ELECTIONS MUNICIPALES DU 22 MAI 2016 A BANFORA : Six partis politiques déposent leurs candidatures
La Commission électorale communale indépendante (CECI) de Banfora a reçu en tout les dossiers de 6 partis politiques qui désirent s’engager dans la conquête de la mairie de Banfora. La plupart de ces partis n’ont rallié le siège de la CECI qu’à partir de 23h le 13 mars 2016, dernier jour de dépôt des dossiers. Toute chose qui semble confirmer les dires de certains observateurs de la scène politique banforalaise qui soutiennent que les partis avaient des difficultés pour élaborer les listes de candidats. Au MPP, par exemple, on note que la candidature de l’opérateur économique N’Gollo Drissa Ouattara, qui avait été énergiquement contestée, est finalement passée au niveau du MPP.
Sous réserve d’une validation par les différentes instances en charge de le faire, les partis politiques qui prendront part aux élections municipales du 22 mai 2016 à Banfora sont l’UPC, le NTD, le MPP, la CPR/MP, la NAFA et le CDP. A l’exception de l’UPC dont les listes sont parvenues à la Commission électorale communale indépendante (CECI) de Banfora depuis le 8 mars 2016, les 5 autres partis politiques ont dû attendre le 13 mars 2016, dernier jour de dépôt des candidatures pour s’exécuter. Justifiant cet état de faits, Siaka Soulama, secrétaire général provincial du NTD, a dit que le parti a pris ce temps pour bien vérifier les dossiers et s’assurer que les différentes fiches qui les composent ne comportent aucune erreur. Ce parti, faut-il le rappeler, est porté dans la région des Cascades par l’ancien maire de Banfora et actuel ministre des Transports, et de la mobilité urbaine, Souleymane Soulama, qui, d’ailleurs, est candidat à ces élections municipales de Banfora. « C’est lui qui conduit la liste au secteur 3 », a indiqué Siaka Soulama.
Vives tensions au MPP et à l’UPC
C’est donc vers 16h, le 13 mars 2016, que les délégués du NTD au nombre de 3, se sont présentés à la CECI et ont déposé leurs dossiers. Ils ont été suivis par le MPP qui est arrivé sur les lieux autour de 23h 31mn, puis de la CPR/MP qui s’est présentée à 23h 38mn et de la NAFA arrivée à la CECI vers 23h 41mn. Le CDP, quant à lui, a fermé le bal à 23h 48mn. Des divergences au sein de ces partis par rapport à l’élaboration des listes seraient à l’origine des dépôts tardifs des dossiers. Au siège du MPP où plusieurs militants sont restés mobilisés depuis le matin du 13 mars 2016 pour défendre leurs intérêts ou ceux de leurs mentors, la tension est restée vive jusqu’à 23h 10mn, heure à laquelle les délégués du parti se sont enfin ébranlés vers la Maison des jeunes où se trouve le siège de la CECI. Au milieu de la nuit, des plaignants vociféraient et dénonçaient des tripatouillages des listes élaborées par la base. Il se susurrait au siège du MPP que le collège de désignation des candidats a fait dans le clientélisme, en écartant volontairement certains dossiers ou en préférant leurs proches à la tête de liste de certains secteurs. La grogne a atteint un tel niveau qu’il a fallu faire recours à Bissiri Joseph Sirima et Bassié Héma pour arrêter définitivement la liste. A leur arrivée au siège, ils ont pris langue avec la commission en charge de la désignation des candidats. Les débats qu’ils ont eus avec elle (la commission) ont quelquefois été houleux et des militants, en l’occurrence des candidats malheureux, n’hésitaient pas à faire irruption dans le bureau du SG provincial du MPP où se tenait la concertation pour manifester leur ras-le-bol. Certains en ressortaient du reste avec leur dossier, menaçant de le confier à d’autres partis politiques. C’est dans cette ambiance que le dossier de l’opérateur économique N’Gollo Drissa Ouattara, qui avait été rejeté par le collège de désignation, a finalement été retenu sur insistance de Bissiri Joseph Sirima et Bassié Héma. Le candidat lui-même était personnellement présent au siège jusqu’à l’heure où les dossiers ont été acheminés à la CECI.
Des candidats de rechange pour sauver le dépôt des listes au MPP
Certains candidats ont catégoriquement refusé leur nouveau positionnement sur les listes. Bakary Diarra au secteur 1 et Salimata Zon au secteur 8 qui disent avoir été désignés par les assemblées générales de leurs secteurs refusent d’être respectivement 2e suppléant et 3e titulaire. Toutes les tentatives pour leur faire accepter la nouvelle donne sont restées vaines. En dernier recours, le parti s’est vu obligé de procéder à leur remplacement par d’autres militants. Du côté de l’UPC, quelques difficultés sont à signaler quand bien même ce parti a déposé ses listes depuis le 8 mars 2016. Au titre de ce parti, il y avait deux mandataires, au lieu d’un seul, en charge des relations avec la CECI. Ce qui a mis à nu la rivalité entre le député UPC de la Comoé, Béma Coulibaly, et l’ex-deuxième adjoint au maire de Banfora, tous deux candidats dans le village de Toumousseni. Selon le président de la CECI, le mandataire désigné à Banfora a été le premier a apporté les listes du parti. Quelques heures plus tard, le député Béma Coulibaly lui-même qui est arrivé avec une liste de candidatures qui comporte quelques changements par rapport à la première. En fin de compte, a-t-on appris à la CECI, c’est la première liste qui a été retenue.
Selon le vice-président de la CECI, Ali Zerbo, l’ensemble des six partis politiques sont repartis avec une fiche jaune. Ce qui, à son avis, veut dire que les dossiers ne sont pas au complet. « Il manque à chacun d’eux la quittance qui atteste qu’ils ont payé la caution au Trésor public », a-t-il précisé. Toujours selon le vice-président de la CECI, ils ont jusqu’au 29 mars 2016 comme l’indique la loi pour se mettre à jour.
Mamoudou TRAORE (Correspondant)
