HomeLignes de mireENLEVEMENTS ET ATTAQUES TERRORISTES AU NIGERIA :Le pied de nez de Boko Haram à Goodluck

ENLEVEMENTS ET ATTAQUES TERRORISTES AU NIGERIA :Le pied de nez de Boko Haram à Goodluck


 

Ebola avance au Nigeria, Boko Haram aussi. Cette comparaison, qui est loin de relever de l’hyperbole, repose sur plusieurs faits.

D’abord, comme Ebola, Boko Haram a réussi à créer une psychose qui va au-delà des frontières du Nigeria. Après le Cameroun qui a été à plusieurs reprises le théâtre d’enlèvements aussi spectaculaires les uns que les autres, c’est au tour du Tchad de recevoir sa part de contamination.

 

Boko Haram risque de mettre tous les pays voisins du Nigeria dans son escarcelle

 

En effet, avec le rapt de plusieurs dizaines de jeunes gens en territoire nigérian, lesquels ont été ensuite emmenés sur des bateaux à moteur le 15 août jusqu’au Tchad, l’on peut dire que désormais le pays d’Idriss Déby fait partie des bases-arrières des djihadistes nigérians. Il se pose alors la question de savoir si Boko Haram, à ce rythme, ne va pas parvenir à mettre tous les pays voisins du Nigeria et même au-delà dans son escarcelle.

Ensuite, l’autre élément de comparaison avec Ebola tient au fait que Boko Haram s’attaque à tout le monde. Hommes, femmes, enfants, jeunes, vieux, sont des cibles potentielles. Ainsi, après l’enlèvement massif et spectaculaire de jeunes lycéennes, qui garde toujours tous ses mystères malgré la forte implication de la communauté internationale pour les libérer, après avoir eu recours à des femmes pour transporter ses bombes, Boko Haram vient, cette fois-ci, de procéder à l’enlèvement massif de jeunes hommes, après avoir incendié des localités et tué sans discernement des habitants. Le dernier élément de comparaison de Boko Haram avec Ebola réside dans l’incapacité flagrante du Nigeria et de ses alliés, à lui apporter la réplique appropriée. En effet, pendant que Boko Haram tue et enlève à la pelle, le Nigeria, ses voisins et la communauté internationale qui se sont engagés à ses côtés ne savent plus où donner de la tête.

 

La lutte contre Boko Haram exige une mutualisation des énergies

 

Boko Haram est dans l’action et le monde est dans la réaction. Pire, l’on peut même dire que cette réaction ne fait que ragaillardir Boko Haram dans sa marche macabre vers l’installation d’un califat au Nigeria. C’est certainement dans cette perspective que ces fous de Dieu ont procédé au rapt massif de jeunes gens, pour accroître leurs capacités opérationnelles qui, déjà, donnent du fil à retordre à la communauté internationale. Bientôt, leurs effectifs militaires pourraient se renforcer par l’apport de ces jeunes recrues. C’est pourquoi l’on peut se féliciter de la riposte de l’armée tchadienne qui, dit-on, a réussi à les libérer. Si cela est avéré, l’on peut saluer ce haut fait de guerre des soldats d’Idriss Déby, qui représente une lueur d’espoir pour tous ces milliers de personnes qui vivent avec la peur au ventre, dans cette partie de l’Afrique, du fait de Boko Haram face auquel l’armée de Goodluck Jonathan semble avoir capitulé. Cela dit, la lutte contre Boko Haram exige certes une réelle mutualisation des énergies à l’échelle du monde mais aussi des actions internes fortes. De ce point de vue, le gouvernement du Nigeria doit impérativement travailler à occuper utilement ces milliers de jeunes désoeuvrés qui écument le pays, s’il ne veut pas que ces derniers soient tentés de se faire enrôler par Boko Haram, parce que simplement ils n’ont rien à perdre en tentant une telle aventure.

 

Pousdem PICKOU

 

 


No Comments

Leave A Comment