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ENEP DE DEDOUGOU : Les formateurs permanents désertent les salles de classes


Les formateurs permanents de l’Ecole nationale des enseignants du primaire (ENEP) de Dédougou ont marqué un arrêt de travail depuis le lundi 3 avril 2017. Ils s’insurgent contre la publication de l’arrêté portant règlementation des heures dues et des heures supplémentaires des formateurs permanents.

« Il faut que le texte soit revu. Nous demandons simplement et purement qu’on revienne à l’ancienne formule, 16 heures dues et 8 heures supplémentaires ». C’est en substance ce que les formateurs permanents de l’ENEP de Dédougou demandent aux autorités du pays. Nous sommes allés à leur rencontre aux environs de 11h, le mardi 3 avril 2017. En effet, suite à la publication de l’arrêté n° 2017 /0054/MENA/SG/ENEP  portant règlementation des charges horaires dues, des heures supplémentaires et des heures de vacation dans les Ecoles nationales des enseignants du  primaire (ENEP), les formateurs de l’ENEP de Dédougou, à l’instar de leurs collègues des autres ENEP du pays, ont procédé à un débrayage, le lundi 3 avril 2017.    

Ils estiment que  le nouveau texte qui doit entrer en application à partir de cette rentrée, fait suite à la tenue de  leur  dernière conférence à Koudougou, en août 2016, où il  avait été présenté un nouveau texte qui leur accordait  350 heures dues et 250 heures supplémentaires. « Nous ne savons pas par quelle acrobatie, le ministre a signé un texte qui nous retient 350 heures dues. Au lieu de 250 heures supplémentaires comme annoncé, c’est 100 heures supplémentaires pour les formateurs permanents et 150 heures pour les vacataires. Du coup, sur 350, on nous donne 100, la moitié de 350 était pourtant 175 et on nous donne 100. Sur quelle base cela a-t-il été fait ? », a martelé le porte-parole des formateurs, Iréné Bakouan, conseiller pédagogique et formateur permanent.  Selon lui, il faut que le texte soit revu. C’est pourquoi lui et ses camarades  demandent simplement et purement que le ministre revienne à l’ancienne formule de 16 heures dues et 8 heures supplémentaires, la formule par semaine. « Nous trouvons que ce n’est pas normal et c’est très insuffisant. La moitié des 350 heures est bien 175 heures et non 100 heures. Et les 350 heures sont annuelles, alors que l’ancien texte était trimestriel. Au lieu d’améliorer nos conditions de vie, s’il faut les détériorer, nous ne sommes pas prêts à continuer à travailler », dit M. Bakouan

Entrés en  débrayage  depuis le lundi 3 avril, les formateurs permanents de l’ENEP de Dédougou entendent, à travers ce mouvement, protester contre la prise de cette mesure, afin qu’elle ne soit pas mise en application, car le texte étant signé, si après 8 jours il n’y a pas de concertation, il rentrera en application.

Une perte de  80 heures de cours par jour !

Selon Zakari Zouré, directeur des Etudes et de stages, intérimaire du DG en mission,  l’administration prend note et ne peut empêcher en aucun cas un tel mouvement. «  En tout cas, ils sont dans l’établissement, mais ils ne sont pas dans les classes », a-t-il confié. Selon lui, le mouvement affecte la tenue des cours. « Rien que la journée d’hier, nous avons perdu 80 heures. Le mouvement a  vraiment un impact sur les cours.  S’il doit continuer, il y a des programmes qui seront écourtés ou qui ne seront pas complets. S’il y a un moyen pour pouvoir rattraper le temps perdu, nous le ferons », a indiqué M. Zouré. 

 Selon M. Bakouan, ils sont en contact avec leur coordinateur national qui est en contact avec le bureau national du SNEP/PD et  qui leur transmet les mots d’ordre. En attendant de trouver un consensus, les salles de classes sont vides jusqu’à nouvel ordre.  Les formateurs permanents de l’ENEP de Dédougou disent  être décidés à poursuivre cette lutte jusqu’au bout.

Arnaud Lassina LOUGUE (Correspondant)

 


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