HomeA la uneENQUETE SUR L’ECHEC DES BLACKS STARS AU MONDIAL 2014 :Le Ghana montre la voie à suivre

ENQUETE SUR L’ECHEC DES BLACKS STARS AU MONDIAL 2014 :Le Ghana montre la voie à suivre


Avec le Cameroun et la Côte d’Ivoire, le Ghana est le troisième pays africain, sur les cinq représentants du continent, à n’avoir pas franchi le premier tour du mondial 2014 au Brésil. Logés dans le groupe G avec l’Allemagne, les Etats-Unis et le Portugal, les Ghanéens ont terminé derniers de leur groupe, avec un point, loin derrière l’Allemagne qui finira première du groupe avec sept points, suivie des Etats-Unis (quatre points) et du Portugal (trois points).

 

La manière de quitter la compétition n’a pas été du goût des autorités du pays

 

Pourtant, les Blacks Stars avaient les moyens, au regard de leur potentiel, de tirer leur épingle du jeu pour se hisser en huitièmes de finale. Encore fallait-il qu’ils eussent cette qualification à cœur pour se donner les moyens de l’arracher sur le terrain. Des informations qui remontent, il ressort que les problèmes de primes et de vestiaires auraient pollué l’atmosphère autour de l’équipe ghanéenne.

Mais plus que la défaite, c’est la manière de quitter la compétition qui n’a pas été du goût des plus hautes autorités du pays, notamment le président John Dramani Mahama. Contraint de se plier aux desiderata des joueurs qui ont exigé hic et nunc leurs primes à la veille de leur dernier match contre le Portugal, séchant au passage un entraînement, John Dramani fera affréter un avion spécial pour transporter en liquide trois millions de dollars pour remonter le moral des joueurs. Ces efforts ne permettront pas de sauver la face car le Ghana sera éliminé à l’issue de son dernier match contre le Portugal, après une prestation terne qui aura vu le défenseur central John Boye crucifier son équipe par un auto goal. Alors que quelques heures plus tôt, la prestigieuse chaîne de télé brésilienne TV GLOBO le filmait en train d’embrasser son enveloppe de 100 000 dollars de prime, envoyés dare-dare par le président. Pire, exclus du groupe pour le dernier match contre le Portugal, pour indiscipline et violence physique sur l’entraîneur et le représentant du ministre des Sports, Kevin Prince Boateng et Sulley Muntari, deux cadres qui ont manqué à l’équipe lors de ce match capital, n’ont rien trouvé de mieux à faire que d’aller parader à la plage et d’envoyer des photos sur les réseaux sociaux. Pendant ce temps, leurs coéquipiers souffraient le martyre sur le terrain pour défendre les couleurs de leur nation. Enfin, en quittant le Brésil, certains joueurs en rajouteront à l’antipathie des journalistes, en refusant, contrairement aux règles, d’accorder des interviews en zone mixte. Le capitaine Gyan Asamoah, lui, s’en prendra même verbalement aux journalistes en proférant des insultes à leur endroit.

C’est donc à juste titre que le président Dramani a diligenté une enquête pour comprendre les raisons profondes de l’échec de la pupille de la nation au pays de la Samba. Certainement pour en tirer toutes les conséquences pour le futur afin que de telles scènes ne se reproduisent plus à l’avenir.

 

En limogeant son ministre des Sports, John Dramani envoie un message fort

 

Les joueurs ont certes des droits, mais ils ont aussi des devoirs. Autant ils ont le droit de revendiquer leur dû comme bon leur semble, autant ils ont le devoir de mouiller le maillot pour la nation et d’apporter des résultats. De plus, en tant qu’ambassadeurs, ils ont le devoir de donner une bonne image de leur pays à l’extérieur. Mais, ce n’est pas en s’illustrant par des actes d’indiscipline ni en se défoulant sur l’encadrement technique et les officiels, que les professionnels qu’ils sont, convaincront les gens de leur respectabilité. Car, si l’équipe est à l’image du pays, qui serait attiré par une destination où il n’y a aucun respect de la hiérarchie? De même, c’est le lieu de dénoncer l’amateurisme et les pratiques peu honorables de certains dirigeants du football en Afrique, qui ne prennent jamais les dispositions nécessaires afin de mettre leur équipe dans les conditions idéales pour une bonne compétition. Pourquoi attendre toujours que les joueurs revendiquent leur dû avant de délier les cordons de la bourse ? Il y a quelque chose qui ne va pas. Aussi, en limogeant son ministre des Sports, John Dramani Mahama envoie un message fort car, les joueurs seuls ne sauraient endosser toute la responsabilité de cet échec. Le président ghanéen a d’autant plus raison de s’inquiéter qu’en plus des problèmes de primes et d’indiscipline, les insinuations de corruption pour matchs truqués qui ont un tant soit peu défrayé la chronique, sont autant de signes qui prouvent à souhait que le Ghana a mal à son football et qu’il faut redresser la barre. On ne peut pas être un parangon de la bonne gouvernance et laisser la chienlit s’installer dans un domaine aussi crucial que le sport.

Une fois encore le Ghana montre la voie à suivre. Il faut espérer que son exemple fera tache d’huile sur le continent. Puissent ces enquêtes aboutir à la vérité et que de là, des décisions fermes soient prises pour que le pays reparte du bon pied car, déjà, les éliminatoires de la CAN 2015 se profilent à l’horizon.

 

Outélé KEITA

 


No Comments

Leave A Comment