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ERADICATION DU SIDA : Le chemin est encore long


 

La 21e Conférence internationale sur le Syndrome d’Immunodéficience Acquise (SIDA) s’est ouverte à Durban en Afrique du Sud, lundi, 18 juillet 2016. Durban qui avait déjà été l’hôte de la 1ère Conférence internationale en la matière sur le continent noir, il y a de cela 16 ans. Et, rebelote donc. Les travaux seront axés sur les moyens de prévention du SIDA. Le choix de l’Afrique du Sud pour abriter cette conférence, a toute son importance, étant donné que ce pays connaît une forte prévalence du mal alors que le défi de la prise en charge des personnes infectées et affectées, est loin d’être gagné.  Cette réalité transparaît de la marche publique dite des « grand-mères » en quête d’un meilleur soutien dans la lutte contre le mal et ses conséquences, organisée à Durban, en prélude à l’ouverture de cette conférence. Le retour de la conférence en Afrique est bon pour le moral de toutes ces populations éprouvées par la maladie et qui trouvent là, une tribune pour s’exprimer. Il faut dire que cette grand’messe mondiale se tient à un moment où l’espoir de venir à bout du mal, n’est pas mince. En effet, l’Afrique qui a longtemps caracolé en tête des continents en proie au SIDA, est en train de réaliser des avancées positives. Dans les différents pays, le taux de personnes atteintes par le mal, est, dans l’ensemble, en net recul ces dernières années. Cela est sans conteste un signe que l’on est sur la bonne voie. De plus, il y a de réelles avancées dans le domaine de la recherche contre le SIDA. On en veut pour preuve la mise au point de médicaments qui font leur preuve en matière de prévention de la contamination par le virus et qui ouvrent, de ce fait, de nouvelles perspectives pour les personnes touchées par ce mal. D’où l’espoir d’une éradication du mal d’ici à 2030.

Le chemin qui mène à l’éradication du SIDA reste encore long et parsemé d’embûches

Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. Les avancées dont on peut se targuer, cachent mal d’énormes défis. A en juger notamment par la recrudescence du mal dans certaines parties du monde comme l’Asie et l’Amérique latine, selon des rapports de la structure des Nations unies en charge de la lutte contre le SIDA (ONUSIDA). Ajouté à cela, de nombreuses personnes vivant avec le SIDA n’ont pas encore accès aux traitements, à ce jour. Les médicaments de dernière génération ne sont pas encore accessibles à toutes les bourses. Tant et si bien que l’on peut dire qu’il y a encore du chemin à faire en matière de prise en charge des malades. Les bailleurs de fonds non plus ne se bousculent plus  comme avant alors que les besoins de financements restent colossaux. Il faudra donc trouver les moyens de relever les nombreux défis en matière de lutte contre la maladie. Sur les continents comme l’Afrique où les chiffres sont en net recul, il convient de ne pas dormir sur les lauriers. Il urge de poursuivre le colossal travail abattu sur le terrain en vue d’améliorer la situation. Cela commande de réussir à lever les fonds nécessaires pour poursuivre la sensibilisation et la prise en charge des malades. Un autre défi et non des moindres, réside dans la bonne gestion des fonds collectés. De par le passé, la lutte contre le SIDA a trop souvent rimé avec gabegie et détournements de fonds. Ce qui a fait dire à certains, qu’en Afrique, la lutte contre le SIDA a fait pousser bien des villas et des bedaines. Les cas de mauvaise gestion des ressources sont certainement une des causes de la réticence des bailleurs de fonds à continuer à financer cette lutte contre le SIDA. Il est donc impérieux de réussir à assurer une gestion saine des financements mobilisés pour la lutte contre le SIDA. Une autre bataille dont l’issue conditionne plus ou moins le succès de celle de la lutte contre le SIDA, est celle de la lutte contre les stupéfiants. Il importe de mener un combat acharné contre les drogues notamment, qui sont des facteurs favorisant la propagation du SIDA. En sus, il faudra amener les grandes firmes pharmaceutiques à accepter d’accompagner les efforts d’éradication de ce mal. Ce qui n’est pas gagné d’avance. C’est dire combien le chemin qui mène à l’éradication du SIDA reste hélas, encore long et parsemé d’embûches.

Relwendé Auguste SAWADOGO


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