HomeA la uneEMBUSCADE MORTELLE CONTRE DES GENDARMES A MOPTI : Un message sanglant pour Alger  

EMBUSCADE MORTELLE CONTRE DES GENDARMES A MOPTI : Un message sanglant pour Alger  


 

Les protagonistes de la crise malienne se sont retrouvés le lundi 18 janvier dernier à Alger pour une rencontre d’évaluation de l’accord de paix. Et pendant que cette rencontre n’a pas encore livré son verdict, trois gendarmes maliens ont été abattus par des hommes armés, dans la nuit du 19 au 20 janvier, près de Mopti. Est-ce un message sanglant envoyé par les disciples du prédicateur radical Amadou  Koufa aux participants de cette rencontre d’évaluation? Difficile de l’affirmer mais il pourrait bien y avoir un véritable lien entre les deux événements. Et cela montre une fois de plus que le Mali est loin d’être sorti du bourbier terroriste dans lequel il est plongé depuis des années. Les groupes terroristes qui écument le Nord-Mali sont nombreux et ils tiennent à empêcher par tous les moyens le retour de la paix dans ce pays. En décidant donc d’attaquer des gendarmes maliens, alors que cette rencontre n’a même pas encore livré ses résultats, les terroristes envoient un message fort aux autorités maliennes et aux médiateurs pour leur dire qu’ils devraient tenir compte de tous les groupes terroristes qui mitraillent les habitants et les touristes dans cette partie Nord du pays. Le Mali se trouve donc confronté à cette difficulté. Doit-il intégrer tous les groupes terroristes dans la médiation? Ou doit-il se doter des moyens nécessaires pour combattre les terroristes de tout poil ? La première option porte les germes d’une instabilité pour le pays, car tous les groupes terroristes ne sont pas du même bord, et l’on voit mal comment une telle Tour de Babel peut produire quelque chose de bon en termes de paix. La seconde option semble la bonne. Mais comment s’y prendre en termes de stratégie et de moyens ? L’armée malienne, et même les forces étrangères présentes sur le sol malien, se trouvent dans une position défensive.

Les terroristes veulent signifier qu’ils sont loin  d’être vaincus

Ce qui reste toujours à l’avantage des groupes terroristes. Les forces étrangères  devraient plutôt se rendre plus visibles sur le sol malien et adopter, si cela est nécessaire, une stratégie offensive face à ces ennemis de la République. La mutualisation des forces africaines est donc primordiale. Et les autorités maliennes devraient impliquer toutes les communautés dans cette lutte, car il arrive souvent qu’il y ait une certaine complicité entre ces ennemis de la démocratie et les populations locales. De toute façon, les autorités maliennes ne devraient pas laisser les groupes terroristes leur imposer leur loi, en choisissant le lieu et le moment de leurs actions car s’ils le font, le Mali ne sera plus une République. Le problème de la représentativité des groupes terroristes à la rencontre d’Alger  que le prédicateur radical Amadou Koufa pose, ne saurait lui donner raison. En voulant intégrer tous les représentants des groupes terroristes dans la médiation, la machine, déjà lourde, finira par se gripper sous le poids des divergences égoïstes. Car, en envoyant ce message sanglant aux participants de la rencontre d’Alger, les terroristes veulent leur signifier qu’ils sont loin d’être vaincus, qu’ils sont plus actifs que jamais et que la paix tant recherchée par les autorités maliennes, restera une chimère tant que Bamako ne se soumettra pas à leurs exigences. Voilà une menace qu’Ibrahim Boubacar Keïta (IBK) ne va jamais  accepter.

Adama SIGUIRE


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