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ENIEMES ATTAQUES MEURTRIERES A L’EST DU BURKINA


L’armée bande les muscles

L’armée de l’air burkinabè est entrée en action le dimanche 16 septembre dans les zones de Pama et de Gayéri, en pilonnant les positions des fameux « individus non identifiés » qui troublent le sommeil de nos concitoyens de l’Est, selon un communiqué de l’Etat-major général des armées. Ces frappes aériennes ont été rendues possibles grâce à la collaboration des populations, précise le communiqué, sans toutefois en donner le bilan. Sauf erreur ou omission, c’est la première fois que le Burkina engage des hélicoptères dans le cadre de la lutte contre le terrorisme, et ces opérations inédites visent non seulement à démanteler les cellules terroristes qui sont de plus en plus actives dans cette partie du Burkina difficile d’accès, mais aussi et surtout à rassurer les Burkinabè sur la capacité de notre armée à faire face aux nombreux défis sécuritaires auxquels nous sommes confrontés depuis que 12 de nos vaillants soldats ont été décimés à Nassoumbou dans le Soum en décembre 2016. Réponse musclée donc de nos forces de défense et de sécurité (FDS), à une double attaque tout aussi musclée des terroristes dans la nuit au petit samedi dernier, qui a entrainé la mort de près d’une dizaine de personnes dans les villages de Diabiga et de Kompienbiga, dans la province de la Kompienga. En tout état de cause, c’est un pallier de plus dans la guerre contre les groupes armés qui sévissent au nord et à l’Est de notre pays, et on espère que désormais, les « escadrons motorisés de la mort » vont passer plus de temps à chercher à sauver leur peau plutôt qu’à peaufiner des attaques ou attentats contre les FDS. Toutefois, il faudra redoubler de vigilance et de réactivité pour protéger les populations qui sont mises à contribution dans cette guerre asymétrique, car il n’est pas exclu que les groupuscules dont on ne connait ni les membres, ni les motivations lancent des expéditions punitives contre des cibles molles, en l’occurrence contre ceux qui sont supposés être les mouchards, c’est-à-dire les informateurs ou les collaborateurs de nos FDS.

Il faudra protéger toutes les sources d’information

L’imam du village de Diabiga et ses coreligionnaires d’infortune qui ont été massacrés samedi dernier probablement pour solder des comptes, soit parce qu’ils en savaient un peu trop sur les hommes armés qui agissent dans la zone, soit parce qu’ils refusaient de se rendre complices des actes ignobles que ces derniers posent de manière récurrente et sanglante depuis un certain temps dans cette partie de notre pays. Et comme les tueurs en série cherchent coute que coute à ébranler les fondements même de l’Etat en mitraillant à la Kalachnikov la cohésion sociale et religieuse dont le Burkina Faso se targue, il faudra protéger toutes les sources d’information qui contribuent à les isoler et à les éradiquer, car ne l’oublions pas, beaucoup d’entre eux sont nos compatriotes acquis aux thèses radicales d’une certaine idéologie, et qui sont prêts, pour les besoins de la cause à agir en tandem avec des marginaux ou des déçus de la République. S’ils bénéficient à coup sûr de l’appui de certains de nos frères, ne serait-ce que sur le registre de la complicité logistique, les assaillants sont loin d’être adoubés par la majorité des populations des zones où ils sévissent. C’est d’ailleurs pour cela qu’ils comptent sur l’absence des uns (les FDS et les symboles de l’Etat en l’occurrence) et la peur des autres (les populations des zones concernées) pour s’installer durablement dans au sahel et à l’Est de notre pays. Certes la nébuleuse terroriste ne parviendra pas à réaliser son rêve de « somaliser » le Burkina, mais le risque est grand de voir la multiplication des attaques et la psychose qui en découle compromettre dangereusement l’année scolaire qui s’annonce. Les autorités demandent aux différents acteurs de faire preuve de patriotisme et de courage en rejoignant leurs postes d’affectation, mais elles doivent accompagner ces exhortations de mesures fortes et rassurantes afin que ce que l’on a connu au sahel et au nord l’année dernière avec la fermeture de centaines d’écoles ne se reproduise pas à l’Est. Espérons que le bilan des opérations de traque et de ratissage des zones concernées donné par le ministre de la sécurité en fin de semaine dernière, de même que les bombardements effectués hier vont faire baisser considérablement le mercure dans cette zone à moins de deux semaines de la rentrée des classes, et vont rassurer tous ceux qui en doutent encore, sur leur détermination à apporter une réponse nationale efficace à ce péril transfrontalier.

Hamadou Gadiaga


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