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ELIMINATIOIRES CAN 2019


 Quand les Etalons se compliquent la tâche

Le 18 novembre dernier, les Etalons du Burkina baissaient la crinière devant les Palancas Negras d’Angola (2 à 1), dans le match comptant pour la cinquième journée des éliminatoires de la CAN Cameroun 2019. Une défaite qui n’est pas loin de faire perdre aux Burkinabè, les illusions d’une qualification à la phase finale, d’autant plus que dans le même temps, la  Mauritanie obtenait une qualification historique, en venant à bout du Botswana (2 à 1) qui a déjà fait ses adieux à la qualification. Un résultat qui met les Mourabitounes hors de portée de leurs poursuivants, puisqu’à l’issue de cette avant-dernière journée, la Mauritanie caracole en tête du groupe avec  12 points, suivie de l’Angola 9 points et du Burkina Faso 7 points.

Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’en se faisant chiper la deuxième place qualificative par leur adversaire direct, les Etalons se sont compliqués la tâche. D’autant qu’ils n’ont plus désormais leur destin entre leurs sabots. En effet, une victoire, lors de la dernière journée face au qualifié du groupe, leur est impérative dans l’espoir que l’Angola ne batte pas le Botswana. Un jeu de calcul dont se seraient passés les supporters burkinabè qui se posent bien des questions par rapport au rendement actuel de leur équipe fanion. Mais il ne faudrait pas jeter le bébé avec l’eau du bain en jetant l’opprobre sur nos vaillants représentants. Il convient plutôt, comme c’est généralement le cas en pareille situation, de tirer leçon des échecs pour savoir rebondir. C’est pourquoi malgré la défaite, il ne faut pas se laisser gagner par le pessimisme et continuer à supporter les Etalons.  Car, en football, tant que la fin du match n’est pas sifflée, un retournement de situation est toujours possible. Et les Burkinabè sont bien placés pour le savoir, après les éliminatoires de la CAN 2013 où ils n’avaient arraché la qualification que dans les ultimes secondes de jeu.

Mais en attendant, une véritable introspection s’impose face aux difficultés que rencontrent les Etalons dans cette compétition, qui plus est dans un groupe où ils étaient donnés pratiquement favoris. 

Les Etalons ont besoin d’une cure de jouvence

En vérité, après la contreperformance  de dimanche dernier en Angola, à écouter les commentaires, ils ne sont plus nombreux les Burkinabè à croire en la qualification de leur équipe pour la prochaine CAN. Pire, c’est le visage que présente l’équipe aujourd’hui, qui est des plus inquiétants. L’on avait cru que la défaite en Mauritanie, lors de la troisième journée, était un faux pas. Mais avec la désillusion de Luanda qui vient pratiquement hypothéquer les chances de qualification des Etalons, il y a lieu de croire que le mal est plus profond et que cela nécessite une véritable introspection et un diagnostic sans complaisance.

Le commentaire que cela peut appeler, est qu’après une finale de CAN, une troisième place à la dernière édition, deux qualifications manquées in extremis à une phase finale de Coupe du monde, Charles Kaboré et ses camarades constituent l’une des générations qui ont mené le football burkinabè à son niveau le plus élevé dans le classement mondial. En cela, les Burkinabè leur doivent une fière chandelle. Toutefois, avec les résultats en dents de scies de leurs dernières sorties, il y a lieu de croire que l’on s’achemine inexorablement vers la fin d’un cycle. Il faut courageusement admettre que beaucoup de ces joueurs qui nous ont valu des lauriers, sont en train d’être gagnés par le poids de l’âge et cela se ressent forcément sur leurs performances. C’est une loi de la nature. D’ailleurs, ce n’est pas pour rien que beaucoup d’entre eux peinent aujourd’hui à trouver des clubs à la hauteur de leurs ambitions. Refuser de voir une telle réalité en face, c’est essayer d’avancer en portant des œillères. Cela ne sert pas nos athlètes, encore moins le football national. Et dimanche dernier, face à l’engagement physique des Angolais, le manque de répondant des Etalons était d’une  visibilité criarde et d’une déception affligeante. Et cela, face à un encadrement technique qui n’avait visiblement pas la solution à l’équation de son adversaire du jour. En tout cas, ils sont de plus en plus nombreux les Burkinabè à penser que les Etalons ont besoin d’une cure de jouvence. L’on avait cru que l’encadrement technique le ferait à doses homéopathiques, mais force est de constater aujourd’hui que la mayonnaise peine encore à prendre. Et tout semble tourner autour du même groupe. De là à penser que pour des raisons objectives ou moins objectives il y a des joueurs dont l’entraîneur a du mal à se passer, il y a un pas que certains Burkinabè ont vite fait de franchir.

Quoi qu’il en soit, si les Etalons ont régulièrement honoré le rendez-vous de la CAN, à seize équipes, une absence à la première CAN à 24 équipes ne saurait être interprétée autrement que comme un grand recul. 

En tout état de cause, la victoire et la défaite font partie de l’ordre normal des choses en sport. Le tout est de savoir rebondir quand on se retrouve dans le creux de la vague. Et si, par extraordinaire, les Etalons ne se qualifiaient pas pour la prochaine CAN, ce ne serait pas la fin du monde. Car, bien avant le Burkina, des nations au palmarès plus élogieux comme le Nigeria, ont déjà échoué à ce niveau de la compétition. Plus près de nous, l’Italie qui n’a jamais raté une phase finale de Coupe du monde, était bien absente à Moscou 2018. Mieux, si les Etalons ne se qualifiaient pas, ce serait peut-être un mal pour un bien, si cela devait nous permettre de repartir sur de nouvelles bases. Encore faudrait-il pouvoir fédérer  toutes les énergies autour du groupe Etalons.

Outélé KEITA


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