HomeA la uneEMEUTES CONTRE L’AUGMENTATION DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS AU TOGO : Attention, danger !

EMEUTES CONTRE L’AUGMENTATION DES PRIX DES PRODUITS PETROLIERS AU TOGO : Attention, danger !


Un mort et de nombreux blessés, sans compter les dégâts matériels ! C’est le triste bilan des émeutes qui ont éclaté le 28 février dernier à Lomé, au Togo,  contre une  nouvelle augmentation des prix des produits pétroliers. Ce qui était au départ un simple mouvement d’humeur a vite dégénéré en scènes de violences et risque de prendre des proportions encore plus inquiétantes dans la mesure où le gouvernement n’entend pas revenir sur sa décision. A preuve, les autorités essaient tant bien que mal de justifier  cette deuxième augmentation en un mois, par la fluctuation des cours mondiaux des produits pétroliers, si fait que le super sans plomb est désormais vendu, à la pompe, à 524 F CFA, le gasoil à 526 F CFA et le pétrole lampant à 468 F CFA. Ce qui donne un taux d’inflation de 20,7% en deux mois. Dès lors, il apparaît clairement que dans ce contexte d’austérité marqué par le renchérissement du coût de la vie, les Togolais, déjà confrontés à de nombreuses autres difficultés, ne pouvaient pas rester les bras croisés face à des mesures impopulaires. Cela paraît pour le moins incompréhensible quand on sait que le chef de l’Etat, Faure Gnassingbé, avait placé son mandat actuel sous le signe du social. Peut-on parler de « social » dans un pays où grimpent, presque chaque semaine, les prix des denrées de première nécessité ? Assurément non ! Du reste, c’est le lieu d’en appeler à la responsabilité du pouvoir togolais. Car des émeutes du genre peuvent amener très loin, dans un pays où les ressentiments, du fait de l’incurie et des turpitudes des gouvernants, sont très profonds.

Faure Gnassingbé doit faire preuve de clairvoyance

Ce serait, en tout cas, une erreur monumentale que de vouloir minimiser les choses, au risque de se laisser surprendre par la tournure des évènements. On l’a vu avec la révolution tunisienne considérée comme essentiellement non violente et qui, par suite de manifestations et de sit-in  durant quatre semaines entre décembre 2010 et janvier 2011, a abouti au départ du président tunisien d’alors, Zine el-Abidine Ben Ali, au pouvoir depuis 1987. En effet, tout était parti d’un fait jugé banal par les autorités tunisiennes : l’immolation par le feu d’un jeune vendeur de légumes, en la personne de Mohammed Bouazizi dont la marchandise avait été confisquée par les forces de l’ordre. C’est le sort réservé à tous les dictateurs qui ne savent pas lire les signes des temps, préférant se  claquemurer  dans leur tour d’ivoire. C’est pourquoi le président Faure Gnassingbé doit faire preuve de clairvoyance ; lui qui, on le sait, est considéré comme le mouton noir de la démocratie dans la sous-région ouest-africaine qui se débarrasse petit à petit de ses dictateurs. Cela dit, plutôt que de faire dans la répression, le pouvoir togolais gagnerait à changer sa matraque de main, si tant est qu’il ne veut pas  voir la lame de fond en cours prendre des proportions insoupçonnées. En tout cas, Faure Gnassingbé est prévenu.

B.O


No Comments

Leave A Comment