront dans des villages en profondeur. Or, les voyages à l’intérieur du pays c’est cela aussi qui fait le charme des  élections législatives ou élection de proximité. On va à la rencontre des masses jusque dans les coins les plus reculés. En tout cas, tout en ne cachant pas mes appréhensions, j’attends de voir comment les choses vont se dérouler. Cela dit,  je réponds avec ceux-là qui pensent que reporter les législatives en 2021, n’est pas une solution parce que, pour eux, rien ne dit qu’en un an, la situation sécuritaire s’améliorera davantage. Soit ! Rien ne dit non plus que les choses n’iront pas mieux qu’à présent. Et après tout, on aura eu le mérite d’avoir essayé, encore que la loi nous le permet. Du reste,  laissez-moi vous dire que pour ces populations qui souffrent chaque jour le martyre, la priorité n’est pas d’aller aux élections. Ceux qui parlent d’élections savent qu’ils sont en sécurité alors qu’eux ne cherchent, en attendant, qu’à sauver leur peau.

 

« Le Fou »


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